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Affaire des forages fictifs: la France bloque 27 milliards de Soumaila Cissé

La France, à travers l’AFD, vient de bloquer un transfert de 27 milliards F CFA de la BCEAO à ECOBANK du Chef de file de l’Opposition, l’honorable Soumaila Cissé.
Selon notre confrère sénégalais de L’Observateur, qui donne l’information, l’argent a été bloqué, au moment où l’Agence française de Développement (AFD) réceptionnait l’audit qu’elle avait commandité sur l’argent de financement des forages que l’UEMOA devrait réaliser dans ses États membres.
Retour sur une sale affaire pour Soumi Champion.

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L’Affaire éclate à la mi-décembre 2011 ; au mauvais moment pour le président de la Commission de l’Uemoa qui s’apprêtait à briguer la magistrature suprême de son pays. Pour celui qui pensait que rien ne pouvait empêcher son bail à Koulouba, c’est plutôt une grosse claque, mieux, une sale affaire. Aussi, les démentis et les dénégations fussent de toutes parts.
L’éclatement de la crise sécuritaire, avec les conséquences que notre pays a connues, a relégué au second plan de l’actualité cette affaire assez embêtante pour Soumi Champion, comme le désignent ses partisans. Parmi les reproches, à l’époque, au candidat naturel de l’Urd, sa « gestion scabreuse » à la tête de l’institution sous régionale. Sur les 6 rapports produits, révèle un confrère, les comptes de Soumi Champion n’auraient été certifiés que deux fois, pendant son long règne à l’Uemoa.
Mais partout, et au-dessus tout, il est fait griefs au président de l’Uemoa d’avoir produit un rapport léger sur la réalisation de la première phase du programme hydraulique villageoise qu’il a conduit.
Au pays de la Teranga, sur la réalisation de 300 forages de la première phase du programme hydraulique villageoise de l’Uemoa, qui a été confiée à l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt publics (Agetip), plusieurs zones d’ombre subsistent et interpellent. Pour les uns, au Sénégal, les forages n’ont été réalisés qu’à moitié ; pour les autres, la plupart des forages sont carrément fictifs.
L’affaire n’est pas sans intéresser un autre Champion, celui du Benno, Bok Yakkar (tous unis dans la même direction – contre la corruption, s’entend —), qui se saisit du dossier. C’est donc tout naturellement que le candidat Macky Sall de l’Alliance pour la République (APR) promet de faire la lumière sur tous les grands scandales de corruption et de kleptomanie financière. Y compris l’affaire des forages fictifs.
Élu président du Sénégal, Macky Sall demande à la Cour des comptes de l’Uémoa d’auditer la réalisation desdits forages. Dans sa quête de transparence et sa détermination de faire la lumière sur cette scandaleuse affaire, le président trouve en l’AFD (Agence française pour le développement) un allié aussi consterné et révulsé.
Pourquoi la France, à travers l’AFD, s’intéresse à cette affaire de forages fictifs au Sénégal ?
Parce qu’elle y a mis son argent.
Pour rappel, c’est par les conventions de financement CBF N° 00Z 3058 01 D du 22 décembre 2006 et N° 00Z 3072 01 du 21 décembre 2007 signées avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), que l’Agence française de développement (AFD) a mis à la disposition de l’Union une subvention d’un montant de 60 millions d’euros en vue de financer des projets de Fonds d’aide à l’intégration (FAIR) et du Programme économique régional (PER) réalisables à partir de 2007, dont le Programme hydraulique villageoise dans l’espace Uemoa.
Pour ce qui est du Sénégal, par convention de Maîtrise d’ouvrage déléguée en date du 25 janvier 2008, approuvée par le ministre des Finances du Sénégal, la République du Sénégal et I’Uemoa ont convenu de recourir aux services de l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt publics (Agetip), désignée comme Maître d’ouvrage déléguée pour la réalisation de 300 forages positifs équipés de pompes manuelles à motricité humaine dans les régions de Tambacounda, Matam et Kédougou.
Selon notre confrère de l’Observateur du Sénégal, « l’argent de l’Agence française de développement a été encaissé par l’ex-ministre de l’Économie et des Finances (ndlr : Sénégalais), Abdoulaye Diop et la réalisation du projet, sous la supervision de l’ex-ministre (ndlr : Sénégalais) en charge de l’Hydraulique, Adama Sall, sans oublier le Directeur général de l’Agetip (ndlr : du Sénégal), Moussa Diarra. Et à l’époque, les fonds ont été mis à la disposition de Soumaïla Cissé, prédécesseur d’Adjibou Soumaré », l’actuel président de la Commission de l’Uemoa.
On comprendra pourquoi, l’Agence française de développement (Afd), qui veut élucider l’affaire, a aussi saisi le président de la commission de l’Uemoa, Cheikh Hadjibou Soumaré, pour qu’il commandite des audits sur les 2,5 milliards de francs CFA investis au Sénégal pour la construction de forages.
La France, et en particulier l’Agence française de développement (Afd), veut savoir comment les 2,5 milliards de francs CFA investis au Sénégal ont été dépensés dans la réalisation de 300 forages. Le président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africain, Cheikh Hdjibou Soumaré, a donné mandat à la Cour des comptes de l’Union qui sera à Dakar, en octobre prochain, pour l’enquête de terrain.
Aussi, à la demande du Sénégal, la Cour des comptes de l’Uémoa, qui a une mission de contrôle de la gestion financière des Organes de I’Uemoa, a ouvert une enquête et s’est entourée d’un expert pour mener à bien l’enquête.
Elle a lancé, à cet effet, en mai 2013, un appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’un ingénieur hydrogéologue ou d’un ingénieur hydraulicien pour l’assister dans le contrôle de la réalisation effective des 300 forages (voir l’Essor du 13 mai 2013).
Cet expert était chargé, outre de la vérification des prix unitaires des décomptes par rapport aux marchés, mais aussi le montant des travaux réellement exécutés ainsi que des coûts des travaux par rapport à la qualité des réalisations, entre autres de :
– vérifier que les fournitures ont été livrées conformément aux quantités et aux normes fixées dans les spécifications techniques et aux prix convenus dans les marchés ;
– vérifier sur le terrain avec l’équipe de la Cour des comptes, la réalisation de certains forages ; et
– produire un rapport final à la fin de la mission.
Dans le cadre de l’audit réalisé entre octobre 2013 et octobre 2014, « les contrôles exercés par la Cour des comptes de I’Uemoa portent sur la régularité et l’efficacité de l’utilisation des ressources. Il s’agit de contrôle sur pièces et, au besoin, de contrôle sur place (article 5 du Règlement n° 01/2000/CM/UEMOA, en date du 30 mars 2000).
Après trois de black-out, pardon d’omerta, les grandes lignes de l’audit demandé par le Sénégal sont révélées au grand jour par notre confrère sénégalais l’Observateur. Les conclusions ne flattent pas l’honneur du chef de l’opposition qui passe pourtant son temps à vitupérer sur de prétendus scandales et mauvaises gouvernances au Mali. En effet, l’audit réalisé par la Cour des comptes de l’Uemoa révèle que plusieurs puits n’ont pas vu le jour dans plusieurs pays membres de l’Uemoa, dont le Mali et le Sénégal. À côté des forages, qui n’ont pas vu le jour, ajoute le confrère, d’autres ont été jugés fictifs par l’audit.
Toutes choses qui confirment les dénonciations de « gestion scabreuse » de l’opposant Soumaïla Cissé quand il était à la tête de l’Uemoa. En tout cas, les difficultés que l’Institution sous régionale, sous sa présidence, a à justifier les milliards engagés pour la réalisation de forages qui se révèlent au finish fictifs, pour le grand malheur des populations. Comme l’avait noté un confrère, en fait, au lieu de forages, par endroits, il n’avait que des petits puits sans aucune goutte d’eau.
L’Agence française de développement (AFD), qui, à l’époque, avait noté que le montant que l’Uémoa, sous la présidence de Soumi Champion, a déclaré avoir consacré à l’hydraulique était plus important que celui inscrit au budget de l’Institution, et qui vient de réceptionner l’audit de ce marché, selon L’Observateur, a décidé de bloquer un transfert, de la Bceao vers Ecobank, de 27 milliards de FCFA de l’opposant Soumaila Cissé qui était, à l’époque, président de la commission de l’Uemoa et gestionnaire de l’argent des marchés de l’Afd.

Par Mohamed D. DIAWARA

Affaire des forages fictifs

En quoi consiste le Programme d’Hydraulique Villageoise de l’UEMOA ?
Il s’agissait de réaliser au total 8 000 forages équipés de pompes à motricité humaines (PMH). Concrètement, l’Uemoa devrait réaliser 3150 forages pour la 1re phase, dont 2500 au départ et un avenant de 650 forages.

Ce Programme d’Hydraulique Villageoise devrait être exécuté dans chaque État membre par une agence d’exécution jouant le rôle de Maître d’Ouvrage Délégué, à travers une convention signée entre l’État bénéficiaire, la Commission (Maître d’Ouvrage) et l’agence d’exécution, choisi d’accord partie.

Combien de forages et à quel coût ?
Dans les 2500 forages pour un financement total de 21 386 371 580 FCFA de la première phase du programme, l’Uemoa devrait réaliser :
— au Mali : 350 forages, pour un financement de 2 730 600 000
— au Sénégal : 300 forages pour un financement de 2 700 000 000
— au Bénin 300 : forages pour un financement de 2 660 000 000,
— au Burkina 300 : forages pour un financement de 2 323 125 000
— en Côte d’Ivoire : 300 forages pour un financement de 2 869 650 000
— en Guinée Bissau : 300 forages pour un financement de 2 709 840 000
— au Niger : 350 forages pour un financement de 2 799 677 580
— au Togo : 300 forages pour un financement de 2 593 479 000

Où sont les forages ?
Pour ce qui est de notre pays, l’Uemoa devrait réaliser les forages dans les Régions de Mopti (Cercle de Douentza), de Tombouctou (Cercles : Tombouctou, Gourma, Rharous, Diré, Goundam et Niafounké), Kayes (Nioro et Diéma) et Ségou (Ségou et Barouéli). Quant aux Sénégal, il s’agissait des régions de Matam, Tambacounda et Kédougou.

Qu’est-ce qui s’est passé ?
Parmi les difficultés qu’elle a rencontrées dans la mise en œuvre du programme, l’UEMOA elle même reconnait notamment :
— Non respect des délais d’exécution
— Mauvaise estimation des profondeurs des
forages ;
— Faible niveau de suivi des travaux par les agences d’exécution et directions nationales chargées de l’hydraulique ;
— Manque de collaboration franche entre les Agences d’exécution et les services de l’hydraulique de l’État ;
— Utilisation inadéquate de l’appui pour le suivi du programme par le bénéficiaire.
Aussi, l’Union économique et monétaire ouest-africaine qui a plaidé en son temps pour une amélioration de la collaboration entre les Directions nationales chargées de l’hydraulique villageoise et les agences d’exécution ainsi que toutes les parties prenantes à tous les stades d’évolution du PHV. L’Uemoa a aussi recommandé le développement et la mise à jour de bases de données hydrogéologiques.

Que conclut l’audit ?
Suite à des dénonciations dans la réalisation des forages, le Sénégal (appuyé par la France qui a financé le programme) a saisi la Cour des comptes de l’Uemoa pour mener une enquête. Les résultats de l’audit réalisé par la Cour des comptes de l’Uemoa révèlent que plusieurs puits n’ont pas vu le jour, dans plusieurs pays membres de l’Uemoa, dont le Mali et le Sénégal.
MDD

 

Source: info-matin

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