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Boubou Cissé, le «haoussa» de l’hôtel des finances: Le «tout va bien» officiel et le «rien ne va» populaire

Les Maliens ont les nerfs très solides. Il y va d’ailleurs de leur intérêt quand on sait que le ridicule ne tue plus dans ce pays. Et quand les décideurs, responsables de leurs malheurs, passent maîtres dans l’art de la distraction. Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances, en est un.

Soit Boubou Cissé se fout des Maliens soit il est déconnecté de leurs réalités quotidiennes. En tous cas, c’est l’impression qu’il a laissée lorsqu’il affirmait sur les antennes de la télévision nationale que tout va bien du côté des caisses de l’Etat. Avant de se contredire quelques secondes plus tard en ronflant que le trésor public s’est substitué à l’Energie du Mali pour éviter aux Maliens de dormir dans l’obscurité. Par-là, il laisse entendre que le gouvernement a décidé de s’occuper de l’électricité plutôt que de donner à manger aux 18 millions de bouts de bois de Dieu. Dr Cissé affirme mordicus que l’Etat n’est pas en cessation de paiement, et que jusqu’à preuve du contraire, la signature du Mali est crédible. Or, ce n’est pas la même lecture que le citoyen lambda a de la situation. Alors, soit Boubou Cissé se moque des Maliens, soit il se ment à lui-même. Sinon, le « rien ne va » populaire crève les yeux. Aussi, s’il tente d’ironiser sur la morosité financière du peuple, il est mal barré. Parce que le Malien a perdu le rire à cause de la faim qui l’assaille. C’est normal quelque part que Boubou Cissé pense que tout va bien et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Qu’il pense également que les Maliens vivent dans un luxe cinq étoiles comme lui. Il peut se le permettre, car il n’achète ni eau ni électricité. Il mange du poulet et du poisson frits avec les maigres sous du peuple. Il dort sous l’air conditionné et circule en berline dernière version de Mercedes, achetée avec l’argent public. Il dispose du budget national à volonté. Donc, c’est normal que Boubou Cissé n’ait pas conscience du mal vivre du peuple. La politique de l’autruche a une fin. Les Maliens ont faim et le fond des poches est aussi troué qu’une flute.

« Tous les indicateurs macroéconomiques sont au vert. La croissance est à deux chiffres. Le Mali est premier dans l’espace X ou Y », autant de belles phrases qui doivent redonner de l’espoir. Seulement, l’espoir ne se mange pas et la croissance à deux chiffres ne se sent pas non plus. La ménagère de Goundam veut quelque chose à se mettre sous la dent.

Oui, le FMI et la Banque mondiale font confiance au Mali. Et après ?

Lui Boubou Cissé et beaucoup de ses collègues ministres n’ont plus le courage de regarder les Maliens dans le blanc des yeux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils portent tous des lunettes teintées pour voir la vie en rose. Car, sur leurs consciences, ils ne peuvent supporter l’incommensurable misère créée par leurs décisions hasardeuses. Certains d’entre eux prendraient même des cachets pour pouvoir fermer l’œil la nuit.

En attendant les émeutes de la faim qui pourraient ne pas tarder, Dr. Boubou Cissé doit changer de discours. Parce que quand viendra le grognement du ventre, il n’y aura plus d’oreille pour écouter. Nous y reviendrons très prochainement l’échec lamentable du mode budget programme. A suivre donc.

Dieu veille !

Harber MAIGA

Source: Azalaï-Express

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