Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Arbitrage : LA MONTEE EN PUISSANCE DES FEMMES

Au total, 40 femmes arbitres, toutes disciplines confondues, font partie actuellement des sifflets maliens. Parmi elles,
figurent trois internationales : Kankou Coulibaly, Koné Djénéba Dembélé et Fanta Idrissa Koné

Kankou Coulibaly Koné Djénéba Dembélé Fanta Idrissa Koné arbitre feminin femme joueuse

Football, basket-ball, karaté, taekwondo : aucune discipline n’échappe à l’irrésistible ascension des femmes arbitres au Mali. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il a pris de l’ampleur ces derniers temps. Et la promotion du football féminin au Mali s’accompagne d’une prolifération de femmes arbitres qui tiennent à s’investir pleinement pour le développement de la discipline.
Selon Dramane Danté, le président de la commission centrale des arbitres et membre du bureau fédéral, il y a «plus de 20 femmes arbitres au Mali (selon nos informations, environ 20 arbitres officient également au niveau du basket-ball, ndlr). Awa Sangaré «Awa Pecos», précisera-t-il, a été la première Malienne à officier en 2000 et 4 ans plus tard, elle sera rejointe par Kankou Coulibaly, la nièce de notre regretté confrère de l’ORTM, Demba Coulibaly. La troisième Malienne à se lancer dans l’arbitrage, poursuivra Dramane Danté, sera Djénéba Dembélé. C’était en 2005».
Sur les 20 femmes arbitres que compte le Mali, 16 se trouvent à Bamako, 3 à Koulikoro et 1 à Kayes. Sergent d’aviation, Koné Djènèba Dembélé 34 ans, est devenue arbitre après avoir été joueuse. C’est aussi le cas de Awa Sangaré qui fait partie des pionnières du football féminin. «Pour moi, siffler est une passion, affirme Koné Djénéba Dembélé. J’ai commencé en 2005 comme assistante, au début ce n’était pas facile, mais mon amour pour ce métier était plus fort.
L’aide des collègues m’a également facilité le travail», confiera Koné Djènèba Dembélé. «J’ai participé à plusieurs stages de formation au plan national et international qui m’ont permis de connaître beaucoup de choses et d’améliorer mon niveau.
A chaque session, les instituteurs nous conseillent de beaucoup lire et de ne pas prêter attention aux supporters», ajoutera notre interlocutrice qui était le porte-drapeau du Mali au tournoi de l’UEMOA en 2007 au Burkina Faso et en 2008 à Bamako. Auparavant, elle avait effectuée sa première sortie internationale en 2006 avec Kankou Coulibaly.
«C’était un grand honneur et une fierté pour moi de représenter le Mali sur l’échiquier international. Le challenge était excitant, mais avec le soutien de la famille particulièrement celui de mon mari, j’ai pu relever le défi avec Kankou Coulibaly», dira Koné Djènèba Dembélé.
Kankou Coulibaly elle, n’a jamais joué au football. Elle a intégré le corps arbitral juste après la fin de ses études à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS). Sur le plan international, Kankou Coulibaly a participé à presque toutes les grandes compétitions notamment les éliminatoires des CAN-féminines et des jeux olympiques. Agée de 34 et arbitre FIFA depuis 2005, elle est considérée aujourd’hui comme la plus gradée des arbitres maliennes et son nom figure régulièrement sur les feuilles de match des championnats cadet et junior organisés au niveau de la ligue du District de Bamako.
A l’instar de Koné Djènèba Dembélé, Kankou Coulibaly a également connu des débuts très difficiles à cause, pointe-t-elle «de certains supporters qui nous insultaient». «Aujourd’hui encore, le phénomène continue, regrette Kankou Coulibaly mais on s’efforce de les ignorer».
«En ce qui concerne mes camarades hommes, témoignera notre interlocutrice, je me sens très bien avec eux, ils me conseillent et me guident dans tout ce qui touche le sport et l’arbitrage. Je demande à mes soeurs qui veulent s’intéresser au métier d’arbitrage, d’avoir le courage et de ne pas hésiter. C’est un métier comme tous les autres», conclura Kankou Coulibaly. Âgée seulement de 24 ans, Fanta Idrissa Koné fait partie des plus jeunes arbitres internationales du Mali, voire du continent africain. Très timide, son regard s’éclaircit aussitôt que le sujet se porte sur le ballon rond dont elle est tombée amoureuse il y a 8 ans.
Avant d’être arbitre, elle fût joueuse à l’Association sportive Saramaya de Kati pendant plusieurs saisons. «J’ai été attirée par le métier d’arbitrage lors d’un match de championnat entre Saramaya et l’USFAS.
Ce jour, confie-t-elle, j’ai été très impressionnée par le sifflet du trio arbitral. C’est à partir de cette date que j’ai décidé de devenir arbitre. Dieu merci, je ne le regrette pas aujourd’hui. Fanta Idrissa Koné a commencé à arbitrer d’abord en deuxième division en 2011 au niveau de la ligue de Koulikoro avant de monter de grade et de devenir arbitre-assistante au niveau fédéral.
Comme Kankou Coulibaly et Koné Djénéba Dembélé, elle a également participé à plusieurs sessions de formation qui lui ont permis, souligne-t-elle, «d’apprendre beaucoup de choses sur l’arbitrage. En 2009, j’ai été sélectionnée en Equipe nationale pour le tournoi international Norwaye CUP en Norvège. Deux ans plus tard, j’ai suivi une formation d’arbitrage au centre Kayo de Koulikoro, avant de siffler mon premier match international entre Algérie et le Maroc lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de foot féminin à Alger. Je me souviendrai toujours de ce match», avouera Fanta Idrissa Koné.
La native de Kati dira qu’elle n’a aucun problème avec ses collègues hommes, au contraire, se réjouit-elle «tout va bien entre nous quand on officie ensemble». La dernière sortie internationale de l’ancienne joueuse de Saramaya remonte à la CAN-féminine 2014 en Namibie avec son aînée Kankou Coulibaly qui est revenue au bercail avec une médaille CAF.
Aïssata Diarra ‘’ Bijou’’ a également porté les couleurs de l’AS Saramaya de Kati pendant plusieurs années avant de prendre sa retraite et d’embrasser la carrière d’arbitre. Son diplôme d’arbitre-assistante, elle le décrochera en 2011, mais pour le moment Bijou’ doit se contenter d’officier les rencontres de Coupe du Mali et du championnat du District de catégorie d’âge. Mais quand on sait que l’ancienne joueuse de Saramaya n’a que 21 ans, on peut dire que Aïssata Diarra a tout l’avenir devant elle.

Djènèba BAGAYOKO

source : L Essor

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance