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Affaire Mamadou Cisse- Boukary Sacko : Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de la Justice

Madame la Directrice de L’Inter de Bamako, je vous prie de publier cette lettre ouverte dans les colonnes de votre journal à Monsieur le Ministre de la Justice. Madame la Directrice, je suis victime de machinations au Commissariat du 13e Arrondissement depuis deux ans.

 

Monsieur le Ministre, il convient de rappeler que depuis la chute du régime de Moussa  Traoré, une race de Maliens se livrent à cœur joie à la vente et à l’expropriation illicites de parcelles de citoyens qui ne commettent d’autres crimes que d’être pauvres. Aussi, il n’est plus un secret pour personne qu’au Mali des hommes et des femmes exproprient illicitement des pauvres de leurs terres les obligeant à s’en remettre au bon Dieu. Veut-on obtenir ici de Mamadou Cissé la même attitude ?

Tenez !

J’ai acheté deux parcelles de terrain à Lassana Coulibaly en 2014. Lorsque les deux parcelles contigües m’ont été cédées, sans tarder, j’ai payé à cet effet deux permis d’occupation correspondant auxdites parcelles. Ces permis sont respectivement ABN 59 et LDA 101. Les parcelles en question sont situées sur le plateau de Dougoulakoro dans la circonscription de Baguinéda et donc sous la tutelle de la mairie de ladite commune. Que faut-il comprendre ? Une fois les deux parcelles acquises,  j’ai mis les murs de bornes pour les délimiter. Sur la parcelle LDA 101, j’ai construit trois chambres salon et terrasse. Sur la deuxième parcelle, j’ai érigé le petit mur portant mes numéros de téléphone Orange (76128034) et  Malitel (64734051). Comme pour dire que c’est l’argent qui parle, Monsieur Bokary Sacko, transporteur- mécanicien n’est pas passé par quatre chemins : sans chercher de renseignements à partir des numéros de téléphone portés sur le mur, il s’est mis à casser mes murs pour construire. Alerté par les voisins, j’ai porté l’affaire au tribunal de la Commune VI du District de Bamako. C’est ainsi que ce tribunal a envoyé ma plainte pour traitement diligent au Commissariat du 13e Arrondissement. Après signature, le Commissaire dudit Commissariat a remis la plainte à une policière capitaine en l’occurrence Binta Sissoko pour traiter l’affaire. C’est ainsi que celle-ci m’a remis une convocation pour Bokary Sacko (le nouvel occupant des parcelles en question). Lorsque j’ai remis la convocation à l’intéressé, il a refusé de la prendre. Je suis retourné au Commissariat pour rendre compte à Binta Sissoko. Je lui ai notifié que j’ai failli être agressé avec mon jeune frère qui m’accompagnait par les compagnons de Bokary Sacko. Parmi ceux-ci j’ai identifié trois personnes à savoir Wahabia Moussa Kanté, Bamoye et Moussa Samaké. C’est lorsque j’ai rendu compte de la situation au Commissariat, Binta Sissoko m’a demandé de repérer le domicile de l’un d’entre eux. Ce qui fut fait. La maison de Moussa Samaké est localisée à côté de la mairie de Yirimadjo. La policière m’a demandé de payer 20 000 F CFA pour le déplacement des agents pour aller chercher Moussa Samaké. A plus de vingt cinq minutes sur les lieux pendant que toutes les maisons étaient fermées, la police s’est retirée et Moussa Samaké s’est enfoui. C’est ainsi que la capitaine Binta Sissoko m’a demandé de continuer mon travail sur les lieux et de l’avertir si quelqu’un d’autre venait à construire sur lesdites parcelles. Le 22 septembre 2019, j’ai été informé par les mêmes voisins que quelqu’un a mis du sable et du ciment sur ma parcelle et a immédiatement commencé la construction d’un bâtiment. J’ai aussitôt averti Binta du 13 Arrondissement. Elle m’a dit d’attendre le 23 septembre pour la rejoindre au Commissariat. Ce jour venu, elle m’a dit de reprendre la plainte parce qu’elle n’a pas retrouvé la première. La policière m’a dit de ne pas dire au tribunal que ma première plainte est perdue. C’est alors que j’ai rédigé une seconde plainte adressée au tribunal de la Commune VI contre Bokary Sacko. Le Procureur de ce tribunal a envoyé la deuxième plainte au 13e Arrondissement pour traitement. Cette deuxième plainte signée par le Commissaire a été remise à une autre capitaine du même Commissariat en la personne de Jacqueline Dakouo. Celle-ci m’ a remis la convocation pour Bokary Sacko. Pour la deuxième fois, Sacko a refusé de prendre la convocation au motif que c’est à la police de lui remettre ladite convocation. C’est après que j’ai payé encore 20 000 F CFA pour le déplacement des agents de police pour se rendre au domicile de l’intéressé. Là-bas, c’est Monsieur Haïdara qu’on trouve. Une fois au Commissariat, Haïdara a affirmé qu’il est un manœuvre de Sacko. Il a appelé ce dernier au Commissariat. A son arrivée, Sacko a dit qu’il a payé la parcelle à Moussa Samaké et à un certain Lougué.  Ceux-ci ont affirmé que le bulletin de payement est à la mairie de Baguinéda. Madame Jacqueline demande à Sacko d’aller chercher le permis d’occuper qu’on lui a livré à la mairie et de rejoindre Cissé à la police pour vérification du document. Hélas Sacko n’est pas allé au Commissariat pour confrontation. La capitaine Jacqueline Dakouo a dit avoir fait et transmis le procès verbal (PV) au Commissaire pour signature avant de l’envoyer au tribunal. Lorsque j’ai été voir le Commissaire pour ledit PV, il a dit qu’il ne l’a pas à son niveau.

Je me demande à ce jour entre Mme Jacqueline et le Commissaire du 13e Arrondissement qui a le PV. Lorsque le Procureur a appelé le Commissaire sur la question, celui-ci a demandé à son adjoint de gérer le problème.

Monsieur le Ministre de la Justice, moi je ne demande qu’une seule chose : que le dossier soit transmis au Procureur général pour qu’enfin l’affaire soit tranchée et que la vérité éclate. Monsieur le Ministre, vous constituez aujourd’hui mon seul recours pour que je rentre dans mes droits puisse que tout compte fait les deux parcelles en question sont les miennes propres. Monsieur le Ministre, je vous apprends que l’affaire traîne au Commissariat du 13e Arrondissement depuis maintenant deux ans sans que le bout de la vérité soit aperçu.

Monsieur le Ministre de la Justice, je vous prie de recevoir ici l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Mamadou CISSEBilleteur de son Etat, domicilié à Magnambougou

Bamako, le 7 février 2020

L’Inter de Bamako

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