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Autorités intérimaires : Peur bleue dans le camp des fonctionnaires de l’État

Deux semaines après la signature d’une “Entente” entre le gouvernement et les groupes armés pour la mise en place des autorités intérimaires, une  peur bleue a regagné certains fonctionnaires maliens. Ils s’inquiètent notamment de leur “sécurité” dans les zones contrôlées par les mouvements armés.

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“Pas l’État quand même”. C’est ainsi que Mahamane (surnom), administrateur civil, s’exprime concernant la sécurité des fonctionnaires qui seront affectés prochainement dans les zones occupées par les groupes armés.

Assis, dimanche 3 juillet , sous l’ombre d’un arbre dans la cour de sa maison. Il s’adonne à une partie de dames avec trois autres amis. Mahamane est plus que jamais dubitatif sur la sécurité des futurs employés de l’État qui seront affectés dans les différentes collectivités du nord du Mali. Dans le cadre de la mise en place des autorités intérimaires. Notamment celles où les groupes armés règnent en maître absolu.

“Je crains sincèrement pour ma sécurité s’il m’arrive d’y être envoyé et je sais que tous les autres sont dans la même situation d’inquiétude que moi”, affirme-t-il poussant allègrement un pion.

Dans cette partie du pays où les tensions montent crescendos, règne une insécurité grandissante. Malgré la signature d’un accord de paix, il y a un an. “Même les parties qui ont signé ne se font pas confiance. Tout reste très fragile.  En dehors des attaques asymétriques des groupes terroristes”, analyse Mamadou, partenaire de table de Mahamane.

Les événements de Kidal

Les mémoires sont encore très fraîches quand il s’agit d’évoquer les “tragiques” événements de mai 2014. Quand l’ancien premier ministre Moussa Mara s’est rendu à Kidal. De violents combats avaient opposé les groupes terroristes et indépendantistes aux Forces armées maliennes.

Au moins six préfets ont été exécutés dans la ville et une vingtaine autres fonctionnaires pris en otage. “Nous n’aimerions pas revivre de tel scénario macabre et de violence. Et le Mali non plus. C’est pourquoi il faut rester extrêmement prudent”. “Certains d’entre nous sont arrivés inconscients à Gao. Personnellement, j’y suis arrivé en culotte. Sans d’autres habits et sans chaussure”, se souvient Mahamane avant d’arrêter complétement sa partie de dames.

Un de ses amis, touché par une balle au niveau de la cuisse, est aujourd’hui handicapé. “Il a été amputé du pied”. Voilà autant de raisons qui font que Mahamane et ses camarades sont aujourd’hui inquiets par la mise en place des autorités intérimaires.

“Pas confiance au MOC”

Le mécanisme operationnel de coordination (MOC), prévu par l’accord de paix, ne suffit pas à amoindrir la peur et l’inquiétude. Le MOC est un mécanisme prévu par l’accord. Il est chargé chargé de planifier et de conduire les patrouilles mixtes incluant des éléments des forces armées maliennes et des groupes armés.

“Ce n’est pas rassurant pour nous. En voyant déjà les tractations autour de sa mise en place, on se rend compte de sa fragilité”. La première patrouille mixte devait avoir lieu au plus tard le 60ème jour suivant la signature de l’accord. Un an plus tard, il y a encore des tergiversations autour.

Au niveau de Comité de suivi de l’accord (CSA), on a conscience des inquiétudes des travailleurs: “le MOC doit s’installer deux ou trois semaines avant les autorités intérimaires sinon personne n’ira s’exposer”.

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