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AFRIQUE-CHINE : Les principes d’une coopération gagnant-gagnant exemplaire

«Les aides chinoises en Afrique», est l’un des principaux thèmes qui a été débattu lors du ‘’séminaire pour les commentateurs ou chroniqueurs connus des grands médias africains francophones’’, tenu du 15 août au 4 septembre 2019 à Beijing. Ce thème a été présenté le 17 août 2019 par le Pr Qi JIANHUA, Chercheur à l’institut de diplomatie, qui a parlé de l’histoire de la coopération sino-africaine, des différentes formes d’aides chinoises en Afrique, des objectifs, des principes et des perspectives de la coopération économiques et techniques entre la Chine et les pays africains. La rédaction de Malijet.com a pris part à ce séminaire et vous livre ici quelques éléments principes ou conditions sur la coopération sino-africaine.

 

Selon le livre blanc de l’aide chinoise publié en 2011, a indiqué le Pr Qi Jianhua, la coopération entre les pays africains et la Chine est une longue histoire. Depuis la Conférence de Bandoeng en 1955, la Chine a établi des relations de coopération avec 12 pays africains. A cette époque, la Chine a fourni des aides à des pays africains (Equipe médicale en Algérie en 1963). Entre 1965-1969, la Chine a donné 200 millions de dollars USD  aux pays africains, tels que la Tanzanie, Zambie et Guinée pour la construction nationale. Cela, malgré les difficultés de toutes sortes auxquelles la Chine était confrontée à cette époque.

Toujours,  selon le livre blanc de l’aide chinoise, les aides chinoises portées vers l’extérieur sont composées de 3 types : aide sans contrepartie, prêt sans intérêt, prêt porteur d’intérêt à taux préférentiel.  Aussi, l’Aide chinoise portée vers l’Afrique est composée en deux parties, selon la politique chinoise: la coopération et  l’aide au développement.

La coopération est sous forme de coopération économique et technique, y compris l’investissement direct. L’Aide au développement désigne les dons, prêt à taux préférentiel, réduction et exonération des dettes ou de tarifs douaniers, aide sans contrepartie, ou offre de technique. Y compris les assistances humanitaires en cas de famine, catastrophe naturelle ou des cas pareils, cotisation et dons offerts par les ONG.

L’Aide peut être officielle et non officielle. L’Aide officielle est assistée par les organes gouvernementaux  à savoir le ministère des finances, les organisations politiques à savoir la Ligue de la Jeunesse, ainsi que les institutions financières gouvernementales (la Banque de Développement, le Fonds du Développement sino-africain, etc.)

L’Aide non officielle est soutenue par les acteurs comme ONG, les entreprises qui investissent directement à l’étranger et les instituts ou académies de recherches etc.

Les dix axes de la coopération sino africaine.

La coopération sino africaine est basée sur dix axes : L’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, la coopération financière ; le développement vert, la facilitation du commerce et investissement, la réduction de la pauvreté, la santé publique, l’échange culturelle et humain et la paix et la sécurité.

Les principes de l’aide économique et technique chinoise  à l’étranger :

Les principes de la coopération sino-africaine ont connu des évolutions selon les périodes et les dirigeants Chinois. Aux dires du conférencier Qi Jianhua, dans les années 60-64, huit principes guidaient l’aide économique et technique chinoise à l’étranger.

1-Le gouvernement chinois fournit son aide à l’extérieur selon les principes d’égalité et d’avantages mutuels. Elle ne considère jamais ce genre d’assistance comme une faveur unilatérale et estime qu’elle doit être mutuelle.

2- Lorsqu’il fournit son aide, le gouvernement chinois respecte strictement la souveraineté du pays bénéficiaire. Il n’assortit son aide d’aucune condition et ne réclame aucun privilège.  3- Le gouvernement chinois fournit son aide économique au moyen de crédits sans intérêt ou à faible taux d’intérêt. En cas de besoin, il prolonge l’échéance de paiement de dettes des pays bénéficiaires afin d’alléger leurs charges.

4-L’aide extérieure du gouvernement chinois n’a pas pour but de créer une dépendance à l’égard de la Chine, mais plutôt d’aider les pays bénéficiaires à développer de façon indépendante leur économie en s’appuyant sur leurs propres capacités.

5-En ce qui concerne les projets de construction dans les pays bénéficiaires, le gouvernement chinois s’efforce d’appliquer un principe d’investissements peu élevés mais accompagnés de prompts résultats, afin de permettre aux gouvernements locaux d’augmenter les revenus et d’accumuler les fonds.

6- Le gouvernement chinois fournit aux pays bénéficiaires des équipements et du matériel de la meilleure qualité qu’il fabrique lui-même ; il négocie les prix avec eux compte tenu du marché international. Le remplacement est garanti si le matériel et les équipements fournis ne correspondent pas à la qualité et aux normes convenues.

7-En fournissant une assistance technique, le gouvernement chinois s’engage à faire bénéficier le personnel des pays bénéficiaires de tout savoir technique.

8-Les experts envoyés par le gouvernement chinois jouissent d’un traitement matériel égal à celui des experts des pays bénéficiaires, et aucune faveur particulière ne peut leur être accordée.

La visite du premier ministre Zhao Ziyang en Afrique à la fin 1982 et début 1983 et les  4 principes de coopération économique et technique sino-africaine.

Lors de sa visite historique dans 11 pays africains dans les 82-83, le Premier ministre Chinois  ZHAO ZIYANG a établi des principes de coopération avec l’Afrique au nombre de quatre. Ces principes sont : l’Égalité et bénéfice réciproque, l’efficacité pragmatique, la diversification et le  développement partagé. L’Objectif de la coopération est de se compléter, s’entraider, de favoriser le renforcement de la capacité de l’auto-développement et de promouvoir l’économie nationale.

 En 1996, le président Jiang Zemin a visité 6 pays africains et annonce 5 principes de coopération avec l’Afrique : Amitié sincère; Égalité réciproque; Solidarité unifiée; Développement partagé; Regard porté vers l’avenir. , Sa volonté  était d’établir des relations de coopération bilatérale durable et globale pour faire face au 21e siècle.

Les huit nouvelles mesures annoncées par la Chine lors de la 4e Conférence ministérielle du FCSA (Novembre 2009) : 1-Créer un partenariat sino-africain dans le but de faire face au changement climatique, d’organiser des consultations officielles non périodiques et de renforcer la coopération en matière de surveillance météorologique par satellite, de développement et d’exploitation des nouvelles sources d’énergie, de lutte contre la désertification et de protection de l’environnement urbain. La Chine financera la réalisation, en Afrique, de 100 projets d’énergies propres (énergie solaire, méthane et hydroélectricité).

  1. Intensifier la coopération scientifique et technologique ; mettre en place un programme de partenariat scientifique et technologique sino-africain pour la réalisation de 100 projets pilotes en matière de recherche scientifique ; recevoir, en Chine, 100 chercheurs post-doctorants africains et les aider financièrement à s’établir en Afrique après leur séjour en Chine.
  2. Renforcer la capacité de financement africaine en accordant aux pays africains 10 milliards USD sous forme de prêts à taux préférentiel ; soutenir les institutions financières chinoises en vue de créer des systèmes de prêts spéciaux d’un montant d’un milliard de UDS en faveur des petites et moyennes entreprises africaines ; annuler les dettes gouvernementales liées aux prêts sans intérêt arrivant à échéance fin 2009 en ce qui concerne les pays africains pauvres très endettés et les pays les moins avancés ayant des relations diplomatiques avec la Chine.
  3. Ouvrir davantage le marché chinois aux produits africains en accordant un tarif douanier zéro en faveur de 95% des marchandises en provenance des pays africains les moins avancés (ayant relations diplomatiques avec la Chine). Dès 2010, 60% des produits africains bénéficieront de ce traitement de faveur.
  4. Intensifier la coopération agricole ; augmenter à 20 le nombre des centres de démonstration des techniques agricoles construits bénévolement par la Chine en Afrique ; envoyer 50 missions agronomiques en Afrique ; former 2 000 techniciens agricoles pour les pays africains ; renforcer la capacité de l’Afrique à assurer sa sécurité alimentaire.
  5. Approfondir la coopération médicale et sanitaire ; débloquer 500 millions de yuans pour la fourniture d’équipements médicaux et de médicaments contre le paludisme en faveur de 30 hôpitaux et de 30 centres de prévention et de traitement du paludisme réalisés avec l’aide chinoise en Afrique ; former 3 000 Africains en soins médicaux.
  6. Renforcer la coopération en matière de ressources humaines et d’éducation ; construire bénévolement 50 écoles d’amitié sino-africaine dans les pays africains ; former 1 500 directeurs d’école et enseignants africains. En 2012, le nombre d’étudiants africains bénéficiant d’une bourse d’études du gouvernement chinois atteindra les 5 500. Par ailleurs, la Chine formera, au cours des trois prochaines années, 20 000 personnes qualifiées, toutes catégories confondues, pour les pays africains.
  7. Multiplier les échanges humains ; mettre en œuvre un programme sino-africain d’échanges et de recherche conjointe afin de promouvoir les rencontres et la coopération entre les chercheurs et les experts chinois et africains dans le domaine du développement ; apporter un soutien intellectuel

Visite du président Xi Jinping en Afrique en 2013                                                                                                                    

Le Président Xi Jinping a résumé les quatre caractéristiques de la politique africaine de la Chine dans la nouvelle époque : sincérité, résultats concrets, affinité, Honnêteté (justice).

Il a profité de cette visite en afrique, pour  déclarer à la communauté internationale que la Chine et l’Afrique formaient ‘’une communauté de destin partagé’’, seraient toujours l’une pour l’autre amie fiable et partenaire sincère et se prêteraient mutuellement soutien et aider à réaliser leurs «rêve chinois» et «rêve africain». Selon lui, l’Afrique est un continent plein d’espoir et que la Chine, pleinement confiante dans l’avenir de celle-ci, soutient les pays africains dans l’exploration d’une voie de développement adaptée à leurs réalités nationales respectives.

La vision de Xi Xinping  est de Construire une communauté de destin Chine-Afrique marqué par le partage des responsabilités basée sur la coopération gagnant-gagnant, le bonheur pour tous, la prospérité culturelle, la sécurité commune.

Rappelons que durant les années 70, la Chine a établi les relations diplomatiques et a multiplié l’aide sans contrepartie avec  25 pays africains. Entre 1971-1979, la Chine a offert 470 projets de travaux complexes sous formes de l’aide, couvrant 37 pays.  Les aides étaient essentiellement sous forme de prêts sans intérêt, des aides sans contrepartie. Le total de 2500 millions (2,5 milliard) USD sous formes de main d’œuvre envoyés à l’étranger.  Les pays bénéficiaires étaient de 64+24 dont la plupart sont africains.

Aux dires du Pr Qi Jianhua, depuis 2015, la Chine a mis en œuvre sur tous les plans, les dix programmes de coopération» adoptés au Sommet Johannesburg.  Les soutiens financiers de 60 milliards de dollars américains promis par la Chine ont été tous honorés ou programmés.

Rassemblés par Abou Berthé

SourceMalijet

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