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Angela Merkel et Donald Trump, la rencontre entre deux grands que tout oppose

La chancelière allemande et le président américain se rencontrent pour la première fois à Washington, sur fond de tensions transatlantiques.

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INTERNATIONAL – Cette rencontre pourrait “produire une dynamique intéressante”, ose prudemment espérer le Washington Post. La “Mutti” (“Maman”) allemande Angela Merkel et le bouillonnant Donald Trump se retrouvent ce vendredi 17 mars à Washington pour un premier face-à-face, alors que presque tout oppose la puissante mais prudente chancelière allemande et le toujours controversé président américain.

Prévue mardi, la rencontre a été retardée à cause de la tempête de neige Stella. On ne sait que peu de choses sur les sujets que devraient aborder les deux dirigeants. “Il s’agira d’un échange sur divers thèmes bilatéraux et internationaux et sur l’alliance transatlantique”, a simplement indiqué le gouvernement allemand. De son côté, Angela Merkel a refusé de “s’avancer” sur le contenu de l’entretien. La Maison Blanche, elle, a expliqué que les discussions se “focaliseront sur les domaines dans lesquels on peut coopérer”.

Jusqu’ici, les contacts entre Trump et Merkel ont été très limités: un seul coup de téléphone très protocolaire peu après l’investiture du milliardaire.

La force tranquille face à l’exubérance

Il faut dire que le contraste est saisissant entre la chancelière à la force tranquille et “The Donald”. Sur la forme d’abord: quand Trump se lance dans des tirades improvisées et polémiques sur Twitter, la chancelière allemande reste sur la réserve jusqu’à l’ennui en usant d’éléments de langage toujours très mesurés.

Le président américain a d’ailleurs plus d’une fois montré à Angela Merkel sa conception de la communication politique, notamment avec les deux tweets ci-dessous: l’un posté en 2013, l’autre en 2015, alors que la chancelière venait d’être désignée “personnalité de l’année” du magazine Time.

“Angela Merkel fait un travail fantastique en tant que chancelière allemande. Le chômage des jeunes est au plus bas et elle a un excédent budgétaire”

“L’Allemagne voit son peuple ciblé par des attaques de masse menées par des migrants, autorisés à entrer dans le pays. Le Nouvel an a été un désastre. RÉFLÉCHISSEZ!”

En marge du sommet de l’UE à Bruxelles, Angela Merkel a admis il y a quelques jours qu’elle se rendait aussi à Washington en tant que représente de l’Union européenne. Une tâche difficile, puisque Donald Trump a par le passé dénigré l’Europe, et souhaité que le Brexit fasse des émules.

Fin janvier, la Première ministre britannique Theresa May avait été la première dirigeante étrangère reçue par le président américain. Les deux avaient décidé des “pourparlers à haut niveau” en vue d’un accord commercial devant préserver les acquis actuels lorsque Londres aura quitté l’Union européenne.

Face à May, chargée de mettre en place le divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe, le nouveau locataire de la Maison Blanche avait qualifié l’Otan d’”obsolète” et s’était félicité du “merveilleux” Brexit. Les deux dirigeants étaient ressortis main dans la main de la Maison Blanche.

“Je vais bien sûr souligner que notre pays et son adhésion à l’Union européenne sont les deux faces d’une même médaille”, a prévenu Angela Merkel, interrogée sur sa visite à Washington.

La rencontre Trump-Merkel est d’autant plus attendue que l’Europe se demande toujours si Donald Trump compte se tenir au message rassurant porté en février par le vice-président Mike Pence sur le caractère inébranlable de la relation transatlantique.

Des dissensions à l’international

Adepte du multilatéralisme et proche de Barack Obama lorsqu’il était président, la chancelière devrait aussi présenter au président américain les priorités de sa présidence du G20 en vue du sommet de Hambourg en juillet. La chancelière veut mettre l’accent sur la coopération internationale et l’aide au développement, des thèmes loin d’être prioritaires pour Donald Trump.

Le président américain a expliqué qu’il insisterait plutôt sur la nécessité d’une hausse des dépenses militaires de ses partenaires au sein de l’Otan. Selon un responsable américain, le milliardaire veut aussi sonder la chancelière sur son “expérience” avec le président russe Vladimir Poutine, alors que les intentions américaines vis-à-vis de Moscou restent floues.

Ardente avocate de la protection de l’environnement, préoccupée par le réchauffement climatique, la chancelière pourrait escamoter le sujet pour cette fois. “Les dirigeants préfère pour l’instant rester prudents et choisir leurs combats, explique une source européenne au site Politico. Merkel en parlera-t-elle? Je ne sais pas, mais je ne serai pas surpris si ce n’est pas le cas.” Donald Trump, comme son administration, met régulièrement en doute le consensus des scientifiques en matière de changement climatique.

Sera-t-il aussi question du respect des valeurs démocratiques? La porte-parole d’Angela Merkel a refusé de se prononcer, alors que la chancelière avait rappelé à Donald Trump, dès le lendemain de son élection, l’importance de “la démocratie” et “de la dignité de l’homme indépendamment de sa couleur de peau, de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de ses convictions politiques”.

Malgré les inconnues, Angela Merkel s’est montrée optimiste. “Il vaut mieux parler l’un avec l’autre plutôt que parler l’un à propos de l’autre, a-t-elle confié lundi en marge d’un déplacement à Munich. Ce sera ma devise durant cette visite, que j’attends avec impatience”.

Par huffingtonpost.fr

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