«Si le monde reste indifférent à ce qui se passe en Libye, alors, même si on met davantage de moyens, davantage de surveillance, davantage de présence en mer, davantage de coopération, davantage de lutte contre les terroristes, il y aura toujours cette cause terrible qui est le fait que ce pays n’est plus dirigé, n’est même plus gouverné, il est dans le chaos», a déclaré François Hollande à son arrivée au sommet européen. «La question c’est de savoir comment se fait-il qu’après une intervention il y a plus de trois ans et demi il n’y ait eu aucune réflexion sur ce qui devait se passer après», a-t-il asséné.
Nicolas Sarkozy avait effectivement mené, aux cotés du Premier ministre britannique David Cameron une intervention internationale en Libye en 2011, qui avait conduit à la chute du régime et à l’exécution de Mouammar Kadhafi. La protection de la population de Benghazi, en partie acquise à la rébellion contre Tripoli, avait notamment motivé cette décision. Selon François Hollande ce jeudi, «maintenant, il s’agit de réparer les erreurs d’hier».
Ce n’est pas la première fois que le chef de l’État attaque le président de l’UMP sur ce sujet. Encore député de Corrèze, en août 2011, il avait considéré que Nicolas Sarkozy avait décidé l’intervention car il «avait beaucoup à se faire pardonner». «Rappelez-vous comment Nicolas Sarkozy avait accueilli Kadhafi à la fin de l’année 2007, avec quel protocole, avec quel déploiement de moyens et avec quel aveuglement par rapport aux crimes qui avaient déjà été commis par Kadhafi», avait asséné François Hollande. «On m’a critiqué sur la Libye, mais moi au moins, j’ai agi», avait répondu Nicolas Sarkozy en juillet 2012.
Source: Le Figaro