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« Au Mali, le chaos résulte d’une succession de faux pas de la diplomatie française »

Pour Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, les opérations « Serval », « Barkhane » et l’accord d’Alger, signé entre Bamako, les séparatistes touareg et d’autres groupes armés, n’ont fait qu’instrumentaliser les luttes intertouareg


Au Mali même, « homme malade » du Sahel, on ne compte pas moins, aujourd’hui, de dix-sept groupes politico-militaires, en dehors même de la nébuleuse djihadiste, ainsi que quatre armées dont trois étrangères. On observe parallèlement une montée continue des attaques et attentats terroristes depuis la signature, en 2015, de l’accord dit « de paix », issu du processus d’Alger, la France ayant curieusement délégué à l’Algérie, au rôle pourtant problématique dans la crise malienne, le traitement politique de la « paix » imposée par l’intervention française « Serval » de 2012. A notre avis, la situation calamiteuse au Mali résulte en bonne partie d’une succession de faux pas de la diplomatie française, entérinés par la communauté internationale.

Cependant, le principe même d’une intervention militaire de la France pour stopper l’avancée vers le centre du Mali d’une colonne de groupes djihadistes, en janvier 2013 (opération « Serval ») était judicieux. Inversement, la décision française de ne pas intervenir en Centrafrique, lorsqu’une colonne de rebelles (la Séléka) descendait vers Bangui, en mars 2013, a entraîné de très graves conséquences (une situation « prégénocidaire ») qui auraient pu et dû être évitées.

Des modalités problèmatiques
Mais ce sont les modalités de l’intervention de « Serval » et ses suites politiques qui paraissent problématiques, car une série de difficultés en résulte en effet directement. D’abord, dans le cadre de « Serval », on avait cru bon de faire un distinguo entre les différents groupes armés, certains (les bandes narco-sécessionnistes plus ou moins « laïques ») étant qualifiés de « politiques » et les autres, trafiquants d’inspiration islamique ou djihadiste, dominants sur le terrain, étant assimilés, à tort ou à raison, à des terroristes. En réalité, il n’y a pas de bons groupes armés dans un Etat démocratique, et chacun aurait dû être neutralisé ou au moins contraint à un désarmement immédiat.

Le monde.fr

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