Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Barrage de Taoussa: la grogne des PTF

Une rencontre de concertation de haut niveau entre les Partenaires techniques et financiers et l’État se tient du 23 au 24 février au Grand hôtel de Bamako autour du projet d’aménagement du barrage de Taoussa. L’objectif de cette rencontre vise à lever les contraintes de l’exécution dudit projet lancé depuis 2010, mais qui peine à se concrétiser.

Abdoulaye Diop ministre affaires etrangeres Malick Alhousseini Énergie eau conference

Le ministre de l’Énergie et de l’eau, Malick Alhousseini, a présidé l’ouverture des travaux de cette rencontre en présence de son collègue des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP. On y notait également la présence du représentant des bailleurs de fonds du projet du barrage de Taoussa, Amadou Thierno DIALLO, ainsi que des responsables des départements impliqués dans la réalisation dudit projet.
L’objectif de la présente rencontre consiste à faire un diagnostic de la mise en œuvre du projet en faisant le point de son état d’avancement et faire des propositions de solutions face aux difficultés qui retardent l’effectivité des chantiers. Il s’agit de permettre au projet de voir le jour le plus rapidement possible comme s’y attendent les populations.
L’ouverture de cette réunion a été marquée d’abord par la projection d’un film documentaire sur ledit projet qui envisage l’aménagement de plus de 350 hectares de superficie cultivables pour les populations des régions nord du pays en vue de renforcer la capacité de production dans la zone ; la construction d’un barrage hydroélectrique sur le seuil de Taoussa ; la construction de la route Taoussa-Bourem-Gao, etc. Aussi, l’on apprend du film que l’un des résultats attendus de ce projet est de lutter contre l’ensablement et la désertification qui constituent de véritables menaces pour la survie des populations de la zone appelée la bouche du Niger, d’une superficie de plus 820 000 km2, soit 60 % de notre territoire.
Selon le représentant des bailleurs de fonds, le projet d’aménagement du barrage de Taoussa est une initiative importante pour le gouvernement de notre pays et les PTFS parce qu’il est facteur de développement socio-économique. Ensuite, il a relevé les inquiétudes des 9 bailleurs de fonds qui soutiennent la réalisation de ce projet.
Au nom de son mandat, il exige de notre pays beaucoup plus d’actes concrets sur le terrain pour que le projet puisse se réaliser. Parce qu’à ce jour, regrette-t-il, les difficultés surplombent l’avancée du projet.
Malgré ces difficultés, le gouvernement et les partenaires se doivent de poursuivre les efforts pour une mise en œuvre diligente de ce projet salutaire pour les communautés à la base. Car a-t-il mis en garde, les ressources allouées, à cet effet, ne sont pas gardées de façon indéfinie pour la réalisation de ce projet.
« Ce n’est pas une enveloppe scellée », a-t-il martelé.
Ainsi, les bailleurs exhortent les autorités nationales à aller au-delà des discours afin que le projet d’aménagement du barrage de Taoussa puisse se réaliser au risque qu’il ne reste qu’un rêve pour les populations qui attendent pourtant impatiemment sa concrétisation.
De même pour le ministre de l’Énergie et de l’eau, le constat de la mise en œuvre du projet Taoussa, 7 ans après, n’est pas reluisant. Il impute cette situation notamment à la situation sécuritaire au nord de notre pays. Puisqu’à cause de l’insécurité dans la zone, l’entreprise chinoise chargée de la construction du barrage veut avoir plus de garanties en termes de sécurité de ses travailleurs pour reprendre les travaux.
Pour faire face à cette préoccupation évoquée, le ministre de l’Énergie a indiqué qu’un dispositif de sécurité de près 200 hommes avaient été détachés pour veiller sur les sites. Cet effectif, a ajouté le ministre, peut atteindre 400 hommes en fonction de l’intensité des travaux et des adaptations souhaitées par les entreprises et le bureau de sûreté mis en place. En termes de sécurité rapprochée, il a fait savoir également qu’un escadron de gendarmerie de 160 hommes assure la sécurité interne du chantier. Pour le ministre, la mise en place de ces dispositifs a un incident budgétaire estimé à plus de 2 milliards de FCFA sur les 2 ans.
Outre l’insécurité, le ministre a souligné aussi que l’État est confronté au problème de la prise en charge des coûts de réinstallation des 154 villages affectés par l’exécution du projet et de la nécessité de doter la structure de coordination du projet en ressources humaines en quantité et en qualité suffisantes.
Par ailleurs, compte tenu des nouvelles réalités sur le terrain, le ministre Malick Alhousseini a signalé que le budget initiative approuvé par les bailleurs a été revu à la hausse de plus de 175 %. Ainsi, de 130 milliards de FCFA, le budget actuel est passé à plus 229 milliards de FCFA. Cette augmentation prend en compte l’électrification et d’autres volets qui n’étaient pas intégrés dans le budget initial. Aux côtés des partenaires, la participation financière de notre pays est estimée à 41 milliards de FCFA, dont plus de 6 milliards FCFA sont déjà mobilisés.

Par Sikou BAH

 

Source: info-matin

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance