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Affaire Norbert Zongo: le juge d’instruction lance un mandat d’arrêt contre François Compaoré

Ce qui n’était qu’une rumeur a été confirmé. François Compaoré fait l’objet d’un mandat d’arrêt dans le cadre de l’affaire Norbert Zongo depuis le mois de mai 2017 par le juge d’instruction.

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Une nouvelle étape s’ouvre dans l’instruction de cette affaire qui dure depuis 1999. Que de chemin parcouru avant cet aboutissement! Retour sur une affaire qui dure depuis 17 ans.

Le journaliste Norbert Zongo, fondateur de l’hebdomadaire l’Indépendant, a été retrouvé mort avec 3 de ses compagnons à 7 kilomètres de Sapouy, le 13 décembre 1998.

La crise sociale et politique qui a suivi cet assassinat a conduit le gouvernement à mettre en place une Commission d’enquête indépendante (CEI) en décembre 1998. La CEI a déposé son rapport en mai 1999.

Concernant les mobiles de ce meurtre, «La Commission d’enquête indépendante pense qu’il faut les chercher du côté des enquêtes menées depuis des années par le journaliste, et notamment sur ses récentes investigations concernant la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, conseiller à la Présidence», peut-on lire dans le rapport. Aussi, en ce qui concerne les auteurs du crime, la Commission d’enquête indépendante a désigné six sérieux suspects, tous issus de l’ex-Régiment de sécurité présidentiel (RSP).

L’instruction du dossier a été confiée au juge Wenceslas Ilboudo. Le Collège des sages mis en place après les résultats de la Commission d’enquête indépendante avait préconisé, le 17 juin 1999, la mise aux arrêts des personnes dont les responsabilités sont déjà clairement établies dans l’affaire David Ouédraogo. Suite à cette demande, le soldat Ousseini Yaro, le sergent Edmond Koama et l’adjudant Marcel Kafando sont écroués à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) le 20 juin 1999. Mais c’est finalement le 17 janvier 2001 que François Compaoré sera entendu par le juge chargé d’enquêter sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. A partir de là, l’instruction va prendre une autre tournure. Le 2 février 2001, l’adjudant Marcel Kafando, ancien chef de la sécurité rapprochée de Blaise Compaoré, est inculpé pour «assassinat et incendie volontaire». Le procureur général de l’époque, Abdoulaye Barry, annonce la nouvelle. Après quelques années d’instruction, le juge prononce un non-lieu pour l’adjudant Marcel Kafando, seul inculpé dans le dossier. Le procureur Abdoulaye Barry qui confirme ce non-lieu précise que le dossier est déposé au greffe du Tribunal en attendant de nouvelles preuves pour sa réouverture.

Mais le 05 juin 2015, sur une plainte du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MNDHP) et de la famille de Norbert Zongo, la Cour africaine des Droits de l’Homme et des peuples condamne le Burkina, déclare caduque l’ordonnance de non-lieu prononcée en 2006 en faveur du seul inculpé dans l’affaire et exige de l’Etat burkinabè la reprise de la procédure. Le 17 avril 2015, les avocats de la famille Norbert Zongo reçoivent un avis à Conseil informant que suite à la saisine du cabinet N°4 du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, une ordonnance de réouverture d’information a été rendue le 8 avril 2015. Plusieurs personnes ont été entendues dans le cadre de cette affaire depuis cette date. Le 20 octobre 2015, les avocats de la famille Zongo sont reçus par le juge pour faire le point de l’évolution du dossier et également solliciter leur collaboration afin de lui permettre de continuer sereinement l’instruction. Il faisait référence aux nombreux documents que le MBDHP a saisis chez François Compaoré suite à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Le MBDHP avait reversé ces documents à l’instruction.

L’inculpation de François Compaoré est donc l’aboutissement de la procédure.

Quelle chance de mettre la main sur François Compaoré?

Pendant l’insurrection, François Compaoré a fui le Burkina Faso pour le Bénin avant de se retrouver en Côte d’Ivoire. Comme son frère Blaise, il a bénéficié de la nationalité ivoirienne. La législation ivoirienne n’autorise pas l’extradition de ses ressortissants. Affaire à suivre!

Abouga Tagnan

 

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