Pays frontaliers et amis, l’Algérie et le Mali ont depuis toujours entretenu de très bonnes relations dans divers domaines tels qu’éducation, armées et sécurités, mines, etc.) Dans ce champ particulier, des accords signés entre les deux pays ont permis de mutualiser leurs expériences et le Mali a particulièrement profité de l’expérience algérienne dans ce domaine pour affiner sa cartographie géologique.
Des recherches ont été entamées dans le domaine des hydrocarbures sur le bloc 20 du Bassin de Taoudéni, recherches malheureusement interrompues depuis 2012.
Avec l’avènement de la Transition, et la clairvoyance des nouvelles autorités sous le leadership du Colonel Assimi Goïta, Chef de l’État, une nouvelle dynamique est impulsée à cette coopération pour promouvoir davantage les relations bilatérales à travers l’accélération et la concrétisation de la recherche pétrolière dans notre pays.
C’est dans ce cadre qu’une délégation conjointe du ministère des Mines, de l’Énergie et de l’Eau conduite par son Excellence M. Lamine Seydou Traoré, ministre dudit département et du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale sous la direction de SEM Abdoulaye DIOP en charge de ce département, accompagnés des experts maliens du secteur pétrolier séjournent actuellement dans la capitale algérienne jusqu’en fin de semaine.
Sur place, la délégation conjointe malienne devrait insister auprès des autorités du pays de Son Excellence M. Abdelmadjid Tebboune, Président de la République démocratique et populaire d’Algérie, sur les dispositions sécuritaires à renforcer ou à mettre en place pour favoriser le retour de SIPEX (Sonatrach International Production and Exploration Corporation). Les deux parties devraient échanger sur la relance des activités de recherche pétrolière sur le bloc 20 du bassin de Taoudéni. En la matière, l’Algérie est l’un des plus grands pays producteurs de pétrole de l’Afrique avec une compagnie pétrolière nationale SONATRACH ( Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation, et la commercialisation des hydrocarbures ) qui a une expérience dans la recherche et l’exploitation pétrolière ; en effet, cette Société est une entreprise pétrolière et gazière de l’Algérie, créée le 31 décembre 1963 , qui par son dynamisme et son savoir-faire dans l’industrie pétrolière, a été surnommée la ‘’majore africaine’’. La Sonatrach est en effet, classée première entreprise d’Afrique du secteur, et opère à l’international à travers sa filiale SIPEX.
À la faveur de la 12e session de la Grande Commission Mixte de Coopération Mali-Algérie, qui avait en son temps passé en revue les activités et les actions réalisées par la société SIPEX Mali, filiale de Sonatrach sur le bloc 20 dans le Bassin de Taoudéni au Mali, le Gouvernement de la République du Mali a signé avec la SIPEX , une convention de concession portant sur la recherche, l’exploitation et le transport des hydrocarbures liquides et gazeux sur le bloc 20 du bassin de Taoudéni afin de stimuler la recherche pétrolière sur ce site frontalier avec l’Algérie. Grâce à cette signature, la société SIPEX a effectué des travaux de géologie et de géophysique pour un montant de l’ordre de 41.7 millions USD. C’est ainsi qu’elle a procédé à l’identification d’un prospect et était en phase de procéder au premier forage d’exploration. Ce processus fut malheureusement interrompu en 2012.
L’objectif majeur de la mission est effectivement la reprise de ces opérations, notamment la recherche pétrolière sur le bloc 20 du bassin de Taoudéni, la relance de la recherche pétrolière auprès des autres entreprises pétrolières, et le renforcement des capacités techniques des cadres de l’Office National de la Recherche Pétrolière. La délégation ministérielle malienne insistera sur la possibilité de faire réaliser dans les meilleurs délais le forage d’exploration pétrolière dont les résultats( positifs !) pourront faire du Mali, un pays au potentiel pétrolier confirmé.
Aussi, l’équipe interministérielle se déplace donc à Alger avec des objectifs précis et un solide argumentaire sur la situation sécuritaire. À ce niveau, il s’agira avec la partie algérienne de la mise en place d’une stratégie de sécurisation de la zone en vue de réaliser le forage.
Un nouveau défi est donc à relever par le Ministre Traoré des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, avec la grande offensive diplomatique du patron de la diplomatie malienne SEM Abdoulaye DIOP, et sous l’impulsion du Président de la Transition, Chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta
On se rappelle qu’il y’a moins d’une semaine que le Ministre malien des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, lors de son interview accordée au site en ligne Wakat Sera du Burkina Faso avait déclaré « Nous avons aussi le pétrole. D’ailleurs, j’ai donné des instructions fermes parce qu’on est en train de travailler avec des partenaires étrangers pour que l’exploitation du pétrole soit très rapidement une réalité ». Le ministre Traoré joint ainsi l’acte à la parole.
La République du Mali et la République Algérienne Démocratique et Populaire entretiennent depuis plusieurs dizaines déjà de solides liens d’amitié façonnés par l’histoire et la géographie. Les deux pays partagent en effet, 1 329 km de ligne frontalière entièrement bornée depuis 1985 et entretiennent des relations privilégiées de coopération fondées sur les liens de fraternité et de bon voisinage. Il faut aussi et surtout noter que l’Algérie préside la Commission de Suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger et signé à Bamako.
Bourama Kéïta
Source : LE COMBAT