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Aux États-Unis, la course à l’Internet par satellite s’intensifie

Astranis rejoint Space X et OneWeb parmi les entreprises cherchant à diffuser Internet depuis l’espace plutôt que par des câbles souterrains. Quatre milliards de personnes dans le monde en sont privées partiellement ou totalement.

John Gedmark a grandi loin de la Silicon Valley, dans le Kentucky. Quand il entend que la moitié de la planète n’a pas un plein accès à Internet, il pense à cet État rural du Midwest américain autant qu’aux pays pauvres à l’autre bout du monde. Alors, avec son associé Ryan McLinko, ce diplômé de Stanford veut contribuer à combler le fossé numérique.

Les deux hommes ont fondé la start-up Astranis en 2015. À San Francisco, une vingtaine d’employés développe des satellites capables de diffuser Internet depuis l’espace dans les régions les plus reculées. Astranis a lancé en début d’année son premier prototype. Il a envoyé depuis l’espace deux vidéos : les images du lancement et des extraits de… la victoire de Roger Federer à l’Open d’Australie (l’un des ingénieurs est fan de tennis).

« Nos satellites sont à peu près de la taille d’un mini-frigo », explique Gedmark au site Venture Beat. C’est-à-dire moins lourd (300 kilos) qu’un satellite traditionnel et surtout moins cher. Plusieurs dizaines de millions de dollars par rapport à des centaines de millions, affirme le patron d’Astranis.

Sa start-up a déjà levé 18 millions de dollars, dont 13,5 millions lors d’un cycle mené par Andreessen Horowitz. Ce qui a plu au célèbre capital-risqueur, dont c’est le premier investissement « spatial », c’est qu’Astranis pourra rendre Internet accessible rapidement. Dès que son premier satellite sera en orbite géostationnaire (à environ 35 000 kilomètres d’altitude). Et le premier lancement commercial est espéré l’an prochain.

Les ambitions de Space X

L’avantage est incontestable face à la concurrence, qui se concentre plutôt sur l’orbite basse (2000 km ou moins). Le mois dernier, Space X a lancé Tintin A et Tintin B, deux satellites expérimentaux de 400 kilos dans le cadre de son programme Starlink. Elon Musk compte en envoyer 4425 dans l’espace, soit presque trois fois plus que le nombre total de satellites actuellement en activité.

Selon le Wall Street Journal, Starlink pourrait générer 30 milliards de dollars de revenus d’ici à 2025. Une somme qu’Elon Musk utiliserait pour financer son rêve suprême, la conquête de Mars.

Mais à cette altitude, si la vitesse d’Internet est logiquement supérieure à celle d’Astranis (les données ont une distance plus courte à parcourir), le rayon d’action des satellites est limité. C’est pour cela que Space X a besoin de quadriller la planète. Le système ne serait opérationnel qu’avec au minimum 800 satellites. Engins qu’il faut produire à la chaîne puis lancer. Or, Space X n’a réalisé que 17 lancements en 2017.

OneWeb, un autre acteur majeur de ce marché naissant, prévoit d’envoyer, quant à lui, 700 satellites dans l’espace. La légitimité de l’entreprise d’Arlington en Virginie vient de ses soutiens : Coca, Softbank, Qualcomm, Airbus, Virgin et Blue Origin, la société aérospatiale de Jeff Bezos. Boeing aussi ambitionne de développer sa propre constellation de 3000 satellites.

Alphabet et Facebook stagnent

Pour Alphabet et Facebook, dont le modèle économique repose sur la publicité, une augmentation du nombre d’internautes se traduit par une hausse des revenus. Les deux géants de la Silicon Valley cherchent donc eux aussi à rendre Internet accessible aux 4 milliards d’êtres humains qui en sont privés.

Alphabet a investi dans Space X, mais la firme de Mountain View expérimente depuis 2013 un service Internet fourni par des ballons à haute altitude (20 000 mètres environ). Le groupe ne communique pas sur le coût de ce projet « Loon », mais un ballon coûte moins qu’un satellite.

Quelque 100 000 Portoricains en auraient profité après l’ouragan qui a détruit les moyens de communication sur l’île l’an dernier, tout comme le Pérou, frappé par des inondations. Un ballon est resté en altitude pour une durée record de 190 jours. Mais un partenariat avec le Sri Lanka fait polémique sur place et la liste d’écrasements de ballons tests s’allonge chaque mois.

Facebook aussi a été confronté à de graves accidents. Le satellite AMOS-6 censé rendre Internet accessible dans une partie de l’Afrique subsaharienne a explosé en même temps que la fusée Falcon 9, qui devait le transporter en septembre 2016. Mark Zuckerberg et ses équipes travaillent désormais sur le projet Aquila.

Internet serait cette fois accessible grâce à un drone de l’envergure d’un Boeing 737, alimenté par l’énergie solaire. Facebook a mené des tests plutôt concluants en Arizona, mais le drone a fini par s’écraser bien avant les trois mois de sa durée de vie espérée.

 

Source: ledevoir

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