Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Billet : Bal masqué et marché de dupes dans le Sahara malien

La France doit mille fières chandelles aux narco-jihadistes et à la noria d’aventuriers qui ont envahi le Septentrion de la République du Mali à la faveur du démantèlement de l’Etat libyen, des champis et des ramassis de l’internationale du crime organisé, avec comme tête de pont, ou mieux, comme cheval de Troie, le MNLA.

 djihadistes bandis mujao aqmit mnla

Car cela faisait des décennies que le pays de De Gaulle cherchait désespérément à prendre résolument pied au Mali, un pays dont les citoyens ne sont pas peu fiers de leur passé glorieux, des empires et des riches civilisations que leur territoire a eu à abriter à travers les âges. Depuis que Modibo Kéïta, le père de l’indépendance du Mali, a pratiquement chassé le dernier soldat français hors du pays.

Le MNLA que l’Hexagone a, de fait, fabriqué de toutes pièces sous Sarkozy, et ses alliés de circonstance d’AQMI, de MUJAO, d’Ançar Dine et autres, lui donneront l’occasion inespérée de faire un retour en force. Et de faire d’une pierre plusieurs coups: prendre sa revanche sur l’histoire et défendre ses intérêts géostratégiques à moindres frais, pour ne pas dire avec un sou troué.

Et pour arriver à ses fins, tous les coups sont bons pour la France: mettre les dirigeants maliens sous une pression tous azimuts – sécuritaire, politique, financière, médiatique – en n’oubliant pas d’instrumentaliser les autres dirigeants africains. S’agissant des relations entre nos deux pays, l’oukase est devenu la règle et la diplomatie civilisée l’exception.

Comme dans un procès kafkaïen, le Mali est sommé de négocier avec des bandits armés, des criminels aux mains encore rouges du sang de leurs victimes innocentes. Il est maintenant accusé de trainer des pieds pour aller négocier avec ces mêmes bandits armés. Iyad Ag Ghaly, qui a commis les crimes les plus innommables au nom de l’islam, se pavane à Kidal.

En clair, le Mali est devenu, par la force des choses, cet éléphant terrassé dont tout le monde veut avoir sa part de viande. Le pays suscite tellement de convoitises géostratégiques qu’il est difficile ne pas penser à la fable de la Fontaine, Les voleurs et l’âne, dans lequel la France, entre le MNLA et les narco-jihadistes, joue le rôle de troisième larron. Vous avez dit bal masqué et marché de dupes dans le Sahara malien?

Devant un tel scénario, c’est aux Maliens, la classe politique dans toutes ses composantes en tête, de faire preuve d’intelligence, de patriotisme et de hauteur d’esprit et d’âme, d’abandonner leurs querelles de chiffonniers et de défense d’intérêts sordides et égoïstes, en un mot d’être grands, pour opérer un sursaut national. Se lever comme un seul homme pour dire que le complot machiavélique de la France ne passera pas.

Yaya Sidibé

SOURCE: 22 Septembre
Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance