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Affaire dite des Bérets rouges Vers une libération programmée du capitaine-général Amadou Aya Sanogo et ses spadassins

Dans la nuit du mercredi à jeudi dernier les amis du capitaine-général Amadou Aya Sanogo, « le Boucher de Kati » ont fêté dans la ferveur la prochaine libération de leur mentor au Mess des sous-officiers de Kati.

general amadou haya sanogo putschiste militaire

Un scénario machiavélique mis en place par le pouvoir politique au terme duquel les assassins des 22 bérets rouges peuvent être mis en liberté provisoire le plus légalement du monde. Sauf si un juge d’Appel réellement indépendant du pouvoir politique s’y oppose. Or, des juges indépendants du pouvoir politique, il n’y a malheureusement pas beaucoup au Mali

Les malades de l’hôpital de Kati appelé hôpital  civil qui se trouve tout juste en face du Mess des sous-officiers ont passé une nuit blanche à cause du grand bruit causé par les amis d’Amadou Aya Sanogo qui fêtaient  dans liesse la libération prochaine  de leur mentor. L’alcool a coulé à flot dans la nuit du mercredi jusqu’au petit matin d’hier jeudi. C’était la tournée générale, le libre-service quoi. Les bidasses ont vidé des centaines de bouteilles de vin rouge et de boites de 8.6. L’un d’entre eux, recruté à la Douane grâce à ATT,  après avoir été  radié des effectifs de l’Armée et mis en prison, a été le plus généreux, il a dépensé une centaine de milliers de francs.

Pourquoi un tel engouement ? Malgré le démenti des avocats du « Boucher de Kati », qui ont été écœurés par la fuite de leur stratégie provenant certainement du tristement célèbre prisonnier de Sélingué. Lequel n’a pas pu garder le secret et s’est certainement confié à un de ses nombreux amis qui lui rendent visite. Le scénario a été mis en place par le pouvoir politique qui s’est débrouillé pour ne pas juger Amadou Aya Sanogo afin que ce dernier puisse bénéficier, avec tous ses amis et complices inculpés et incarcérés pour enlèvement, séquestration, assassinat et complicité d’assassinat de 22 «  Bérets rouges », au terme de 3 ans de détention,  d’une mise en liberté provisoire. Et le plus légalement du monde, à partir du 27 novembre 2016. Comment ? En appliquant tout simplement l’Article 135 du Code de Procédure pénale qui stipule : «  En matière criminelle, la durée du mandat de dépôt ne peut excéder un an ; toutefois si le maintien en détention parait nécessaire, le juge d’instruction doit renouveler cette détention par ordonnance spécialement motivée dans les huit jours ouvrables précédant l’expiration du délai ci-dessus spécifié.

La prolongation de la détention provisoire peut intervenir chaque année.

Cependant en aucun cas la détention provisoire de l’inculpé en matière criminelle ne peut excéder 3 ans »

Voilà l’arme que les avocats de Sanogo et ses complices vont utiliser pour obtenir leur mise en liberté provisoire qui, comme chacun le sait au Mali est définitive. Et c’est cette stratégie qu’ils ont expliquée à ce dernier qui n’a pas pu garder le secret. D’où la fête que ses amis ont organisée au Mess des sous-officiers du camp de Kati.

Tout ceci, avec la complicité du pouvoir politique qui a la volonté manifeste de saboter l’extraordinaire travail abattu par le juge d’instruction, Yaya Karembé, lequel a inculpé le capitaine-général Sanogo et ses spadassins le 27 novembre 2013 et a bouclé l’instruction depuis le 22 décembre 2014, après avoir découvert autre terme d’une belle enquête le charnier de Diago où avaient été ensevelis les corps des 22 « Bérets rouges » lâchement assassinés.

Ce même pouvoir politique a traîné les pieds après l’arrêt de renvoi de la Chambre d’accusation qui est pourtant le 2ème degré de l’instruction. Pour que justement les 3 ans de détention expirent afin que « Le Boucher de Kati » et ses amis inculpés ne soient jamais jugés.

Seulement, il existe un grain de sable qui peut bloquer tout ce méprisant  et sordide  stratagème. Un juge d’appel peut s’opposer à cette mise en liberté définitive qui ne dit pas son nom en déclarant que le « Boucher de Kati » et ses complices sont détenus pour autres causes. Une plainte est en effet déposée contre eux pour enlèvement, séquestration et assassinat dans l’affaire dite de la Mutinerie au cours de laquelle une dizaine de militaires ont été lâchement exécutés par Sanogo et ses complices comme le colonel Youssouf Traoré dont le corps a été retrouvé dans le puits d’une concession d’Amadou Aya Sanogo sise à Kati Malibougou.

 

La balle est désormais dans le camp des parents et amis des victimes dont les ossements retrouvés dans un charnier à Diago ne sont pas encore enterrés. Dans le camp de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), de Human Right Watch (HRW), de l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH) qui se sont constituées parties civiles. Mais aussi dans celui de la CPI. Car ne l’oublions pas, Malick Coulibaly, alors ministre de la justice s’est rendu à la Haye pour introduire une requête contre les auteurs de crimes commis au nord et au sud du

Puits d’une concession d’Amadou Aya Sanogo

sise à Kati Malibougou où on a découvert

 le corps du Colonel Youssouf Traoré écrasé

par deux chargements de roches

Mali. Comme il y a une volonté manifeste du pouvoir public malien de ne pas juger Sanogo et ses complices qui risquent de faire des révélations fracassantes lors de leur procès, la CPI doit les réclamer.

Un des inculpés, bras-droit de Sanogo, le geôlier en chef des hommes politiques et des 22 « Bérets rouges » qu’on avait emprisonnés à Kati,  ne pourra plus jamais respirer l’air de la  liberté, il s’agit du capitaine Amasongo Dolo. Il a, en effet,  rendu l’âme hier après-midi au Camp I de la Gendarmerie où il était détenu. Que la terre lui soit légère.

A.D

 

 

Source: Le Sphynx

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