Le Premier ministre Modibo Keita a procédé, hier lundi 16 mai au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), à l’ouverture officielle des Assises Nationales de la Recherche Scientifique. C’était en présence du ministre de la Recherche Scientifique, Pr. Assetou Founé Samaké, du représentant des Partenaires Techniques et Financiers, de plusieurs membres du gouvernement et de nombreux chercheurs.
Prévues du 16 au 19 mai, soit trois jours, ces assisses ont pour thème : « la recherche scientifique et l’innovation au cœur du projet républicain ».
Dans son intervention, le ministre de la Recherche Scientifique, Assétou Founé Samaké a indiqué que le Mali dispose d’un capital scientifique et technologique avec des acquis notoires dans les domaines de la recherche agricole et biomédicale, du bâtiment et des travaux publics.
« Le système national de recherche, bien qu’affichant certains points forts, reste confronté à des difficultés parmi lesquelles, l’insuffisance des ressources humaines, le faible financement de la recherche, la mauvaise gouvernance du secteur de la recherche, le manque de coordination des programmes et projets de recherche des différentes institutions de recherche réparties entre plusieurs départements ministériels, la dispersion et l’émiettement des ressources à travers une multiplication et une superposition des priorités, la faible valorisation des résultats de la recherche, le manque de visibilité», a-t-elle déploré. Selon elle, ces insuffisances freinent l’intégration efficace et efficiente des programmes et des activités de recherche ainsi que l’édification d’une recherche scientifique, technologique et d’innovation d’envergure nationale capable de contribuer à la construction d’une économie durable, conditions indispensables à l’avènement d’un Mali intégré et paisible.
« Les assises nationales de la Recherche Scientifique s’inscrivent dans la perspective de doter le Mali d’une Politique Nationale de Science, de Technologie et d’Innovation. Elles visent à réunir tous les acteurs impliqués dans la recherche scientifique et technologique pour examiner les documents de projets et réfléchir aux actions concertées et coordonnées, basées sur les priorités nationales afin de prendre des décisions consensuelles de haute portée stratégique pour l’avancement de notre pays », a-t-elle laissé entendre. Avant d’ajouter que la mission de ces assises est de bâtir les fondements durables d’un potentiel national solide de recherche scientifique et d’innovation technologique pour accroitre la performance, la compétitive et l’équité des systèmes maliens de production économique, sociale et culturelle. « Ces assises permettront d’une manière générale de présenter le projet de Politique Nationale de Science, de Technologie et d’Innovation et son plan de mise en œuvre à la communauté des chercheurs, des développeurs, aux partenaires techniques et financiers et de procéder à leur validation. De façon spécifique, elles permettront d’examiner, d’amender et de valider la Politique Nationale de Science, de technologie et d’innovation et son plan de mise en œuvre, de définir la feuille de route pour le processus d’adoption et de mise en œuvre de la PNSTI, de définir les mécanismes de suivi-évaluation », a souligné le ministre Assetou Founé Samaké. Pour qui, les travaux de ces assisses serviront de cadre privilégié pour le débat et la réflexion collective. Car ils dérouleront en plénière et en commissions sous forme d’ateliers, de symposium et de table ronde, avec une série de présentations suivies de discussions par les participants.
A sa suite, le Premier ministre Modibo Keita dira que qui veut dire scientifique dit détenteur du savoir traditionnel et du savoir local.
« A chaque fois que j’ai pu m’exprimer à propos de la science et de la recherche scientifique et la technologie, j’ai tenté de mettre ce couple, science et recherche scientifique en rapport avec le développement. La science est le levain et la clé du développement car c’est la recherche scientifique qui nous a permis de consacrer l’énergie que nous portons en nous même, l’essentiel de nos forces aux tâches de production et de création nous détournant de la superstition, de l’occultisme et des idées préconçues.», a-t-il souligné. Avant d’ajouter que la recherche scientifique et technologique bonifie le temps de l’homme et le temps de travail. Mais en le faisant, dit-il, la recherche scientifique bonifie également l’environnement en lui demandant de produire tous ceux qu’il peut produire et en lui demandant de se soumettre aux traitements.
A noter que ces assises se poursuivront jusqu’au 19 mai prochain.
Aoua Traoré
Source: Tjikan