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Analyse STRATEGIA : les hommes politiques et les médias sociaux.

Dans notre article de la semaine dernière, nous parlions des enjeux de la communication politique en Afrique. L’un de ces enjeux soulevés, l’enjeu technologique, dispose d’un élément particulier et important sur lequel nous devons nous focaliser : il s’agit des médias sociaux et de leur utilisation par nos hommes politiques.


A l’ère du numérique, les médias sociaux ont totalement bouleversé la donne en ce qui concerne la communication de façon globale et la communication politique n’échappe pas non plus à cela. La présence numérique d’une entité ou personnalité politique passe nécessairement par ces outils d’un genre nouveau, dont l’utilisation requiert la maîtrise de certains codes.
Relever le défi de la bonne présence numérique pour les hommes politiques, réside à deux niveaux : la stratégie de contenu et le choix des canaux. En ce qui concerne la stratégie de contenu, nous pouvons en identifier deux typologies distinctes mais d’égale importance.
Le premier type de contenu qu’un homme politique se doit de partager à travers les médias sociaux, ce sont ses activités quotidiennes. Le défunt Président du parti URD, Feu Soumaila Cissé, excellait dans ce domaine au vu de son statut de chef de file de l’opposition politique malienne de l’époque. Son agenda fournissait assez d’éléments pour créer le maximum de contenus pouvant être partagé.
Le second type de contenu concerne la vision même de l’homme politique. Il s’agit là de partager avec les internautes, ses prises de positions, ses analyses et ses projets sur des thématiques bien choisies. Le format de diffusion varie du texte à la vidéo même si la vidéo est souvent plus sollicitée car suscitant plus d’engouement, après un travail précis sur la forme. Dans ce registre, Moussa Mara (YELEMA) et Mountaga Tall (CNID) offrent tous les deux de bons contenus.
Pour ce qui est du choix des canaux, nous pouvons aussi distinguer deux variantes. Il y a ceux qui disposent de leurs propres canaux, toujours comme l’ancien Président de l’URD qui avait pour lui tout une armada (compte Facebook et Twitter, chaîne YouTube, Site Web et Application mobile). À côté, il y a ceux qui ne disposent pas de canaux propres à eux, ou qui ne l’exploitent pas à fond : il s’agit de Choguel K. Maiga ou Mohamed Ali Bathily qui sont plus relayés par des canaux appartenant à des tiers.
Que ça soit au niveau de la stratégie de contenu ou aussi bien qu’au choix des canaux, l’objectif reste le même : il s’agit de faire adhérer le maximum de personnes à sa cause. On est donc bien au-delà de la simple action de communication, il s’agit tout simplement de la création d’une communauté au point d’en faire des ambassadeurs.
La présence numérique à travers les médias sociaux devient donc un facteur clé de succès pour toute communication politique réussie. Mais qu’on ne s’y trompe pas, nous ne sommes pas dans une situation où les médias sociaux peuvent servir d’outil de mobilisation de masse à des fins électorales, comme cela a été le cas pour Trump en 2016 (réf : Cambridge Analytica).
Les médias sociaux n’ont pas encore cette portée dans nos pays où leur utilisation est encore réservée à une certaine frange de la population, mais cela peut rapidement évoluer avec la facilité et la vitesse qu’ont nos populations à se les approprier. Il s’agit donc pour nos hommes politiques d’apprendre ou s’aider à les utiliser en conséquence et à bon escient.

 

Hamadoun NIANGADOU
Spécialiste en communication politique
et Fondateur de Stratégia

Source: Bamakonews
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