Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Affaire d’engrais « frelatés » Quand les agents d’accompagnement du monde rural se moquent des paysans!

Un moratoire de cinq ans de l’IER (Institut d’Economie Rurale) est nécessaire pour reconstruire un véritable accompagnement global du monde paysan.

ministre developpement rural docteur bokary treta

S’il y a un monde qui reste encore pris en otage par les techniciens de l’Agriculture du monde des blancs, c’est bien le Monde rural. En effet, le monde rural est accompagné par plusieurs sections de développement rural au Mali :

– Le service de vulgarisation agricole : il est en panne depuis sa naissance au Mali. Le Mali a formé des agents vulgarisateurs, ingénieurs bureaucrates. Ça, ce n’est pas nouveau, c’est presque dans tous les domaines de la formation au Mali. Mais ce qui est grave dans ce domaine de la vulgarisation agricole,  c’est la vulgarisation des fausses données, des faux chiffres. Vous prenez n’importe quel agent d’encadrement rural au Mali,  il fait semblant de travailler,  mais ne maîtrise aucun domaine encore moins que le paysan qu’il doit accompagner. Alors, au lieu de reconnaître cette carence, ces agents véhiculent très souvent des fausses données sur la pluviométrie, sur les rendements agricoles, sur les doses d’engrais et de pesticides. Ils vous diront qu’en zone Office du Niger et CMDT, les paysans ont atteint un niveau très élevé de technicité. C’est archi faux ! Ce n’est pas à cause des conseils agricoles, mais grâce aux leçons d’échecs que le paysan tire depuis plusieurs campagnes agricoles. Ces agents d’accompagnement du monde agricole sont des complexés de la culture occidentale et ne veulent pas reconnaître les connaissances de nos ancêtres qui ont construit leur résilience sur des siècles. Oui aux résultats de la science, mais les effets néfastes sont à prendre en compte pour la sauvegarde des générations futures.

La vulgarisation agricole a été conçue au Mali comme de l’éducation aux enfants et de faire prévaloir les théories apprises à l’école des blancs. Ces agents ne font que monter des projets agricoles justes pour avoir des primes qui améliorent leur salaire. Il n y a jamais eu de syndicats dans le monde des agents d’agriculture  car, ils ont toujours des « projets ».

– L’autre gangrène du système, c’est la recherche agricole incarnée par l’IER (Institut de d’Economie rurale). Depuis l’indépendance jusqu’aujourd’hui, ces chercheurs cherchent et ne trouvent jamais. Oui la recherche est un métier ingrat, mais faire de la recherche juste un moyen de promotion humaine, est une véritable déviation. C’est le monde où vous avez plus de docteurs en ceux-ci et ceux-là, mais les résultats n’existent pas.

Ils importent les résultats des autres,  c’est-à-dire de l’occident (multinationales) et essayent de leur transposer sans tenir compte du contexte de notre pays ; résultat : échec partout. Toutes les principales semences sont importées au Mali : pomme de terre, riz, maïs, coton,… C’est la même chose du côté des animaux, où sont les races améliorées de Yanfoila, de l’ODEM, de Niono, rien de rien ? Mais s’ils organisent des foires agricoles ou des journées portes  ouvertes, le Mali atteindra  sa souveraineté alimentaire dès demain, ce n’est que dans la théorie. Ils vous parleront du maïs, ce sont les OGM des grandes firmes, ils vous parleront du rendement de riz à l’office du Niger, c’est du bluff ! Le moment où les autres sont à plus de 10T/ha, ils se glorifient avec 4 T/Ha déclaré 6T/ha. Ils vous parleront de l’insémination artificielle.  Allez voir la traversée des animaux à Diafarabé !  Vous ne verrez pas des Montbéliard importés de la France. Ouf encore un autre bluff !

Ce qu’il faut pour l’IER qui engloutit des milliards de nos francs, c’est de prendre un moratoire de cinq ans pour faire réellement l’état des lieux et asseoir une véritable politique de recherche agricole au Mali.

Venons-en à l’engrais dit « frelaté », terme non agronomique, mais applicable  dans la fertilisation du sol si le pédologue considère le sol comme un être humain : il naît, grandit et meurt. D’où son entretien, sa fertilisation, la restitution… sont des actes indispensables en vue de garder son potentiel productif. Comment savoir à l’IER si un engrais n’est pas convenable et n’est pas à dose normale ? Il s’agit de passer par les laboratoires sous équipées, les personnels souvent mal formés, et puisqu’il s’agit de la vie d’un sol personne ne veut savoir les mensonges et les conséquences sur la terre. Ils peuvent donner des résultats de test des engrais comme ils veulent, selon leur niveau d’équipement en réactif et autres. Sont-ils assermentés pour cela ? Voir le problème du monde de chercheurs fatigués et non reconnus selon eux. L’engrais sous norme ou hors norme dépendra de l’humeur d’un chercheur que de la réalité montrée par le mauvais microscope importé de la Russie et qui ne fonctionne peut-être pas, mais donne des résultats. Ils sont en ce moment tous complices de la « frélatibilité » de l’engrais ou pas ?

Le monde paysan a besoin de plus de respect que tout  cela. L’Etat ne doit pas les faire voter seulement, mais chercher à voir l’efficacité du fonctionnement des structures étatiques comme l’IER. Si vous n’êtes pas du domaine,  n’essayez pas de discuter avec eux. Ils vous détourneront par des termes dits techniques pour cacher leurs carences. Ne vous fiez pas non plus à leur titre de professeur ou de PH D et autres, ce ne sont que des vendeurs d’hypothèses et de probabilités.

Vivement un moratoire de cinq ans de l’IER et l’avènement des chercheurs et agents d’accompagnement du monde paysans plus volontaristes et engagés !

 

SDF

Source: Le Canard de la Venise

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance