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Après les militaires détenus dans l’affaire des bérets rouges : – Le Collectif des épouses dénonce l’absence de titre d’écrou pouvant permettre de garder leurs époux

– La Chambre d’accusation examine ce matin la énième demande de liberté provisoire formulée par les avocats 

Finalement, les différentes déportations des militaires détenus dans l’affaire des bérets rouges n’ont entaché en rien la détermination du Collectif de leurs épouses. C’est le moins que l’on puisse dire de par la teneur de la dernière note adressée aux autorités maliennes, dont nous avons pu nous procurer une copie.

Dans sa note, le collectif des épouses des militaires détenus dans l’affaire des bérets rouges disparus indique clairement, aux plus hautes autorités de notre pays, que sa lutte c’est d’exiger la mise en liberté de leurs époux qui sont en détention arbitraire à la gendarmerie (Bamako, Selingué, Dioïla et Markala) et à la Maison centrale d’arrêt (Mca) de Bamako.

Selon la note, le déni de justice est criard par les autorités judiciaires. S’y ajoute la violation flagrante de la Constitution par le président IBK et son premier ministre, SoumeylouBoubèyeMaïga.  Et de poursuivre que dans les dispositions finales de la Constitution, l’article 121 stipule que : « Le fondement de tout pouvoir (y compris celui du président de la République et du premier ministre) en République du Mali réside dans la Constitution ». Aussi, la note rappelle la teneur de l’article 10 de la Constitution qui stipule : « Nul ne peut être détenu dans un établissement pénitencier que sur mandat délivré par un magistrat de l’ordre judiciaire ». De ce point de vue, explique la note, les autorités judiciaires persistent dans le déni de justice en refusant la liberté aux militaires poursuivis dans l’affaire des bérets rouges.

Déjà, cinq ans de détention provisoire pour les inculpés

« Les mandats (un an) concernant nos époux sont à terme, car ils sont à leur cinquième année de détention provisoire. Ni le directeur général de la gendarmerie nationale, ni le régisseur de la Maison centrale d’arrêt ne détiennent aujourd’hui un titre d’écrou légal leur permettant de garder nos époux », mentionne la note.

Dans l’esprit de la correspondance, ces magistrats et régisseurs auteurs de ces violations s’exposent à des poursuites judiciaires. « Dans un pays sérieux, ils méritent tous la prison en lieu et place de nos époux », martèle la correspondance.

Pour les épouses des militaires détenus, le nouveau Premier ministre, SoumeylouBoubèyeMaïga ne fait que réprimer les marches depuis sa prise de fonction. Ainsi, poursuit la note, qu’il sache que le préambule de notre Constitution stipule : « Le peuple affirme sa volonté de préserver et de renforcer les acquis démocratiques de la résolution du 26 mars 1991, souscrit à la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples du 27 juin 1981 ».

Le collectif des épouses des militaires poursuivis mentionne que les dispositions de l’article 11 de la loi fondamentale de notre pays stipulent : « Tout ce qui n’est pas interdit par la loi ne peut être empêché et nul ne peut être contraint de faire ce qu’elle n’ordonne pas ».

Boubèye invité à une lecture approfondie des articles 59 et 58 concernant le pouvoir constitutionnel du gouvernement 

Ainsi, elles invitent le Chef du gouvernement à faire une lecture approfondie des articles 59 et 58, en ce qui concerne le pouvoir constitutionnel du gouvernement qui ne peut interdire encore moins repousser une manifestation qui est un droit constitutionnel comme stipulé dans son article 5. « Les textes ci-dessus évoqués sont assez éloquents pour que le président IBK et son premier ministre SoumaylouBoubèyeMaïga évitent un recul pour la démocratie pluraliste malienne », a conclu la note.

De sources proches du dossier, la Chambre d’accusation doit statuer de nouveau aujourd’hui sur la énième demande de liberté provisoire formulée par les avocats de la défense. Par ailleurs, les inculpés craignent encore une interférence politique dans le dossier. L’autorité judiciaire fait face une fois de plus à l’histoire afin que le droit soit dit dans toute sa splendeur.

Mama PAGA

Le Pays

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