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Assemblée générale extraordinaire des magistrats : Le SAM ET LE Sylima refusent de se soumettre à la réquisition du PM

Le torchon brule toujours entre les magistrats en grève illimitée et le gouvernement. Suite  au décret du Premier ministre  relative à la réquisition des magistrats grévistes conformément à la loi n°87-48/ AN-RM du 10 aout 1987, les deux syndicats de la magistrature à savoir le SAM et SYLMA ont  tenu hier mercredi 10 octobre 2018 une assemblée générale extraordinaire conjointe. Cette assemblée extraordinaire avait comme objectifs : d’abord dénoncer l’anti-constitutionnalité du décret de réquisition mais et surtout  prendre  des mesures  en réplique contre cette décision gouvernementale.

C’était dans la grande salle d’audience de la Cour d’Appel de Bamako,  sous la présidence de Aliou Badara Nanacassé, président du SAM,  en présence de Hadi Macky Sall,  président du SYLMA  et de nombreux magistrats.

A l’entame des travaux , le président du SYLMA  Hadi Macky Sall apres  après avoir  salué la présence des chefs de juridictions et parquets  ainsi que  les militants pour la forte mobilisation, est rentré directement dans le vif du sujet. Selon lui, depuis le début des mouvements qui ont acoïncidé avec la présidentielle,  les  syndicats ont décidé  de ne pas perturber le processus électoral  pour la bonne marche de la démocratie et  montrer leur bonne foi.  A ses dires, c’est pourquoi les deux syndicats ont invité leurs collègues membres des structures chargées des élections de travailler notamment le président de la CENI et certains éléments, les membres de la Cour constitutionnelle et ceux de la Cour suprême.

Il a aussi rappelé que depuis  le début de la grève, les syndicats n’ont pas hésité de rencontrer  plusieurs personnalités pour un dénouement de la crise.  Ce qui les ont  poussés rencontrer deux fois le Premier ministre, Soumeylou  Boubèye Maïga, le ministre de la justice  Tiéna  Coulibaly, les leaders religieux, les familles fondatrice de Bamako et d’autres. Lesquels ont demandé la levée du mot d’ordre de grève.

Ce qui fâche !

A l’en croire, un des points qui a fait mal aux syndicats est celui de l’avis du Président  de la Cour suprême sur la légalité de la grève. Il a reproché à Nouhoum Taply  d’avoir déclaré illégale la grève en violation de l’indépendance de la justice et le serment qu’il a prêté. Du coup, selon Sall, « nous avons compris le complot  du gouvernement avec  la  hiérarchie ».

Dans une déclaration conjointe, le SAM et le SYLMA affirment que c’est la première fois dans l’histoire démocratique de notre pays qu’une loi datant de l’époque dictatoriale soit appliquée par le pouvoir exécutif. En effet, selon le conférencier, dans les circonstances défiant toute objectivité, le Gouvernement a décidé expressément de sacrifier la République sur l’autel d’intérêts personnels sordides par certains responsables  politique portés simplement par la prévarication.  Dans leur déclaration, les deux syndicats soutiennent également que les conditions exigées pour l’application de ladite loi ne sont nullement réunies à ce jour en République du Mali.

Le SAM et SYLMA, dans leur argumentation, relèvent que la décision viole le principe de la séparation des pouvoir et l’indépendance de la justice. Car, l’article 81 de la constitution du 25 février 1992 interdit formellement l’exécutif à emprunter une telle démarche à l’encontre du pouvoir judicaire. Autre irrégularité soulevée par les syndicats, c’est qu’à cette époque le pouvoir judiciaire n’existait pas.

Mécontents de la décision du gouvernement et pour répondre au PM, les  syndicats  ont décidé à l’unanimité de prendre des mesures à travers une résolution. Ils recommandent à leurs militants : « Inviter les magistrats à refuser de se soumettre, saisir l’organisation internationale du travail face aux atteintes à la liberté du travail par le gouvernement malien, saisir les juridictions nationales et internationales, demande au gouvernement de sursoir à l’application du décret ainsi que son annulation pure et simple ».

Mamadou  Nimaga

 

Source: La Lettre du Peuple

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