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Aide-ménagères et Covid 19 : quelles protections ?

Elles sont présentes dans nos familles et leurs âges oscillent entre 14 et 15 ans, parfois même un peu plus. Certaines sont célibataires, d’autres déjà fiancées ou mères d’un enfant. Elles, ce sont les aide-ménagères communément appelées « 52 ». Elles font toutes les tâches ménagères : la lessive, la cuisine, le lavage des ustensiles de cuisine entre autres. Malgré leur rôle important dans nos familles, elles sont souvent laissées à elles-mêmes. En cette pandémie de Covid19, nous nous sommes intéressés à leurs conditions de vie préoccupantes. Et c’est dame Sitan Fofana, présidente de l’Association pour la Défense des Droits des Aide-ménagères et Domestiques (ADDAD) qui a bien voulu nous éclairer sur le sujet.

Bamakonews.net : Les aide-ménagères sont-elles exposées au virus ? Si oui, Comment ?

Sitan Fofana : elles sont exposées au COVID19 car ce sont elles qui font généralement les courses tous les jours notamment l’achat des condiments au marché, les va-et-vient dans les boutiques des quartiers et elles sont directement en contact avec les linges (même les mouchoirs) des membres des familles qui les emploient. Les employeurs laissent les « bonnes » faire tout ce qu’eux-mêmes ont horreur de faire. Le grand problème est que ni leurs malaises ni leurs maladies ne sont prises au sérieux par certains employeurs.

Bamakonews.net : Avez-vous envisagé une sensibilisation sur le Covid-19 à l’endroit des aides ménagères ?

Sitan Fofana : Nous prévoyons déjà dans les 8 pays de l’ADDAD que sont le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, le Sénégal et le Niger une campagne de sensibilisation sur le COVID 19 à l’endroit des aide-ménagères et de leurs employeurs. La stratégie adoptée est le porte-à-porte. Environ 1000 ménages sont visés par pays pour un début. A cet effet, 1000 kits de prévention (savons, gels hydroalcooliques et masques) seront distribués à 1000 aide-ménagères.  A cela s’ajoutent des messages de sensibilisation radiophoniques.

Bamakonews.net : Avec cette pandémie du Covid-19, quel message avez-vous à l’endroit des aides ménagères ?

Sitan Fofana : Le message que j’ai pour mes consœurs d’abord est que la maladie à Coronavirus est une réalité. Et elle existe bel et bien au Mali. Je demande, dans ce cas, à toutes les aide-ménagères d’éviter les regroupements mêmes entre elles, d’éviter de se rendre visites chez les employeurs ou chez les grandes logeuses (leurs points focaux) et d’éviter les changements récurrents des lieux de travail sauf en cas d’injustice insupportables, de respecter les mesures barrières et de ne surtout pas se taire ou prendre à la légère en cas de forte fièvre, de maux de tête, de toux ou de difficulté à respirer

Aussi, je demande à tous les employeurs de parler de cette maladie et les mesures de prévention aux aide-ménagères en pensant à leur santé puisque ce sont elles qui s’occupent de la quasi-totalité des activités ménagères. Ce qui permettra de mettre à l’abri les autres membres de leurs familles contre le COVID-19.

Rappelons que « L’ADDAD » est un groupement de jeunes Dames et de demoiselles rurales, à majorité, non alphabétisées qui assurent les travaux domestiques dans de nombreuses familles en milieu urbain. Ladite Association, née en 2009, est reconnu par les autorités avec la délivrance du récépissé n° 013/ MATDAT-DGAT à la date du 01/02/2013. Elle regroupe aujourd’hui au moins 900 aide-ménagères reparties entre les groupements dans des quartiers de Bamako et dans d’autres villes du Mali comme Koulikoro et de Ségou.

ADDAD a une dimension régionale car elle existe dans huit pays : le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal et le Niger. Sa vision est d’être un réseau de référence au niveau national et Ouest africain, contribuant à la défense et à la protection des aide-ménagères et domestiques. Le but étant l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Quant à la mission, elle œuvre pour la défense des droits des aide-ménagères et domestiques. Elle a pour technique d’approche : la sensibilisation, la formation (juridique, syndicaliste, professionnel et alphabétisation), le plaidoyer, l’accueil, l’écoute, l’hébergement, l’assistance et l’accompagnement juridique des victimes d’injustices.

Fatoumata Koita

Source: Bamakonews

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