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Approbation du Pacte de Marrakech sur les migrations

L’ultime journée s’est conclue par une déclaration du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, dans laquelle il a dénoncé les multiples mensonges semés ici et là par l’ultra-droite européenne, française et belge notamment, sur cet accord qui devra faire l’objet d’un dernier vote de ratification le 19 décembre 2018 à l’Assemblée Générale de l’ONU.

Pour sa part, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message, lu par le Chef du Gouvernement marocain, à la Conférence intergouvernementale pour l’adoption du Pacte Mondial sur des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui            a ouvert ses travaux, le 10 décembre 2018, à Marrakech.

Dans ce message, le Souverain marocain a souligné que “l’intérêt du Royaume du Maroc pour la question migratoire constitue un engagement ancien et volontaire qui s’exprime à travers une politique, humaniste dans sa philosophie, globale dans son contenu, pragmatique dans sa méthode et responsable dans sa démarche.
La réussite nationale de cette approche a conduit Nos frères africains à Nous confier le mandat de Leader de l’Union Africaine sur la question migratoire.
Elle a abouti à l’Agenda Africain pour la Migration, adopté à l’unanimité par la Conférence de l’Union Africaine en janvier 2018. C’est, donc, tout naturellement que Notre vision, à l’échelle nationale et continentale, converge avec Notre engagement international, à travers le Pacte Mondial”.
Par ailleurs, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a indiqué que “Pour l’heure, le Pacte Mondial demeure une promesse que l’Histoire jugera. Il n’est point temps encore d’en célébrer la réussite. Le défi de cette Conférence est de montrer que la Communauté internationale fait le choix d’une solidarité responsable au sujet de la question de la migration”.
Lors de cette dernière journée, près de 160 des 193 pays représentés à l’ONU étaient présents à Marrakech, avec une centaine d’entre eux représentés au niveau des Chefs d’Etat, Chefs de gouvernements ou Ministres, pour approuver le Pacte Mondial sur les Migrations piloté par l’ONU, un texte qui polarise les critiques des nationalistes et des anti-migrations.
Non contraignant, le Pacte de Marrakech de l’ONU recense des principes et une vingtaine de propositions pour aider les pays à faire face aux migrations. En outre, ce texte réaffirme le droit souverain des États de définir leurs politiques migratoires nationales et d’opérer la distinction entre migrations régulières et irrégulières. Il n’est pas question de créer un “droit à l’immigration”, contrairement à ce qu’a affirmé Marine Le Pen dans une vidéo postée le 05 décembre 2018 sur Twitter.
Ce texte, destiné à renforcer la coopération internationale pour une “migration sûre, ordonnée et régulière”, a déchaîné les passions à travers l’Europe et conduit à
l’implosion, le 09 décembre 2018, de la coalition au pouvoir en Belgique avec la démission des Ministres nationalistes flamands.
On notera que les nationalistes européens se sont mobilisés contre ce Pacte, rallumant les querelles politiques, de l’Est à l’Ouest de l’Europe, sur ce sujet toujours brûlant qui paralyse la coopération des Etats.
Le Pacte de Marrakech s’adresse particulièrement au voisin de l’Est du Maroc, l’Algérie, qui s’entête à garder ses frontières fermées et reste, elle-même, fermée à toute forme de coopération avec le Maroc, notamment dans le domaine de la lutte contre l’émigration clandestine.
En revanche, et face au refus de toute coopération de la part de l’Algérie qui ferme l’œil sur les flux migratoires qui traversent son territoire, la coopération maroco-espagnole dans le domaine de la migration et la traite des êtres humains est, elle, souvent présentée comme un modèle en la matière. L’expérience du Maroc, qui copréside avec l’Allemagne le Forum Mondial sur la Migration et le Développement, est également souvent citée comme un exemple à suivre.
Par ailleurs, les responsables de 159 Etats étaient présents à Marrakech pour prendre part à ce Forum, qui a connu aussi la participation de 400 partenaires, dont les agences onusiennes, les acteurs de la société civile, le secteur privé et le milieu académique, outre la présence de plus de 700 représentants des différents supports médiatiques en provenance des quatre coins du monde.
Quoiqu’il en soit, jamais un Pacte onusien n’aura suscité “fadaises et manipulations” sur les migrations de la part d’extrémistes européens, tant de droite que de gauche, avec, nouveauté du moment, l’implication des “gilets jaunes” français et belges.

Farid Mnebhi.

 

La rédaction

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