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Au marché de banane ‘’Namassadankan’’, la tension monte d’un cran

Les membres du collectif des vendeurs de fruits ont tenu, ce dimanche 26 juillet, un grand rassemblement au siège de l’énergie TV. C’était à la faveur d’une conférence de presse dont le but était de clarifier la position des commerçants du marché de banane (‘’Namassadankan’’ en bambara) sur le projet de démolition dudit marché par certains agents de l’État.

Composés d’hommes et de femmes de toutes catégories d’âges confondues, les commerçants du marché de banane ont fait le plein de la grande salle de l’énergie TV. Ces milliers de chefs de familles, veuves, jeunes diplômés sans emploi, orphelins qui occupent ce marché depuis les années 1987 n’ont qu’un seul souci. Celui de ne pas démolir ce marché au profit d’un projet d’élargissement d’une route.

Tahirou Barry, secrétaire général du syndicat des commerçants explique le danger qui épie le marché : « Dans le cadre des travaux d’élargissement d’une route allant vers la place des martyrs, nous avons été surpris par une convocation d’un département de la mairie centrale de Bamako sous la conduite d’Adama Coulibaly dit Chine, agent de la mairie centrale, et Siaka Sangaré, agent de la direction nationale des routes ». Et d’ajouter : « Ces agents nous ont informés de la démolition de notre aire de vente (le marché de banane) ». Une telle mesure ne pourrait, selon le collectif, être mise en application contre des citoyens que sont ces marchands.

Par la voix de Tahirou Barry, le collectif sollicite l’implication rapide des plus hautes autorités dans cette situation pour éviter les dégâts pouvant résulter de cette décision. Et le secrétaire général de préciser qu’il n’y a pas une ethnie au Mali qui ne travaille pas dans ce marché. « Namassadankan est composé des personnes issues de différentes ethnies venues de toutes les régions du Mali. Ces milliers de personnes se nourrissent en nourrissant d’autres personnes grâce à ce marché », explique M. Barry, arguant que le marché n’est installé sur aucune voie.

Le pire dans cette affaire, dit-il, c’est que le nommé Adama Coulibaly dit chine promet, selon M. Barry, que les commerçants viendront trouver qu’il a démoli tout le marché une fois que les moyens seront mis à sa disposition. Tahirou tient à préciser qu’Adama leur (syndicalistes) a même montré un document signé par Adama Sangaré, maire central de Bamako et le ministère chargé de la question. Ledit document prévoit la démolition pure et simple du marché.

Pourtant, les commerçants soutiennent avoir obtenu depuis 1987 de l’ex-président Moussa Traoré, un document authentique ayant garanti leur installation sur cet espace qui se trouve à la rive gauche de Bamako, près du pont des Martyrs appelé pont de Badalabougou. « Ils ont menti. Élargir une route ne peut aucunement être la cause de démolition d’un marché entier. Nous disons non à cette mesure et voulons qu’ils nous laissent en paix. On n’a dit à personne qu’ils ne peuvent pas élargir la voie, mais nous disons non à toute idée de démolition du marché », ajoute le conférencier Barry.

Pour Mme Sidibé Maîmouna Sangaré, « il est temps qu’IBK ouvre ses oreilles pour écouter le peuple. On ne peut pas gérer le pays comme on gère sa famille ». Elle souligne que les femmes s’opposent à cette décision.

Au nom des personnes âgées, Kabiné Kaba Diakité et Baba Coulibaly ont pris la parole. Ils rappellent que le marché de banane existe à Bamako depuis le temps de Maridjè Niaré, l’un des premiers fondateurs de la ville des trois caïmans (Bamako, capitale du Mali).

Les commerçants déplorent qu’aucun autre endroit ne leur soit présentement montré par le gouvernement. Un endroit où ils pourront s’installer une fois qu’ils cèderont cet espace. D’où l’une des raisons du refus catégorique de laisser le marché entre les mains des personnes qui, pour les occupants, ont d’autres projets que l’élargissement d’une simple route. En substance, le message et la position des commerçants sont assez clairs : « Ils (le gouvernement et ces agents complices) marcheront sur nos cadavres avant de démolir ce marché de banane contenant plus de 15 000 travailleurs de nos jours ».

Notons que ce marché fournit tout le pays en oranges, pommes, bananes, ananas…Il s’agit des fruits cultivés au Mali, et des fruits venus d’autres pays : Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal, Maroc, Afrique du Sud…

Mamadou Diarra

Source: Journal le Pays-Mali

 

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