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BHM-SA: Pourquoi le PDG Modibo Cissé à été limogé ?

Depuis un certains temps, votre journal « Le Nouveau Réveil » ne cesse de provoquer un réveil brutal à travers ses colonnes, face à la mauvaise gestion en cours à la Banque de l’Habitat du Mali (BHM-SA). Aujourd’hui, le temps a tranché et l’histoire donne raison à votre hebdomadaire. Lisez.

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Alerte aux pompes funèbres ! La Banque de l’Habitat du Mali était très mal en point.

Faible recouvrement de ses créances, échec des mesures de redressement  ayant occasionné une perte sèche de 425 millions de francs CFA, prêts sans garantie, difficultés de trésorerie…

La Banque de l’Habitat du Mali (BHM-SA) avait mal à ses caisses. Et ses cadres étaient en rupture de ban avec leur PDG Modibo Cissé. Du coup, le gouvernement lui démet de ses fonctions pour entrave à la bonne marche de la banque.

À  en croire nos sources, généralement bien informées, les caisses de la BHM étaient vides ou presque. Et ses créanciers ne se bousculaient plus au portillon. Estimés à plusieurs dizaines de milliards de nos francs, les prêts accordés à certains promoteurs immobiliers ne sont remboursés qu’au lance-pierre.

À  l’origine de cette lenteur, dans le recouvrement des créances de la BHM-SA, plusieurs facteurs.

D’abord, indiquent nos sources, parce que la plupart de ces prêts ont été accordés à ces opérateurs, sans garantie. Ou sur la base de vraies fausses garanties.

Ensuite, parce que ces prêts ont été consentis à ces hommes d’affaires, avec la complicité de certains cadres de la direction de la Banque. Conséquences : les caisses de la BHM-SA étaient vides. Désespérément vides. Et le personnel qui s’attendait à des avantages, était sur les dents.

Plus grave, les cadres à l’origine de ces prêts pour le moins douteux étaient sur des charbons ardents. Au même moment, un rapport d’enquête  indiquait que la BHM ne respecte pas les dispositions des textes régissant les finances publiques. Du coup, les procédures régissant l’exécution des dépenses publiques n’est pas observées.

Faillite programmée

Créée, le 25 mars 1996, la Banque de l’Habitat du Mali a pour but de promouvoir le secteur du bâtiment, à travers la viabilisation de terrains à usage d’habitation. Mais aussi, la construction de logements à haut et moyen standing.

Mais très vite, ce rêve a viré au cauchemar. Surtout avec l’entrée en scène des sociétés immobilières. « L’affaire Diawara » qui a défrayer la chronique en est la parfaite illustration.

Certes, la BHM-SA a financé plusieurs infrastructures et projets immobiliers. C’était, à la veille de la CAN 2002. Mais trois ans après, elle a entamé sa descente en enfer. Ses caisses étaient vides. Désespérément, vides. La BHM-SA était au bord de la faillite.

Pour protéger les dépôts des épargnants et sauvegarder les emplois, le gouvernement a mis en œuvre des mesures de redressement. Mais aussi, un plan de restructuration. Ses caisses ont été remises à flots. Avec l’apport, par le gouvernement, d’argent frais à hauteur de 30 milliards de francs  CFA.

Avec, à sa tête, Modibo Cissé, un banquier pur sang, la BHM-SA se fixe de nouveaux objectifs : recouvrer les créances dues à la Banque, rétablir la confiance entre la BHM-SA et sa clientèle, gestion rationnelle des ressources financières de la Banque…

La suite, on la connaît : aux dysfonctionnements, relevés par les enquêteurs, s’ajoute la gestion des Agences de l’extérieur.

À en croire le rapport financier, celles-ci échappaient au contrôle de la Direction Générale de la Banque qui s’est limité à comptabiliser, sans analyse des pièces justificatives. Aussi, poursuit le document d’enquête, la Banque n’arrivait, toujours, pas à respecter les ratios prudentiels de la BCEAO. Notamment, en ce qui concerne les réserves obligatoires.

Bref, après les efforts déployés par le gouvernement, la BHM-SA sombre, de nouveau, dans la dépression. Une dépression aggravée par un trou de 425 millions de francs CFA dans la caisse.

Du coup, le gouvernement a décidé de démettre le PDG Modibo Cissé de ses fonctions. Mais en attendant, il est sur une pente raide. Comprenne qui pourra.

 

Arouna Traoré

Source: Nouveau Réveil

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