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Agriculture : La COVID-19 impacte la disponibilité des intrants

La pandémie a freiné les importations des intrants indispensables à la production agricole, animale et piscicole

Le Mali est un pays d’agriculture par excellence. L’agriculture fournit près de 40% du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Elle occupe environ 80% de la population active d’après la Banque africaine de développement (BAD). Premier pays producteur de coton en Afrique au sud du Sahara, le Mali est deuxième producteur de céréales dans la zone ouest-africaine, derrière le géant nigérian. Nos agriculteurs exploitent environ 3,2 millions d’hectares de terres sur un potentiel cultivable estimé à 43,7 millions d’hectares.

Pour conforter cette place convoitée par les concurrents, notre pays prévoit, au titre de la campagne agricole 2020, la production de 11 millions de tonnes de céréales et 800.000 tonnes de coton graine. L’atteinte de ces objectifs est non seulement conditionnée à la pluviométrie, mais aussi à la disponibilité en qualité et en quantité suffisante d’intrants agricoles. Le niveau d’approvisionnement du pays en intrants est-il rassurant ? Comment le pays prépare-t-il cette campagne qui intervient dans un contexte de crise sanitaire ?

En la matière, la direction nationale de l’agriculture, en rapport avec les structures relevant du secteur du développement rural, élabore le projet de Plan de campagne agricole. Ce document recense les besoins des producteurs en intrants agricoles : semences, engrais et produits phytosanitaires, précise le directeur national de l’agriculture. Pour Oumar Tamboura, cette pré-évaluation est nécessaire pour le bon déroulement de la saison.

Harmonisé et validé au mois de mars dernier par le Conseil supérieur de l’agriculture, ce Plan prend en compte les activités devant être menées au cours de la campagne agricole en cours. Cela, précise-t-il, dans le domaine des productions végétale, animale et les activités du Commissariat à la sécurité alimentaire.

Concernant la campagne agricole en cours, le directeur national de l’agriculture juge globalement satisfaisant le niveau d’approvisionnement du marché en intrants. Le pays, argumente Oumar Tamboura, dispose de plus de 12.000 tonnes de semences certifiées produites chaque année. Les sociétés semencières et le laboratoire des semences en disposent aussi en quantité satisfaisante. Les producteurs ont pu en prélever pour cultiver.

En effet, «depuis le mois de septembre, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) a commencé la mise en place des intrants. Aujourd’hui, le niveau est acceptable dans les zones CMDT, dans les Régions de Sikasso, Cercle de Kita, Kayes, une partie des Régions de Ségou et de Koulikoro», rappelle Oumar Tamboura. 264.000 tonnes d’engrais, tous types confondus, sont disponibles (au moment de l’entretien : NDLR) au niveau des principaux fournisseurs d’intrants du pays pour les zones hors CMDT, soit 70% des besoins, qui sont estimés à 497.597 tonnes d’engrais pour le coton et 300.000 pour les céréales, précise le directeur national de l’agriculture.

Les précautions sont prises par les fournisseurs d’intrants pour combler le gap. Les quantités d’engrais destinées au Mali disponibles au niveau des ports d’Abidjan, de Dakar, etc, sont évaluées à près de 40.000 tonnes. Les arrivages continuent. La direction nationale a une solution alternative permettant d’analyser la situation et prendre les dispositions nécessaires pour prévenir tout défaut d’approvisionnement des producteurs en intrants agricoles, rassure le directeur national.

Par ailleurs Oumar Tamboura pense que la Covid-19 pourrait entraver l’accès des agriculteurs à l’engrais. Les maigres revenus des paysans ont été déjà affectés par la pandémie qui a aussi fait chuter le prix du coton et de l’anacarde sur le marché, argumente-t-il. Une énorme perte de gains pour les producteurs maliens qui peuvent toujours compter sur le soutien de l’État.

«Malgré cette situation difficile que le pays traverse, le gouvernement a décidé de continuer la subvention des intrants agricoles pour faciliter leur accès aux producteurs», selon le directeur national. Abondant dans le même sens, le secrétaire général des revendeurs d’intrants agricoles de Bamako ajoute que la pandémie a impacté négativement le marché. «Nos produits sont généralement importés de Chine. L’accès à ce marché a été freiné par la maladie à coronavirus», confirme celui qui est en même temps secrétaire administratif adjoint des revendeurs d’intrants agricoles du Mali.

Comme effet, les affaires sont moins florissantes, déplore Ousmane Sylla. Les herbicides et les produits phytosanitaires sont les produits les plus prisés par les paysans pour nettoyer les champs avant les semis, ajoute-t-il. Autres difficultés ? La plupart des revendeurs d’intrants n’ont pas reçu de formation appropriée pour exercer cette activité, déplore Ousmane Sylla. Comme les pharmaciens, la formation est capitale pour exercer ce métier. Ce qui, selon lui, permettra aux revendeurs de mieux orienter les agriculteurs.

Makan SISSOKO

Source : L’ESSOR

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