Si l’ancien footballeur hollandais Denis Bergkamp avait la phobie de l’avion, le président de la République du Mali semble, lui, atteint d’un nouveau mal que nous pourrions appeler le « voyagite ». Un mal qui serait dans sa phase aiguë chez l’homme. Turquie, Chine, Qatar, Ethiopie, Egypte, Namibie… le locataire de Koulouba ambitionne-t-il de remporter le prix Nobel du plus grand voyageur parmi les chefs d’Etat africains ? D’aucuns se demandent s’il s’est imposé un défi à relever : parcourir tous les pays du monde ou d’Afrique (au moins) avant la fin du quinquennat.
Grace au site internet MaliLink (http://malilink.net/ou-est-ibk/), il semble que les déplacements d’IBK à l’extérieur totalisent 55 au 11 Février 2015. Ce chiffre serait aujourd’hui au-delà de la soixantaine. D’ailleurs, le patron de Koulouba devait reprendre l’avion hier après-midi pour l’Algérie, juste après son retour de la Namibie où il a pris part à l’investiture du nouveau président de ce pays. Si pour certains déplacements, nul ne peut douter de l’intérêt de la mission pour le Mali, pour d’autres, l’on reste perplexe sur leurs retombées réelles sur l’économie nationale.
Pour le Forum des internautes, en raison de 3 jours par voyage en moyenne (comme l’estiment certains analystes), IBK aura passé 165 jours hors du Mali depuis sa prise de fonction en Septembre 2013. Soit près de 6 mois sur un total de 18 mois. Autrement dit, à ce jour, IBK aura passé le tiers de sa présidence à l’étranger, et cela au moment même où le pays est en guerre civile et joue son avenir. Et dire que les voyages présidentiels coûtent extrêmement chers. Et des indiscrétions susurrent que la multiplicité des déplacements présidentiels en seraient pour beaucoup dans la rupture entre IBK et son premier Premier ministre, Oumar Tatam Ly.
Il faut préciser que la majorité des déplacements du président s’effectuent sur le continent Africain (21 pays en 36 visites) et principalement en direction d’autres pays qui ne sont guère mieux lotis (ou à peine mieux lotis) que le Mali (22 voyages à destination de pays moins avancés).
Bruno D. SEGBEDJI
Source: L’Indépendant
