Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Afrique du Sud: Winnie Mandela est morte

Winnie Mandela est décédée ce lundi 2 avril des suites « d’une longue maladie », dans un hôpital de Johannesburg, a annoncé son porte-parole. L’ex-épouse de Nelson Mandela était âgée de 81 ans.

« C’est avec une grande tristesse que nous informons le public que Mme Winnie Madikizela Mandela est décédée à l’hôpital Milkpark de Johannesburg lundi 2 avril », a déclaré dans un communiqué Victor Dlamini, le porte-parole de l’ancienne épouse de Nelson Mandela. Winnie Mandela avait été hospitalisée à plusieurs reprises depuis le début de l’année en raison d’une longue maladie. « Elle est partie en paix en tout début d’après-midi, entourée de sa famille », a ajouté Victor Dlamini.

Il y a encore deux semaines, elle s’affichait tout sourire au bras du nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa pour faire renouveler sa carte d’électrice. En décembre, c’est lui qu’elle avait soutenu dans sa course pour diriger l’ANC. Car même après son divorce avec le prix Nobel de la Paix, Winnie Mandela était restée une figure forte de la politique sud-africaine. Son avis comptait et elle avait ses favoris, comme Julius Malema, le président du parti de gauche radicale.

« A l’occasion du décès de cette héroine de notre lutte de libération, prenons le temps de réfléchir ensemble au sens de sa si remarquable vie. Puissions-nous trouver l’inspiration dans les combats qu’elle a livrés et dans ses rêves d’une meilleure société, lesquels ont guidé ses pas toute sa vie. Aujourd’hui, nous avons perdu une mère, une grand-mère, une amie, une camarade, une meneuse et une icône. En tant que Sud-Africains, nous exprimons nos condoléances aux familles Madikizela et Mandela. Votre chagrin est le nôtre aussi. Que son âme repose en paix », a réagi le président Cyril Ramaphosa.

Egérie anti-apartheid

Née le 26 septembre 1936 dans la province du Cap oriental, dans le sud du pays, elle est devenue l’égérie de la lutte contre l’apartheid durant les 27 années d’emprisonnement de Nelson Mandela, qu’elle avait épousé en 1958. Au point de se retrouver à plusieurs reprises derrière les barreaux.

La prison était bondée. Les prisonniers politiques étaient incarcérés avec les prisonniers de droit commun. On dormait sur le sol. On avait chacun deux couvertures et une natte. Rien d’autre. C’était mon initiation. Depuis lors, j’ai été arrêtée à de multiples reprises. Si souvent que je ne sais même plus combien de fois j’ai été arrêtée et emprisonnée.

Winnie Mandela raconte ses expériences en prison

Mais elle était une figure controversée. La « mère de la nation », comme on la surnommait, a notamment encouragé la violence pendant la lutte contre le régime ségrégationniste. En 1986, elle appelait ainsi à libérer le pays avec des allumettes, en référence au supplice du « collier » consistant à enflammer un pneu placé autour du cou.

En 1991, elle avait été reconnue coupable de complicité dans l’enlèvement de quatre jeunes, dont un était décédé, par sa garde rapprochée. L’année suivante, elle était démise de ses fonctions dirigeantes au sein de l’ANC pour corruption et mauvaise gestion. Nommée en 1994 au poste de vice-ministre de la Culture, elle était renvoyée l’année suivante pour insubordination.

Ses discours violents et des accusations de meurtre portées contre ses gardes du corps. « La Commission vérité et réconciliation que présidait Desmond Tutu a fait toute la lumière sur la controverse entourant Winnie Mandela, explique l’écrivain Khulu Mbatha, un pilier de l’ANC joint par RFI. On a alors appris que des jeunes avaient été recrutés par la police pour salir son nom – sans qu’elle ne soit au courant. Elle ignorait ce qui se passait dans son dos. Elle ne savait pas ce que faisaient les jeunes du club de foot qui portait le nom de son mari, le Mandela United Football Club. Cette affaire lui a beaucoup nui parce que quelqu’un a été tué. Ce fut vraiment regrettable. »

Cet épisode l’avait rapidement éloignée de son époux. Après quatre ans de séparation, ils avaient divorcé en 1996.

Mais dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, Winnie Mandela était une vigie, capable d’être très critique envers son propre parti qui, selon ses mots, avait « trahi » son combat.

Desmond Tutu a salué la mémoire d’un « symbole majeur » de la lutte contre le régime de l’apartheid. « Elle a refusé de céder face à l’incarcération de son mari, le harcèlement perpétuel de sa famille par les forces de sécurité, les détentions, les interdictions et son bannissement. Son attitude de défi m’a profondément inspiré, ainsi que des générations de militants », a déclaré dans un communiqué l’ancien archevêque anglican et prix Nobel de la Paix.

Khulu Mbatha revient sur le parcours de cette égérie de la lutte anti-apartheid durant les vingt-sept années d’emprisonnement de Nelson Mandela.

« Les Sud-Africains se souviendront de Winnie Mandela pour ce qu’elle a fait à l’époque où la direction de l’ANC était emprisonnée à Robben Island. Winnie Mandela a entretenu la flamme de la liberté qui brûlait dans les cœurs et les esprits des Sud-Africains car elle était assez forte, assez courageuse, pour dire haut et fort qu’un jour ce pays serait libéré par le Congrès national africain. Cette femme, la femme noire la plus puissante de toute l’Afrique du Sud, était l’incarnation même de la lutte de libération », a-t-il souligné.

Mes condoléances à toute la famille sud-africaine parce qu’elle représente une grande Nation. C’est une grande dame.

Source : RFI

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance