Trois jours après l’attaque du camp militaire de Nampala, ayant fait un bilan de 17 soldats tués et 35 blessés, une enquête judiciaire a été ouverte par le Gouvernement, à travers le ministère de la Justice. C’est un communiqué du ministre de la Justice, des Droits de l’homme, Garde des sceaux qui l’annonce. Cela, au moment où le Président IBK se trouvait à Ségou pour rendre un dernier hommage aux soldats tombés sur le champ de l’honneur.

Le communiqué, qui annonce l’ouverture de cette enquête préliminaire par le Procureur du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, intervient aussi au premier de trois jours de deuil national, décrété par les plus hautes autorités du pays.
Cette décision du Gouvernement fait suite à l’attaque perpétrée le mardi dernier par des individus armés dans la ville de Nampala, dans la région de Ségou.
Selon la teneur dudit communiqué signé par le ministère de la Justice, dont copie a été déposée dans notre rédaction, «Le juge d’instruction sera saisi pour mener une information judiciaire de façon diligente et complète», ajoute le département qui appelle les concitoyens à «rapporter ou dénoncer aux autorités judiciaires tout fait susceptible de faire avancer l’enquête en cours».
Des hommes armés ont attaqué mardi un camp militaire de Nampala, près de la frontière avec la Mauritanie. 17 soldats y ont été tués et 35 autres blessés, selon le gouvernement qui a dénoncé une «action terroriste coordonnée».
La situation opérationnelle est que les FAMA contrôlent la ville de Nampala et une action-réponse est engagée à ce qui s’est passé.
Il s’agira, selon le ministre de la Défense et des anciens combattants, Tieman Hubert COULIBALY, de « traquer, de retrouver et de détruire les dispositifs terroristes que nous trouvons dans les jours à venir. Nous ferrons en sorte que cette attaque terroriste coordonnée qui s’est portée sur nos positions à Nampala fasse objet d’une réponse appropriée. Actuellement, les services spécialisés procèdent à l’analyse du mode opératoire afin d’identifier par rapport à l’action de tel ou tel groupe », a-t-il déclaré.
L’attaque a été revendiquée par deux groupes armés, l’un peul, (Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule) et l’autre, djihadiste, le groupe Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag GHALI.
Le Chef de l’Etat, aux termes d’un Conseil de défense restreint, tenu à Koulouba, sous sa présidence, a donné des instructions fermes et des orientations claires à la hiérarchie militaire et aux autorités judiciaires compétentes pour que soient identifiés et poursuivis les auteurs de l’attaque.
L’ouverture de cette enquête préliminaire par le Procureur du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée s’inscrit dans cette ligne droite des instructions du Chef suprême des armées et du président du Conseil supérieur de la magistrature.
Par cette décision du Gouvernement, il s’agit de laver un affront et faire en sorte que le crime commis à Nampala ne reste pas impuni.
En tout cas, l’ouverture de l’enquête intervient au moment où le Président de la république se trouvait à Ségou pour un hommage aux victimes et une visite aux blessés de l’attaque, à la suite de laquelle le gouvernement a réinstauré l’état d’urgence pour 10 jours à compter d’hier. Cette mesure d’exception était en vigueur d’avril au 15 juillet dernier et n’avait pas été renouvelée à son expiration.

Par Mohamed D. DIAWARA

Source: info-matin