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AGRA : LES PETITS PRODUCTEURS AGRICOLES ONT BESOIN D’ACCEDER AUX MARCHES

La démarche préconise, entre autres mesures, le recours au système de récépissé d’entrepôt

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L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) a organisé samedi un déjeuner de travail autour du rapport d’élaboration de l’avant-projet de textes législatifs sur la gestion du système de récépissé d’entreposage au Mali. C’était en collaboration avec l’Observatoire du marché agricole (OMA) et en présence de responsables de services techniques (DNA, Ong Amassa Afrique verte, Conseil malien des chargeurs, OPAM, quelques assurances de la place, Commission développement rural et environnement de l’Assemblée nationale etc), d’une délégation d’AGRA venue de Nairobi et de la représentation de la Fondation Bill Gates.
Le déjeuner de travail se tenait dans le cadre du projet « Promotion d’un environnement de politique agricole propice à l’accès au marché des petits producteurs du Mali ». Les céréales constituent, dans notre pays, la base de l’alimentation et leur production mobilise 80% des populations rurales. En prévision, la production céréalière pour la campagne 2014-2015 est estimée à 7.180.404 tonnes contre 6.674.427 tonnes en 2013-2014, soit une augmentation de 8%. Les besoins de consommation du pays en céréales sont estimés à 3.841.034 tonnes pour une production nette attendue de 5.575.522 tonnes.
L’excédent commercialisable est donc de 1.734.488 tonnes, soit 30% de la production nette, le reste étant destiné à l’autoconsommation. Cet excédent comprend 327.950 tonnes de riz, soit 17%, et 1.560.872 tonnes des autres céréales, soit 83% de céréales sèches. La vente de cet excédent céréalier pourrait générer un revenu de 421 milliards Fcfa pour les producteurs. Officiellement, les exportations de céréales sont faibles, mais dans la réalité elles sont importantes et profitent de la porosité des frontières.
Toutefois, la production céréalière est exposée à diverses contraintes dont le manque d’infrastructures post-récoltes et la faiblesse de la législation sur le stockage, le bradage de la production, la difficulté d’accès au financement de la campagne. Les petits exploitants agricoles sont particulièrement touchés en raison de leur vulnérabilité aux fluctuations des prix et à la faiblesse de leurs capacités de négociations.
Pour aider le Mali, AGRA a signé avec le Groupe d’action politique marché (PAN), une convention de partenariat pour la mise en œuvre du projet « Promotion d’un environnement de politiques agricoles propices au marché au Mali ». Le Groupe comprend l’Observatoire du marché agricole (OMA), l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCAM), l’Institut d’économie rurale (IER), l’Ong Amassa Afrique verte, la Direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC). Le projet vise à faciliter le développement d’un environnement propice à la participation des producteurs agricoles aux marchés et au renforcement de la chaîne de valeur des produits agricoles au Mali.
De façon spécifique, le projet préconise, entre autres mesures, le recours au système de récépissé d’entrepôt pour faciliter l’accès des producteurs agricoles aux marchés et au financement. Ce système de récépissé d’entrepôt est un ensemble de structures et de procédures interdépendantes mises en place pour garantir le respect des obligations contractuelles associées à un récépissé d’entrepôt. Le récépissé d’entreposage permet à un producteur de prouver qu’il a cédé la détention de sa production à un entreposeur. Ce récépissé d’entreposage permet ainsi à son détenteur d’accéder au crédit bancaire en mettant sa production en garantie.
Grâce au système de récépissé d’entrepôt, les producteurs agricoles ne sont plus obligés de brader leurs productions. L’entreposage permet de réduire les pertes post-récolte. Il entraine une classification et une certification des productions en fonction d’un ensemble de normes. Cette normalisation assure une meilleure fongibilité des produits.
Certaines institutions de micro-finance, avec l’accompagnement des Ong, pratiquent le warrantage pour consentir des prêts au monde rural. Ce système demeure peu répandu et de portée limitée. Cependant, un système analogue, dénommé « tierce détention » présentant des similitudes, mais aussi des différences, est en vigueur. La tierce détention est un accord tripartite entre un opérateur économique, une banque et un tiers détenteur. Elle consiste en la détention par une personne d’un bien mobilier en vertu d’un gage à lui confié conformément aux actes uniformes applicables et à la loi en vigueur.
Au regard des limites objectives et de la lourdeur du système de la tierce détention pour les producteurs agricoles, il est apparu nécessaire de créer un système d’entreposage. Ce système vise à garantir une meilleure commercialisation de la récolte au profit des producteurs agricoles, favoriser l’accès au crédit grâce à l’offre de garanties appropriées, améliorer le stockage afin de permettre une réduction des pertes post-récoltes.
M. COULIBALY

source : L Essor

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