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Au Sénégal, un journal vandalisé par les partisans d’un chef religieux

Le quotidien « Les Echos » avait affirmé que Serigne Moustapha Sy, figure de l’influente confrérie musulmane des tidianes, avait été « terrassé par le Covid-19 ».

 

Le siège du quotidien sénégalais Les Echos a été vandalisé, lundi 3 août, par des partisans d’un chef musulman et dirigeant de parti politique qui reprochaient à sa rédaction d’avoir affirmé que ce dernier avait été testé positif au coronavirus, a appris l’AFP auprès de ce journal. « Le matériel dans la salle de rédaction a été endommagé. Il s’agit de sept ordinateurs et d’un poste de télévision », a expliqué l’un des responsables du quotidien dakarois, Cheikh Oumar Ndao.

Dans leur édition de lundi, Les Echos avaient affirmé en « une » que Serigne Moustapha Sy, figure de l’influente confrérie musulmane des tidianes et président du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), avait été « terrassé par le Covid-19 » et admis à l’hôpital principal de Dakar. Le PUR avait présenté un candidat lors de la présidentielle de 2019 : l’informaticien et universitaire Issa Sall, proche du mouvement religieux dirigé par Serigne Moustapha Sy, qui avait recueilli 4 % des voix.

Dans un communiqué, le secrétaire national de la jeunesse du PUR, Habib Ndiaye, a dénoncé des « mensonges éhontés » et affirmé que le président du PUR « est bien portant et se trouve quelque part sur la planète Terre en train de vaquer à ses occupations ». Dénonçant une « campagne de déstabilisation », il prévient le journal : « Laissez-le tranquille si vous voulez la paix […] Un homme averti en vaut deux. » Le communiqué ne mentionne pas l’attaque qui a visé la rédaction des Echos.

Une « agression ignoble »

Selon le responsable du journal interrogé par l’AFP, « quatre à cinq » assaillants sont arrivés dans les locaux des Echos vers 13 heures. « Ils ont demandé l’auteur de l’article sur Moustapha Sy, ont proféré des menaces et endommagé le matériel », a dit M. Ndao, précisant avoir été interrogé sur cet incident par la gendarmerie. Le Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse au Sénégal (CDEPS) a condamné dans un communiqué une « agression ignoble » et rappelé à l’Etat son « devoir de protéger les journalistes et les maisons de presse ».

Le Sénégal a officiellement déclaré 10 386 cas de Covid-19, pour 211 décès. Des personnes contaminées ont dénoncé publiquement la « stigmatisation » dont elles ont été victimes, lorsque leur maladie a été connue. Ce pays d’Afrique de l’Ouest très majoritairement musulman figure à la 49e place du classement de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse, sur un total de 180 pays.

Le Monde avec AFP

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