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Assises nationales sur le coton : Pour donner un second souffle à la filière

De ce rendez-vous sortiront les voies et moyens susceptibles de favoriser une véritable relance de la culture du coton

 

Le Premier ministre, Moctar Ouane a lancé hier les Assises nationales sur le coton. La rencontre a eu lieu dans un hôtel de la place, en présence du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed, du président directeur général de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), Dr Nango Dembélé et des acteurs du secteur du coton. Ces assises visent à contribuer à la relance de la culture cotonnière en vue de la rendre résiliente, compétitive, rentable et durable. Pour ce faire, les activités de terrain, cette année, commenceront le 25 janvier prochain. À cet effet, le chef du gouvernement a, à l’entame de ses propos, souligné l’importance particulière que son équipe accorde à la tenue des présentes Assises nationales sur le coton, initiées par le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.

Moctar Ouane a indiqué que nul n’ignore la place centrale qu’occupe la filière coton dans l’économie malienne. Outre la création et la redistribution de revenus sûrs et importants aux producteurs de coton, elle contribue à la sécurité et à l’autosuffisance alimentaire, au financement d’infrastructures sociales de base dans les zones d’intervention de la CMDT et de l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN), à la dynamisation de multiples branches de l’économie nationale, a soutenu le Premier ministre. Il n’a pas manqué de rappeler que la filière coton contribue substantiellement aux recettes fiscales et douanières, aux bilans des banques, à la stimulation de l’activité hôtelière, du petit commerce ambulant et à la création d’emplois. Au total, plus de 4 millions de personnes bénéficient de la culture du coton comme source de moyens d’existence. Le secteur contribue à hauteur de 15% à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et occupe la seconde place, après l’or, au plan des recettes d’exportation. Aussi, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a retenu la culture du coton comme l’une des cinq filières prioritaires devant bénéficier d’un développement soutenu, a rappelé le chef du gouvernement.

En dépit de cette position hautement stratégique qu’occupe la filière coton dans l’économie nationale, elle reste très fragile face aux fluctuations du cours mondial de la fibre et du prix des intrants agricoles, a noté Moctar Ouane.
De même, le faible niveau de productivité et de transformation au niveau national ainsi que les nombreux dysfonctionnements dans la gouvernance du secteur obèrent les efforts de développement de la filière.

À titre d’exemple, la filière coton a, de 2000 à nos jours, connu quatre crises majeures. Celle de 2020 aura été la plus emblématique en raison de ses graves conséquences négatives sur l’économie et la sécurisation des moyens d’existence des populations vulnérables. Le tout dans un contexte de changement climatique et de Covid-19, a illustré Moctar Ouane.
À cet égard, ces Assises représentent un rendez-vous important en ce qu’elles doivent permettre l’analyse des voies et des moyens susceptibles de favoriser une véritable relance de la culture du coton à partir de la campagne 2021/2022, caractérisée par la rentabilité et la compétitivité de la filière cotonnière du Mali, a instruit le chef du gouvernement.
Saluant les producteurs de coton pour leurs efforts inlassables visant à hisser haut le pays et préserver son rang de leader dans une filière hautement concurrentielle, il a remercié les Partenaires techniques et financiers pour leurs soutiens.

De son côté, le chef du département de l’Agriculture a expliqué que l’organisation de ces Assises nationales s’inscrit dans l’axe 2 du Programme d’actions du gouvernement de Transition (PAG), à savoir la promotion de la bonne gouvernance. Car la filière coton est la colonne vertébrale de notre économie, mais confrontée à des crises récurrentes, a insisté Mahmoud Ould Mohamed. «Tout se passe au rythme des fréquentes contreperformances, comme si nous étions dans la fameuse spirale de la pauvreté tant décrite par les économistes. Briser ce cycle infernal est indispensable», a-t-il dit. Cela conformément aux instructions fermes données par le chef de l’État, Bah N’Daw. Par ailleurs, suite aux différentes crises qui ont ébranlé le secteur du coton, des réflexions stratégiques impliquant les différents acteurs ont été faites, donnant lieu à de nombreuses recommandations, a contextualisé le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.

Les présentes assises se doivent-elles, selon lui, de répondre à plusieurs questions. Quelles sont les leçons apprises des différentes crises et pourquoi les solutions envisagées n’ont-elles pas fonctionné ? Quelles sont les actions de relance de la culture du coton recommandées à partir de la campagne 2021/2022 ?
Pour ce faire, le ministre Mahmoud Ould Mohamed s’est engagé à travailler sans relâche pour sortir la filière de ce cercle vicieux afin de l’inscrire dans le plus bref délai dans un cercle vertueux. À cet effet, il a invité les acteurs de la filière à renforcer la cohésion en leur sein. Le but est de promouvoir la bonne gouvernance et d’en faire une réalité tangible.

Aminata Dindi SISSOKO

Source : L’ESSOR

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