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Alentours du cimetière de Niaréla: la colère des artisans contre le nouveau gouverneur

L’atmosphère se dégrade entre le tout nouveau gouverneur de Bamako, Ami Kane, et l’association des artisans de Niaréla. Et pour cause ? Depuis une semaine, Mme Sacko Ami Kane a décidé de déguerpir les 640 artisans qui occupent les alentours du cimetière, depuis plus d’un quart de siècle. L’information qui a notifié aux acteurs la semaine dernière fait des tollés dans ce vieux quartier du district. À la suite d’une Assemblée générale organisée, hier mercredi, sur place, les artisans menacent d’entreprendre une série d’activités de protestation, dont des marches, si le gouverneur ne revenait pas sur sa décision.

Il est 10 heures ce mercredi, lorsque le Carré des martyrs est envahi par plusieurs dizaines d’artisans en colère (menuisiers, tapeurs de Bazin, soudeurs, confectionneurs de balai…). Il a été donné de savoir que cette foule nombreuse était en Assemblée générale de protestation contre une décision du gouverneur du district de Bamako.
Ladite Assemblée était présidée par le secrétaire général de l’Association, Massa Diakité, en présence du porte-parole des mêmes occupants et le secrétaire général d’une organisation de jeunes diplômés. L’objectif principal de ce meeting était l’organisation d’une marche pacifique, pour protester contre la décision du Gouverneur Ami Kane de déguerpir les alentours du cimetière de Niaréla, dans les prochains jours.
Pendant deux heures, les responsables de ladite association ont égrené un chapelet de doléances menaçant d’agir si toutefois le gouverneur persistait sur sa décision.
Dans un bruit assourdissant des participants qui manifestaient leur colère, le meeting a commencé par les mots de bienvenu de l’association, par la voix de Massa Diakité.
Saisissant la balle au rebond, Bazoumana Diarra, le porte-parole de l’association, a affirmé qu’ils n’étaient pas informés d’un déguerpissement, et que le gouverneur ne leur a pas montré de place pour les recaser. Selon lui, c’est le mercredi passé que les policiers sont venus leur demander de vider les lieux, sans aucune forme d’explication. Selon ses explications, la rection des occupants était connue d’avance « ’ nous pas bouger avant de connaitre notre point de chute ».
“’Quelques jours après, une convocation nous est parvenue de la part du 3e adjoint du maire de la CII du district. Lorsque nous avons été à la mairie, le maire Bassolé nous dit que cette décision venait d’Ami Kane et qu’ils n’étaient pas concertés au préalable. Nous avons compris tout de suite qu’il ne s’agit ni moins ni plus qu’un abus de pouvoir de la part du nouveau gouverneur. Elle va marcher sur nos cadavres avant de nous faire déguerpir d’ici » , a clamé Bazoumana Diarra.
Ces occupants étaient munis de tous les reçus d’impôts et taxes qu’ils payent chaque mois à la mairie. ‘En plus de nos taxes payées à la mairie, nous faisons le travail de la mairie. Chaque année, nous collectons des sous pour curer les caniveaux, afin d’éviter que les eaux de pluie ne coulent sous nos pieds. L’assainissement de la devanture du cimetière est notre mission et nous la faisons. Avant, le cimetière était devenu le refuge pour des voleurs. Maintenant, notre présence a fait fuir tous les malfrats. Nous sommes prêts à tous pour garder cette place’, a dit Moriba Niambélé, secrétaire à l’organisation de l’association.
Les occupants ont indiqué qu’ils attendaient de pied ferme le gouverneur et qu’ils étaient prêts à tout pour conserver leur place.
Les raisons d’un déguerpissement
Lors de sa visite de courtoisie chez les autorités traditionnelles du Bamako (la famille des Niaré), le Gouverneur a constaté des vaches attachées à la devanture du cimetière. Ce qui a suscité sa curiosité. Après sa visite officielle, Mme Ami KANE fait un tour aux alentours du cimetière et s’est indignée que les lieux sont lamentablement pollués d’eaux usées et d’ordures ménagères. Elle a alors décidé d’organiser une journée de salubrité avec le député de la commune II, Karim Keïta. D’après les indiscrétions, c’est à l’issue de cette journée que la Commissaire Ami KANE a décidé de passer à l’action. Une toute première action qui fait l’objet de toutes les contestations. Après une première et une deuxième descente, respectivement samedi et mardi passés, les policiers sont retournés sans pourvoir exécuter l’ordre d’embarquer manu militari les occupants, qui étaient au nombre de plus 300.
Pour rappel, l’association est composée de 180 jeunes diplômés sans emploi, dont la tranche d’âge varie entre 25 et 35 ans et d’autres personnes de différentes couches socioprofessionnelles.

Christelle KONE

 

Source: info-matin

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