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Affaire des bérets rouges disparus: où sont les soutiens d’Amadou Haya Sanogo, trois ans après son arrestation ?

Alors que son procès est annoncé pour se tenir à partir du 30 novembre, le général Amadou Haya Sanogo ne bénéficie plus de la même popularité qu’en 2012. Trois ans après son arrestation, ses multiples soutiens d’antan sont devenus quasi-invisibles. Des divisions sont à l’origine de ce silence.

amadou haya sanogo escorte kati mali

Un épuisement ? Loin de là, répondent beaucoup de ces soutiens. « Nous continuons la lutte », assure Rokia Sanogo, secrétaire général du parti SADI et présidente du Mouvement Patriotique du 22 Mars (MP22), « l’aile civile » du CNRDRE, créée au lendemain des évènements de mars 2012. « Nous aimons Amadou Haya Sanogo. Nous le soutenons encore et encore », renchérit Baye Traoré, président du Club de soutien au général Amadou Haya Sanogo.

Les 21 et 22 mars 2012, une mutinerie des militaires dégénère en coup d’Etat et balaie le régime du président ATT. Le putsch du CNRDRE a reçu l’approbation d’une partie des maliens, exaspérés par le laxisme et la corruption chronique sous l’ancien régime. Avec l’arrivée d’IBK au pouvoir en 2013, la donne socio-politique a été profondément bouleversée suite à l’incarcération, la même année, du chef des putschistes, Amadou Haya Sanogo. Il est écroué pour son rôle présumé dans l’assassinat des bérets rouges. Depuis, les pro-putschistes se sont quelque peu éclipsé, tout comme les ex-putschistes dont les principaux responsables doivent désormais faire face à des ennuis judiciaires.

 « Beaucoup d’opportunistes sont partis »

Il y a un affaissement de la « lutte » des pro-Sanogo. Aujourd’hui ATT, visé par une procédure judiciaire, reste certes contraint à l’exil au Sénégal mais ses soutiens sont relativement plus visibles sur la scène publique que ceux de son tombeur, le général Amadou Haya Sanogo, dont le procès a été fixé au 30 novembre. En témoigne la dernière marche de l’opposition, tenue le 1er octobre, lors de laquelle le retour d’ATT figurait en bonne place des revendications de la coalition de 13 partis politiques.

L’eau a coulé sous le pont depuis l’arrestation des ex-putschistes. Les querelles intestines ne sont pas étrangères dans le fléchissement des actions des pro-Sanogo. Au MP22, on reconnait des divisions. « Le MP22 est en train de traverser une période de crise interne. Au moment où les Sanogo étaient au pouvoir, nous étions l’aile civile des militaires. On pensait qu’en s’associant avec le MP22, c’était un raccourci vers le pouvoir. Aujourd’hui le CNDRE n’est plus au pouvoir, cela fait que beaucoup d’opportunistes sont partis », relate Perignama Sylla, le secrétaire général du MP22.

IBK, la pomme de discorde ?

Composé d’associations et de partis politiques, le MP22 a souffert de la divergence d’intérêts de ses acteurs. Le SADI, parti politique et figure de proue du mouvement, était jusqu’à très récemment membre de la majorité présidentielle. Un choix en déphasage avec l’orientation de la plupart des membres de la coalition qui ont vite considéré IBK comme un renégat après l’activation de la machine judiciaire contre les ex-putschistes. Elu à la magistrature suprême avec un score historique, obtenu, entre autres, grâce au soutien des ex-putschistes, IBK est un facteur non négligeable des dissensions entre pro-Sanogo.

« Nous n’avons jamais cru en IBK. Ce sont des alliés qui voulaient le soutenir. Nous avons tout fait pour les en dissuader parce qu’il était loin d’être l’homme du changement », se démarque Perignama Sylla.

Trois ans après son élection, c’est la rupture de confiance entre IBK  et les pro-Sanogo qui entendent désormais « mettre ce régime à l’épreuve ». Au Club de soutien au général Amadou Haya Sanogo, la gestion d’IBK a été déterminante dans leur choix de sursoir à toute activité d’envergure. « Nous avons fait des dizaines de réunions pour planifier des actions médiatiques. Mais au final, nous nous sommes dit que si Amadou Haya Sanogo est écarté du pouvoir cela va certainement aider le peuple à voir clair qui est IBK et sa gestion du pays », explique pour sa part Baye Traoré.

Malgré les frictions, toutes ces organisations affirment continuer à croire en l’innocence de leur mentor. Elles persistent et signent : « IBK et certaines puissances étrangères veulent juste le priver de ses mouvements pour un certain temps afin de mettre à bien leur politique de pillage du pays ». Incarcéré depuis trois ans, Amadou Haya Sanogo attend, lui, d’être fixé sur sort. La justice malienne que ses soutiens estiment être « aux ordres de l’exécutif » repoussait sans cesse son jugement. Après tout ce temps, sa libération « s’impose de toute évidence », selon ses supporters.

 

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