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Banques : le Synabef projette une grève de 72 heures, du 22 au 25 juillet 2020

Le jeudi 25 juin 2020, les responsables du syndicat ont animé un point de presse où ils ont rappelé, devant les journalistes, les devoirs de l’Etat vis-à-vis des travailleurs. Dans une déclaration intitulée : “l’Etat face à son obligation de respecter et de protéger les droits et libertés constitutionnelles des travailleurs (affaire : BDM SA et autres)”, le secrétaire général du Synabef explique le fond de l’affaire. Nous vous proposons son adresse….

Bamako, le 25 juin 2020

La Constitution du Mali du 25 février 1992 consacre les droits et libertés syndicaux au Mali. Les droits des travailleurs constituent la deuxième génération des droits de l’homme au titre des droits économiques, sociaux et culturels ratifiés par la République du Mali.

À ce titre, l’Etat du Mali est débiteur du respect et de la protection des droits des travailleurs constituant une branche importante des droits de l’homme.
En clair, l’Etat du Mali a l’obligation de protéger les droits des travailleurs quelle que soit la nature de la violation et/ou de l’abus dénoncé.

C’est de cela qu’il s’agit dans l’affaire Mme KEITA Fatoumata SANGHO, cadre de Banque et membre du Bureau Exécutif du SYNABEF où le Directeur Général de la BDM, pour des raisons d’égo viole impunément les droits élémentaires d’un travailleur sur fond d’entraves et de violations graves des libertés syndicales.

Pour mémoire, la camarade Mme KEITA Fatoumata SANGHO est l’objet d’une mutation illégale depuis octobre 2018 alors qu’elle était engagée aux côtés du nouveau bureau en pleine campagne et en congés de maternité. Nous avons vu venir, dès nos premières rencontres en juillet 2018, une dame engagée et sans arrière-pensée pour des causes que nous défendons : La justice, le bien être des travailleurs et la préservation de l’outil de travail. Elle nous a, par la suite, présenté un jeune qu’elle appuyait et dont elle soutenait la candidature au poste de SG du comité syndical de la BDM du nom de Papa Sadio TRAORE. Depuis cette date, le siège de la BIM, où les rencontres ont eu lieu dans le cadre de la mission de bons offices commandée par le Secrétaire Général du SYNABEF et conduit par le camarade, Abdoulaye KEITA du bureau exécutif, a été témoin d’un engagement syndical des deux camarades. Ainsi, à l’instar des délégués syndicats, ils étaient d’office sous la protection du Droit National et International du Travail.

Si le directeur Général et son ex DRH ignoraient ces droits, ils ne peuvent ignorer la Convention Collective des Banques et Assurances dont ils sont acteurs dans la rédaction et signataires.

En effet, l’article 8 de la Convention stipule expressis verbis :

« ………Ne peuvent être déplacés, sans leur consentement, de leur établissement :
* – Les délégués pendant la durée de leur mandat.
* – Les candidats, dès le dépôt des candidatures et jusqu’ à la date des élections……… »

Ces mesures qui concernent les syndicalistes, dès qu’ils s’affichent et prennent positions lors des campagnes est hélas violées à la BDM depuis 2018.
Nous avons à cet effet, rencontré plusieurs autorités pour ramener à la raison le DG de la BDM, sans succès.
Nous avons-nous-mêmes entrepris des démarches et plusieurs rencontres avec lui pour éviter de nous exposer à nouveau sur la place publique c’est fin de non-recevoir. Nous sommes allés jusqu’à faire intervenir certains de ses amis proches, pour qu’il revienne en arrière et faire rétablir la justice c’était sans compter sur la détermination de l’Homme à pousser jusqu’au bout l’entêtement.
Toutes les fois où nous l’avons rencontré, pour apaiser la situation et appliquer le droit, le DG nous opposait des arguments de toutes sortes :
« Mme KEITA Fatoumata SANGHO a écrit sur la banque ;
Mme Keita Fatoumata SANGHO a fait savoir à tout le monde qu’elle va me chasser de mon poste de DG ;
Mme KEITA Fatoumata SANGHO parle beaucoup ;
Mme KEITA Fatoumata SANGHO a touché toutes les autorités ;
Mme KEITA Fatoumata SANGHO en a fait un défi et a fait savoir à tout le monde qu’elle retournera au siège dans moins de 3 semaines d’ici fin décembre 2018 ;
Mme KEITA Fatoumata SANGHO n’est appréciée de personnes si vous le souhaitez faites un sondage auprès du personnel »
Bref… Il va jusqu’à dire que : « Ce n’est pas au SYNABEF de gérer une affaire concernant un travailleur de la BDM. »
Il oublie que :
1) ce travailleur, est membre du Bureau du SYNABEF
2) que l’ensemble des travailleurs des Banques, Assurances, Etablissements Financiers, Microfinances et Commerces du Mali relève du SYNABEF
3) Que le SYNABEF peut défendre directement n’importe quel travailleur de ces entités si le problème lui est remonté par la personne elle-même ou son comité syndical qui n’arrive pas à prendre en charge le problème. De surcroit, l’ensemble des travailleurs affiliés au SYNABEF, cotise 500 Fcfa/mois versés sur le compte de leur syndicat national.
Il n’a également pas compris que par ces propos, on peut évoquer une immixtion dans les activités syndicales. L’organisation des syndicats relève exclusivement de ceux-ci.
Voilà les arguments qu’un Directeur Général oppose à ses partenaires sociaux qui viennent à lui avec des arguments de droit.

Nous lui demandons de rétablir la justice, il nous oppose des arguments de personne.

Depuis son arrivée à la tête de l’APBEF, nous avons enregistré beaucoup de mépris, de subjectivités allant jusqu’à nous assimiler à des membres de l’AEEM. La distance et le fossé n’a cessé de s’agrandir tellement cette équipe dirigeante est venue avec des aprioris et des négations de tout acte que nous posons.

La récente grève sur la transposition des acquis de l’UNTM est illustrative. Une grève, qui, nous sommes convaincus, si c’était Moussa Alassane DIALLO (ancien président de l’APBEF, PDG de la BNDA et ancien syndicaliste) ou Sékou BARRY (DG BCI et ancien syndicaliste) qui était à la tête de l’APBEF n’allait jamais avoir lieu. Nous avions fait des concessions à la limite de l’acceptable. L’égo et l’amateurisme des négociateurs, voilà ce qui nous a amené à cette grève de 48H avec son lot de cacophonies au niveau de la hiérarchie.

Ces Hommes Moussa Alassane DIALLO et Sékou BARRY ont désamorcés énormément de crises à l’époque par leur sens d’anticipation et leur sens élevé de la responsabilité et d’ouverture d’esprit.
Des DG comme lui, mieux, des PDG ont eu à prendre des décisions responsables plus graves encore. Il s’agit entre autres de :

L’ancien DG de la BDM, Monsieur Abdoulaye DAFFE, qui avait muté illégalement un membre du bureau du SYNABEF à Koulikoro, le Camarade Boubacar DIALLO et qui a refusé de rejoindre son poste pour raison de violation de la Convention. M.DAFFE, l’a immédiatement licencié. Pour éviter ce qui allait être la première grève des Banques, le Président ATT à l’époque, a appelé le DG DAFFE pour lui intimer l’ordre de reprendre immédiatement le camarade Boubacar DIALLO avec rappel de tous ses salaires ou de déposer sa démission le lendemain sur le Bureau du Ministre des Finances. ATT de dire à DAFFE : « si toi tu peux prendre la responsabilité de voir les Banques fermées pour ces futilités, moi je refuse de prendre de telle responsabilité ». C’est ainsi que le camarade DIALLO a rejoint son poste.

Le DG Babaly BA de la BMS, a infligé illégalement une sanction contre le SG du SYNABEF à l’époque et a muté un chauffeur, membre du bureau à Kayes pour l’éloigner de sa base.
Ainsi pour éviter les troubles sociaux qu’il voyait imminents, il est revenu sagement sur l’ensemble de ses décisions y compris sur la mutation illégale du chauffeur, qui n’avait pas rejoint le poste.

Le DG de la CAECE JIGUISEME, a également voulu muté, certains membres du bureau du comité syndical, mais dès qu’il a été rappelé à l’ordre auprès des inspections du travail, il est revenu sur l’ensemble de ses mutations. Même si hélas, il est aujourd’hui dans une logique de bras de fer depuis que le comité syndical à commencer à mettre le nez sur la gestion calamiteuse des réseaux de CAECE qui sont déficitaires depuis des années.

Le Directeur de Nyesigiso, Monsieur COULIBALY, avait pour le sanctionner, muté un de ses agents à Bla, alors qu’il avait entretemps subi une mise à pieds. Cet acte qui viole un principe selon lequel : « une faute ne peut être sanctionnée qu’une fois », est également revenu sur sa décision de mutation dès lors que nous lui avons signifié son tort du point de vue du droit.

Voilà là des comportements des grands hommes qui savent prendre de la hauteur et qui ont le sens de la mesure.
Ces Hommes ont écouté la raison et non le cœur, ils ont regardé l’intérêt général et ont observé la justice.
Nous aurons ad vitam eternam du respect et de l’égard pour des Hommes qui ont compris qu’au-delà de leur personne, il y a l’entreprise et il y a des principes qu’il faut respecter. Nous ne cesserons jamais d’évoquer le sens de responsabilité de Babaly BA (DG BMS), de COULIBALY (DG NYESIGISO), qui ont géré des situations sans impliquer aucune intervention extérieure.

Aujourd’hui, nous faisons malheureusement face à un entêtement d’un Directeur qui doit avoir un dos très large et qui a choisi la voie de la violence.

Dieu nous est témoin, dans toutes nos actions, nous avisons toujours, nous prévenons, nous faisons intervenir des bonnes volontés et nous supplions jusqu’à nous mettre à genoux s’il le faut. Et c’est quand, à notre corps défendant, nous ne sommes pas écoutés, nous ne sommes pas entendus que nous affutons les armes légaux à notre disposition. Quand nous commençons, rien ne nous arrête jusqu’à la victoire finale.

A la dernière rencontre avec la Direction de la BDM, nous sommes allés jusqu’à mendier le respect du droit. Quand nous sommes sortis et réellement avec une lueur d’espoir, nous apprenions des indiscrétions de sa cours, que le DG raconte : « le SYNABEF est venu ramper à mes pieds pour demander le retour de leur camarade au siège…». Nous avons dit Soit, si cela peut le soulager, oui nous l’avons fait. Maintenant, au nom de cela, qu’il respecte la convention et la loi. Cela remonte à plus d’un mois et rien n’est fait à ce jour.

C’est ainsi, que lors de la réunion du bureau exécutif du SYNABEF, les membres exacerbés ont décidé à l’unanimité, et en présence du SG de la BDM, de déposer un préavis de grève de 72H du 22 au 25 juillet 2020.Cette décision n’a fait l’objet d’aucune objection et sera appliquée à la lettre.
Une mobilisation générale de la base est demandée pour observer comme à l’accoutumée le mot d’ordre. Il s’agit d’une cause juste, et face à cela nous-nous engageons les yeux fermés, pour nous-mêmes et pour les générations à venir.

NB : Cette grève ne saurait être imputable aux travailleurs, dès lors qu’on ne peut se prévaloir de la Loi que quand on la respecte.

Remerciements à la presse écrite et audiovisuelle.

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

 

 

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