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Apparition des criquets pèlerins: menaces inquiétantes sur les récoltes

La situation acridienne dans les pays du Sahel n’est pas préoccupante dans l’immédiat, mais le risque d’invasion provenant du Tchad, notamment dans la Région du Barh El Ghazal, zone frontalière avec le Niger et dans certaines régions de la Mauritanie, reste assez élevé. C’est ce que l’on peut retenir de l’alerte donnée par un expert en résilience cité par le Secrétariat permanent du G5 Sahel.

criquets pelerins

Depuis quelques jours, des médias des pays du Sahel et du Maghreb font état de l’apparition des criquets pèlerins dans la Région du Bahr-El Ghazal à l’Ouest du Tchad, une région frontalière avec le Niger et dans certaines régions de la Mauritanie. De l’alerte donnée par ces médias et surtout de l’analyse faite par un un expert en résilience, la recrudescence acridienne risque de s’aggraver au cours des prochaines semaines et le risque de voir l’ensemble des pays du G5 ainsi que d’autres pays du Sahel envahis par les essaims de criquets à partir du mois d’octobre période de récolte des céréales dans les pays sahéliens est grand.
Le facteur favorisant un tel risque s’explique par des très bonnes pluviométries enregistrées cette année au cours de laquelle les agriculteurs s’attendent à une récolte excédentaire par rapport aux campagnes précédentes. Mais leur rêve risque de s’envoler si des mesures importantes ne sont pas prises par les gouvernements et les partenaires techniques et financiers pour faire face à cette invasion acridienne qui pointe à l’horizon.
En tout cas, c’est un secret de polichinelle de rappeler qu’un essaim transporté par le vent peut parcourir jusqu’à 200 km par jour. Une tonne de criquets pèlerins consomme, en un jour, autant de nourriture que 2500 personnes. La durée de vie du criquet varie de trois à six mois. Extrêmement prolifique, cet insecte ravageur des plantes voit ses effectifs multiplier par dix d’une génération à l’autre.
Les actions visant à renforcer la résilience des populations vivant dans les zones à risque doivent prendre en compte la lutte contre le péril acridien. Cette préoccupation est exprimée dans la Stratégie pour le Développement et la Sécurité du G5 Sahel, c’est pourquoi un projet intitulé « Appui à la lutte contre les criquets pèlerins et les oiseaux granivores » est retenu dans le Programme d’Investissements prioritaires.
La migration des criquets pèlerins est déclenchée lorsque la population atteint un certain seuil de densité. Ils se regroupent alors en essaims qui peuvent atteindre plusieurs centaines de millions à quelques dizaines de milliards d’individus.
Sur place, ces criquets mangent chaque jour leur propre poids de verdure afin d’accumuler des réserves de graisse avant de migrer. Derrière le criquet, il ne reste rien. Les conséquences de ces invasions sont ainsi désastreuses pour les politiques d’autosuffisance alimentaire.
La dernière grande invasion de criquets pèlerins a duré deux ans, de 2003 à 2005, et a dévasté des millions d’hectares dans plusieurs pays du Sahel et du Maghreb ; treize millions de litres de pesticides ont été nécessaires pour en venir à bout. Elle a coûté plus d’un demi-milliard de dollars et causé plus de 2,5 milliards de pertes de récoltes. Elle a finalement décliné grâce aux efforts de lutte et à une météo défavorable, mais elle a laissé des millions de personnes sans nourriture et sans moyens d’existence et entraîné de graves conséquences environnementales à cause des pesticides utilisés dans toute la région.
La FAO avait alors apporté 7,3 millions d’euros d’aide dans le cadre de l’aide d’urgence.
Le meilleur moyen de se prémunir contre la menace reste la présence sur le terrain d’équipes sur le qui-vive et l’épandage d’insecticides, bien que l’utilisation massive d’insecticides entraîne souvent de nombreux déséquilibres environnementaux. Mais cette fois-ci, les troubles politico-militaires de la région et l’insécurité grandissante consécutive aux attaques terroristes dans la plupart des pays du Sahel risquent d’empêcher ou de limiter la lutte anti-acridienne.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

 

Source: info-matin

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