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Article 39 : enfin le happy end ?

Sur le sujet, le Président informe les membres du Cadre que le Premier ministre Boubou CISSE a eu un accord avec les syndicats de l’éducation sur l’application de l’article 39. Les élèves des écoles publiques retourneront en classe dans quelques heures seulement, dira-t-il.

 

« Tout ça pour ça » seraient ainsi tentés de répondre des détracteurs du régime qui ont du mal à comprendre ce changement spectaculaire de veste du Président de la République. Est-ce un désaveu du PM Boubou à qui IBK avait instruit de trouver une solution aux préoccupations des enseignants en octobre 2019, sans succès ?
« Je reconnais avec vous, Monsieur le ministre, Monsieur le responsable de la commission d’organisation, que trop souvent, l’enseignant a été laissé au bord de la route de la prospérité et souvent même de la dignité. La société ne lui accorde pas la reconnaissance qu’il mérite…
Chers enseignants !
Soyez convaincus qu’aucun de vos soucis ne sera laissé de côté. Ni ceux qui figurent dans les cahiers de doléances souvent chargés ni ceux non exprimés et qui sont d’ordre pédagogique.
Je puis vous assurer que ce langage n’est ni opportunisme ni démagogie.
J’engage le Premier ministre et les ministres en charge du secteur, avec l’accompagnement bien reconnu de tous les acteurs et partenaires, afin que soit progressivement redonnée à l’enseignant sa valeur historique », avait déclaré le Président IBK à Koulouba lors de la célébration de la Journée du 5 octobre de 2019, dédiée à l’enseignant.
Que prévoit l’article 39 ?
Il s’agit d’une disposition de la loi la Loi n° 2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut particulier du personnel enseignant du préscolaire, du fondamental et du secondaire qui stipule qui stipule : « Toute majoration des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spécialisée ». En effet, en février 2019, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le gouvernement se sont entendu sur ‘’une nouvelle grille indiciaire dans la fonction publique, donc une augmentation de la grille indiciaire conformément à ce qui suit : 1er janvier 2019 : indice plafond 1100 pour la catégorie A; 1er janvier 2021 : indice plafond 1200 pour la catégorie A. Cet accord n’ayant pas été élargi au personnel enseignant conformément à son statut, ce dernier a dès lors ouvert la fronde. Depuis d’interminables négociations ont été engagées entre les deux parties sur fond de méfiance.
Selon les arguments avancés par les autorités nationales, le Gouvernement, qui ne refuse pas du reste la proposition des enseignants brandit l’argument du manque de moyen financier pour y faire face. ‘’Les syndicats des enseignants ont refusé cette offre ; ils exigent l’augmentation immédiate de leur grille de 180 points rétroactivement depuis le 1er janvier 2019 et 100 autres points à compter du 1er janvier 2021. Ce qui ferait une augmentation de 280 points au lieu des 140 que le Gouvernement propose. Voilà tout le problème exposé devant vous. Il y a donc, deux lectures différentes qu’il faut clarifier’’, indique un membre du gouvernement, en l’occurrence le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.
Toujours selon le mémoire en défense du gouvernement, l’exigence des syndicats de l’Éducation pose problème pour deux raisons : son insoutanebilité financière dans le contexte actuel et le risque d’injustice sociale que cela pourrait engendrer. Car, explique le ministre porte-parole du gouvernement, céder face à la pression des enseignants ouvrirait la voie à une spirale de revendications tous azimuts que nous ne pouvons pas nous permettre de cumuler avec la gestion de la crise multiforme que vit déjà notre pays.
« C’est pour toutes ces raisons, que le Premier ministre, ministre des Finances connaissant parfaitement l’état de nos finances publiques, nous charge de venir vous dire, que le Gouvernement, qui n’a jamais dit qu’il refusait d’appliquer l’article 39, parce respectueux de la légalité, il ne peut prôner la violation de la loi », a martelé le ministre de la Communication.
« Le langage de la vérité, c’est aussi cela, la gestion d’État. On veut que le Mali change et c’est maintenant qu’il faut le faire. On ne veut pas créer d’autres injustices et ouvrir la boîte à pandore à d’autres revendications. L’égalité de traitement des fonctionnaires est une exigence constitutionnelle. Le même État ne peut pas traiter différemment ses fonctionnaires sur la base de disparités aussi criantes et prononcées que celles que veulent imposer aujourd’hui nos chers enseignants. Céder face aux enseignants conduirait à la frustration des autres syndicats qui pourraient tout aussi entraîner le pays dans une spirale de mouvements de revendications insoutenables », poursuit-il.
Face au refus du gouvernement de s’exécuter, c’est le Président de la République lui-même qui va au charbon, sept mois plus tard, il décide de prendre le taureau par les cornes. « J’ai décidé de mettre fin à la crise scolaire en instruisant l’application immédiate, pleine et complète de l’Article 39 », a tranché hier, le Président IBK.
Pour le moment, les enseignants sont aux anges, beaucoup dédient cette victoire à leur directoire et aux militants qui ont tenu pendant des mois au prix des retenues sur leurs salaires et même le blocage total de leurs dus. Les négociations d’hier étaient considérées comme ultimes. Au terme de la rencontre entre IBK et les membres du Cadre d’actions, l’on peut retenir que le combat est gagné et que les enseignants reprendront très bientôt la craie pour le bonheur du Mali et des Maliens.

Sidi DAO

INFO-MATIN

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