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Bougouna Dembélé président du Sap : “L’adoption d’un statut des régisseurs manque à la lutte contre la corruption”

Alors que la lutte contre la corruption s’intensifie, le président du Syndicat autonome de la police (Sap), Bougouna Dembélé, reste sceptique. Il dénonce le manque d’arrêté interministériel et de statut des régisseurs des commissariats de police et autres agents de recouvrement. “Le mal se soigne à la racine. Ce qui manque dans les dispositions, c’est l’adoption d’un statut des régisseurs “, se justifie-t-il.

 

Même si la principale vocation de la police n’est pas économique, il est difficile de se passer de corps en matière de recouvrement pour les caisses de l’Etat. Selon les statistiques, la police nationale est une mobilisatrice des ressources par excellence. Rien que pour la section carte d’identité, l’établissement des certificats de pertes, l’immigration et autres, la police mobilise plus d’un milliard de F CFA.

“Sur l’ensemble du territoire national, nous avons une cinquantaine de commissariats. Ils sont repartis comme suit : Bamako seul dispose de 18 commissariats. Kayes, en plus de la ville, nous y retrouvons Nioro, Kita, Kéniéba. Koulikoro, la région en dispose selon les possibilités. Ainsi les régions de Ménaka, Gao, Tombouctou, Mopti, Ségou et Sikasso sont tous servis”, rappelle le président du Sap, qui souligne que le nombre pourrait se retrouver à 50 commissariats.

Une mission économique ignorée

Le président du Sap est formel : la mission principale d’un commissariat de police est la sécurité des personnes et de leurs biens. Mais, encore faudrait-il rappeler qu’il joue un rôle de premier plan en matière d’accès aux services sociaux de base. Le policier est le symbole de l’autorité de l’Etat, dit-il.

“La police nationale, dans sa mission d’accès aux services sociaux de base, contribue au minimum dans chaque commissariat pour 8 millions de F CFA par an à travers les sections carte d’identité. Les autres documents administratifs sont aussi importants. La mobilisation des ressources économiques par la police dans la carte d’identité s’élève à 384 millions de F CFA. La Compagnie de circulation routière comptabilise au moins 100 millions de F CFA. L’immigration se trouve avec des milliards F CFA. Ces ressources sont importantes, mais elles ont besoin d’être rationalisées aujourd’hui. Comment bien faire ce travail ?”, s’interroge-t-il.

Selon le président du Sap, il est évident que le gouvernement restera dans ce niveau statique. “Les principaux travailleurs ne sont pas encouragés. Il s’agit des régisseurs. Il n’y a jamais eu d’arrêté interministériel et de statut des régisseurs des commissariats de police et autres agents de recouvrement. C’est très important pour que le ministre de la Justice ait du succès avec ses mesures de lutte contre la corruption. Le mal se soigne à la racine. Ce qui manque dans les dispositions, c’est l’adoption d’un statut des régisseurs”, reproche-t-il.

Le président du Sap est soutenu par le président de la Plateforme de lutte contre le changement, Clément Dembélé. Celui-ci va plus loin en demandant d’intéresser la police. “Ça se passe dans tous les pays qui ont réussi la lutte contre la corruption. Il faut un code pour tous les policiers. Cela encourage les agents à faire correctement leur travail. Ils doivent avoir leur part dans les ressources mobilisées comme la douane et les impôts. Comme ça, ils seront compétitifs. Le but est d’encourager la citoyenneté.

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