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Boutef n’a pas écouté Aznavour

Le problème ce n’est pas la maladie en tant que tel. Roosevelt a bien dirigé la nation la plus puissante du monde à partir de sa chaise de paraplégique. Le problème est que l’Algérie a, au moins, trois problèmes.

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Le premier, c’est  jusqu’où Boutef,  candidat- à un quatrième mandat à la tête de son pays, est malade. Il est bon que son pays ainsi que les parties prenantes à la stabilité et au devenir de l’Algérie sachent, si à défaut de pouvoir utiliser son côté droit ou gauche, l’actuel président et futur candidat, conserve sa lucidité. Sans elle, un président n’est pas un régulateur mais une proie. Pas un arbitre mais un otage. Or qu’il n’ait pas pu annoncer lui-même sa candidature, qu’il cherche à calmer le jeu entre ses proches divisés par des écrits à l’authenticité difficile à établir, tend à confirmer les doutes sur ses aptitudes vitales.

 

Le second problème est alors que Boutef soit plus candidaté que candidat, donc acteur d’un théâtre d’ombre dont le marionnettiste ne pourra pas longtemps éviter la cruauté mais la légitimité du grand jour. En somme une instrumentalisation du pouvoir par une partie du Fln dont on sait qu’il a globalement atteint ses limites biologiques et qui obstrue la démocratie plus qu’il ne la libère. Une partie du Fln et de l’appareil sécuritaire et là couve le troisième problème.  Aucune candidature n’avait auparavant divisé le pouvoir que celle-ci.

 

En vérité, de la  galaxie que l’on croyait de granit, des pans entiers se détachent. C’est une grave rupture qui est alors révélée, susceptible de créer  l’insécurité et l’incertitude qui doivent être les cibles majeures d’un quatrième mandat. Même le redoutable Drs est déchiré, l’armée est divisé, le parti au pouvoir est cassé, l’opposition crie au scandale, la presse rafale à cœur joie. L’onde de choc régionale d’une crise probable est à craindre, surtout pour les fragiles acquis d’un pays comme le Mali. Mais c’est Alger qui y perd le plus à l’heure de grands positionnements géopolitiques à Rabat.

 

Et si ça saute, c’est Boutef le pacificateur qui sera devenu Boutef le pyromane. Pour n’avoir su quitter la table à temps.

 

Adam Thiam 

Source: Arawanexpress

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