A l’appel de l’opposition républicaine et démocratique, de milliers de manifestants ont battu le pavé, samedi 21 mai à Bamako, pour dénoncer ce qu’ils appellent “les dérives du pouvoir”.
Il est huit heures et quart, les manifestants, banderoles en mains, commencent à se rassembler à la place de la liberté. Les motifs de cette mobilisation étaient visibles sur les pancartes et banderoles qu’ils tenaient dans les airs: “Non à la mauvaise gouvernance et à la dilapidation de nos maigres ressources”, “Non à la corruption généralisée”, “Non à l’absence de dialogue social”.
Issa Traoré, venu de Koulikoro spécialement pour la marche, s’explique en cinq mots: “On n’en a marre”.
Des mots lancés juste avant que la foule ne commence à entamer sa marche vers le monument de l’indépendance, situé à plusieurs centaines de mètres de la place de la liberté.
Au cours de la marche, d’autres personnes, dont certaines devant leur négoce, sont arrêtées au bord de la route. Les raisons sont simples: “Nous n’étions pas au courant de cette marche” ou encore “Cette marche est inopportune vu la situation du pays”.
“Le peuple est mécontent, IBK ne doit pas faire en sorte qu’il se fâche”
Au niveau de la place de l’indépendance, L’honorable Mamadou Hawa Gassama, membre de l’opposition, s’interroge : “Où est l’honneur du Mali après plus de deux ans d’exercice d’un pouvoir qui reste sourd aux cris de détresse et de souffrance du peuple” ?
Tiebilé Dramé, président du Parena (parti membre de l’opposition) ajoute que, sous l’ère IBK, chaque jour se lève avec son corollaire de scandales de corruption et de surfacturation. “Ils sont incapables de défendre l’intégrité territoriale, font l’impasse dans le processus de paix… Le peuple est mécontent, le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, ne doit pas faire en sorte qu’il se fâche”, a-t-il ajouté.
Le chef de file de l’opposition, Soumeila Cissé, a lui aussi fustigé la gouvernance d’IBK en la qualifiant de “ma famille d’abord” plutôt que du Mali d’abord, mais ne pouvait pas terminer son intervention sans évoquer le présumé détournement de 27 milliards FCFA quand il était à la tête de l’Uemoa dont il a été accablé par un journal sénégalais: “Si j’avais cette somme, j’aurais réglé la pénurie d’eau, les délestages et autres problèmes que le gouvernement peine à satisfaire”.
Plusieurs responsables des partis politiques de l’opposition étaient également présents à la marche.
Arrivé en 2013 à la tête d’un pays pratiquement dévasté par le terrorisme, IBK n’a jamais su vraiment inverser la tendance en plus de multiples affaires de corruption qui continuent d’émailler son mandat.e
Source : Autre presse