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Affaire du carburant frelaté: De nombreuses plaintes auprès de la Cour pénale Internationale contre Oryx et autres

Aux génocides, crimes contre l’humanité, de guerre et d’agression s’ajoutent aujourd’hui les crimes environnementaux relevant désormais des compétences de la juridiction de la CPI. L’annonce a été faite courant semaine dernière. Il n’en fallait pas plus à la Ligue Internationale des Droits de l’Homme ainsi qu’à de nombreuses ONG pour préparer leurs plaintes contre les négociants Suisses à l’origine de la distribution de carburant frelaté au Mali à travers les Stations ORYX ainsi que dans de nombreux pays du continent.

station service carburant oryx energie

Désormais, les crimes environnementaux pourront être visés dans les dossiers tombant dans la juridiction de la CPI. L’annonce a été faite par la Procureure Fatou Bensouda, en personne courant semaine dernière, presqu’au même moment où le rapport de « Public Eye » était rendu public. En clair,  la Cour, qui juge entre autres des affaires de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, s’intéressera également et désormais aux crimes liés à «l’exploitation illicite de ressources naturelles», à «l’appropriation illicite de terres ou à la destruction de l’environnement», a-t-elle précisé.

Du coup, la Ligue Internationale des Droits de l’Homme ainsi que de nombreuses ONG ont saisi la balle et bond et préparent à l’heure actuelle, si ce n’est déjà fait, leurs plaintes contre les négociants Suisses épinglés par l’ONG Public Eye dans son enquête intitulée «Diesel sale» en destination des pays africains.

Selon l’ONG «Public Eye», qui a enquêté dans huit pays africains (Côte d’Ivoire, Mali, Congo-Brazzaville, et  Sénégal), «la pollution observée dans les mégapoles du continent est liée en grande partie à la forte teneur en sulfure dans le gazole et l’essence commercialisés par ces traders – dont Vitol, Trafigura, Addax & Oryx Group (AOG) et Lynx Energy – qui dominent le marché africain à travers leurs filiales de distribution de carburant».

Et de déplorer que «Dakar et Lagos ont déjà une qualité de l’air plus mauvaise que Pékin» à cause de l’utilisation abusive de nombreux produits toxiques dans ce type de carburant. «L’enquête a révélé des teneurs en soufre entre 200 et 1 000 fois plus élevées que le niveau autorisé en Europe ou aux Etats-Unis avec un triste record enregistré au Mali. Sans oublier la présence de certains métaux lourds et d’autres produits toxiques comme le benzène, très fortement réglementé, alors que ces produits sont pourtant fabriqués en Europe et exportés par des entreprises européennes».

Ces substances affectent autant l’environnement que la santé des populations puisqu’à l’origine de nombreuses maladies respiratoires, asthme ou cancer.

Presque deux semaines après la publication des résultats de l’enquête, aucun démenti formel n’a été apporté y compris par le principal accusé au Mali à savoir « ORYX » lequel s’est contenté d’exhiber de douteux certificats de qualité sans pour autant remettre en cause la quintessence du rapport.

Au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Mali,  des ONG nationales ont dénoncé la pratique et invité leurs gouvernants respectifs à réagir. Mais aucune réaction pour l’instant. La complicité entre  nos Etats et ces multinationales sont bien connues (lire encadré: «troublante affaire des 9 milliards F CFA»).

Aujourd’hui, la décision de la Procureure de la Cour Pénale Internationale offre la possibilité aux victimes d’obtenir justice et réparation. Les auteurs de ces empoisonnements collectifs et leurs complices dans l’appareil d’Etat sont en effet susceptibles d’être arrêtés, jugés et condamnés comme des criminels de guerre. Pour cela, il faut juste une plainte adressée et être ressortissant d’un des 139 pays signataire du Statut de Rome, instituant ladite Cour et parmi lesquels, le Mali.

En bons entendeurs…

 

B.S. Diarra

Source: La Sentinelle

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