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Affaire d’hélicoptères français frelatés : A la Barre les prévenus : IBK, Soumeylou B. Maïga, Tiéman Hubert Coulibaly, Abdoulaye Idrissa Maïga, Tienan Coulibaly, Karim Keïta, Souleymane Bamba, Bemba Moussa Keïta, Boubou Cissé pour affaire vous concernant !

La séance est ouverte

Président de la cour : L’accusation a la parole

Le Procureur : Merci Monsieur le Président, les prévenus dont vous venez de citer les noms sont accusés de concussion qui exprime la malversation commise dans l’exercice d’une fonction publique et de prévarication. Pour notre cas d’espèce, cette malversation s’est produite lors de l’achat de six avions de chasse brésiliens de marque SUPER  TUCANO pour un coût total de 51 milliards F CFA. Il s’est avéré que d’autres sources ont révélé que 53 milliards F CFA ont été décaissés sur le budget de l’Etat pour n’obtenir que 4 avions.

Jusqu’à ce jour, nous ne savions pas après plusieurs investigations où sont passés les deux autres aéronefs non livrés, mais payés :

Monsieur le Président de la cour, je ne révèle pas un secret lorsque je vous apprends que ces avions TUCANO ont été payés au Brésil, mais la facture qui a été établie est venue de la France.

Nous ne savions pas comment s’est opéré en réalité ces achats, il y a trop de points obscurs, pour lesquels, il va falloir dire à cette cour la vérité des faits et toute la vérité.

Monsieur le Président ces aéronefs ont été acquis en 2017. Chose incroyable ils sont inutilisables déjà. Le premier des maliens a révélé lors d’une interview au  début du mois de juillet dans Jeune Afrique cette importante information qui est la suivante : ‘’Nous avons acquis auprès de la France deux hélicoptères PUMA qui sont cloués au sol, faute de maintenance appropriées’’.

Monsieur le Président, je poursuis mes révélations en vous informant que deux autres super PUMA français, ont été  livrés en 2017 et 2018 sur les conseils des chefs militaires. L’un a coûté selon les enquêtes menées 3,87 milliards F CFA tandis que l’autre a coûté 3,46 milliards F CFA auprès d’une société Irlandaise. Un troisième marché ayant trait à la fourniture de pièces de recharge a été passé également, et celui relatif à la formation des pilotes auprès d’Airbus Hélicoptères et à l’assistance technique pour un montant de 3,9 milliards F CFA.

Monsieur le Président, plusieurs anomalies rendent ces transactions suspectes. Il faut signaler que le choix du super PUMA intervient à  une période où il fait l’objet  d’interdiction de vol prononcée par l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) après un accident mortel au Japon, toute chose qui a conforté son manque de fiabilité. Les accusés étaient conscients de cette situation de non fiabilité de ces avions. Mais il fallait pour des questions d’intérêts personnels les payer

Monsieur le Président dans cette affaire, le type de versement effectué est celui  de « espèce sonnante et trébuchante » de 3,46 milliards F CFA conclu avec Airbus Hélicoptère. La prévarication qui est  un  manque d’intérêt ou de mauvaise foi aux devoirs de sa charge est bien présente dans cette transaction. En effet, de l’argent liquide d’un tel montant faisant l’objet de paiement en espèce est une entorse à la loi Sapin 2 en vigueur en France relative à la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers.

Monsieur le Président, en acceptant des paiements en espèces en toute violation des règles d’achat et de vente, cela signifie qu’il y a eu quelques parts certains responsables véreux tapis dans l’ombre qui en ont profité.

Monsieur le Président, je ne vous surprends pas en disant que le document du contrat est tout simplement illisible. Cela pousse à penser qu’une pratique de corruption a été mise en marche d’une manière savante par Airbus Hélicoptère et l’Etat malien dans le cadre de l’exécution dudit contrat.

Monsieur le Président, Messieurs les membres de la cour, honorables membres du jury  ce qu’il faut savoir également c’est que deux avions sur six n’ont jamais été livrés. Où sont-ils donc ? Les acteurs de cette opération ici présents doivent nous édifier sur cet aspect obligatoirement.

Monsieur le Président, Messieurs les membres de la cour, il y a une augmentation du montant du contrat pour environ 2 milliards de F CFA. Pourquoi donc cette augmentation ? Nous ne le savions pas, car le contrat établi reste illisible volontairement.

Monsieur le Président, Messieurs les membres de la cour, ces affaires nous rappellent celle de l’achat de l’avion présidentiel qui a défrayé la chronique aux premières heures de l’ère IBK. Cet avion a-t-il coûté 15 milliards, 21 milliards, 18 milliards ou 7 milliards au budget de l’Etat ?

Je ne saurai répondre à cette question. Ce sont ces accusés qui répondront à la question.

Monsieur le Président, Messieurs les membres de la cour, le comportement révèle le cœur de l’homme. Ces responsables ont comme dernier souci, la remise du pays sur orbite. Seul le gain personnel les a intéressés.

Monsieur le Président, un proverbe célèbre dit ceci :’’Si l’hippopotame casse la pirogue, on ne le juge pas chez le roi’’.

Tous ces responsables, Monsieur le Président doivent répondre devant le peuple, car devant cette cour, les grands ne seront pas au-dessus de la justice.

Monsieur le Président, en 2015, la ligue des magistrats maliens lors d’un de ses colloques sur la corruption avait fini de constater que la corruption est la première industrie du Mali. Ces actes posés par ceux-là même en charge de tirer le Mali vers le haut en dotant notre armée d’équipements adéquats pour contrer la partition programmée du pays, sont bien des responsables corrompus .

C’est pourquoi, il faut les retenir dans les faits de culpabilité grave afin que plus jamais, un responsable malien à un tel niveau de responsabilité ne trahisse de cette manière le pays et le peuple.

Le peuple a top souffert du comportement des responsables véreux. Je demande la lourde peine allant à la prison à vie dans cette affaire. J’en ai fini pour l’instant Monsieur le Président. Je souhaite à travers ce procès que toute  la lumière soit faite afin que le droit soit dit .

Badou    S KOBA 

Source: Le Carréfour

 

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