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Affaire de l’avion présidentiel : Le camp SBM relève les contradictions du PM Moussa et d’IBK

A la guerre comme à la Guerre ! Le camp Soumeylou Boubeye Maïga n’est visiblement pas prêt à se laisser faire. Accusé de surfacturations par le rapport du Vérificateur Général (provisoire) et celui définitif de la Section des Comptes de la Cour Suprême, l’ex-ministre de la Défense ne se contente pas ici de rejeter les arguments de ses détracteurs. Il, ou du moins son camp, effectue ici un voyage dans le temps et remet au goût du jour les déclarations des différents protagonistes dont le premier Ministre Moussa Mara, le Ministre Mahamadou Camara, le Président Ibrahim Boubacar Keïta et surtout, la ministre de l’Economie et des Finances.

soumeylou boubeye maiga ministre defense ancien combattant

Dans un document qu’il nous a mis à disposition et récapitulant les différentes interventions à propos de l’achat de l’avion présidentiel, le camp de l’ex-ministre de la défense rappelle tout d’abord que «le choix du conseiller du Gouvernement pour l’acquisition de l’avion, en la personne de Monsieur Gaffa joli, a été établi sur la base de l’accord préalable du Président de la République». Faut-il le rappeler, ce monsieur (Gafa Joli est le directeur d’AfriJet, une société de location d’avions au Gabon et appartenant à Tomi Michel, surnommé le «Parrain des parrains».

Le lien Mara-Tomi

Le document rappelle en outre les déclarations du Premier Ministre malien, Moussa Mara dans un article publié Par Vaincent Hugeux à la date du 07-10-2014 sous le titre « France-Mali : « Nul n’est au dessus des lois » dixit Moussa Mara. Voici un passage de l’article: (…)

S’agissant du fameux Boeing présidentiel, c’est bien l’armée malienne qui a procédé a l’achat, puisqu’il s’agit d’un avion de commandement. De même qu’il a été es qualité maitre d’œuvre pour les achats de fournitures ([militaires]) auprès de sociétés françaises.

Au sujet du fameux Boeing, tient à souligner MOUSSA Mara, le Fonds monétaire international (FMI) a constaté, au vu du rapport d’audits de ces experts, que son prix figure bien dans la fourchette pratiquée dans les appareils de cette catégorie : 20 milliards de franc FCFA (soit environ 30 millions d’euros). Reste à déterminer, admet-il, s’il ya eu recours à des intermédiaires et quelle a été dans ce cas le montant de leur rétribution. Michel Tomi ? Il ne figure pas à ma connaissance parmi ces intermédiaires, mais il se peut qu’il ait présenté X ou Y au ministre de la défense d’alors».

En somme, les défenseurs de SBM notent avec satisfaction que c’est le premier Ministre Moussa Mara qui, pour la première fois prononce le nom de Tomi Michel dans la procédure d’achat de l’avion.

IBK au Ghana

Au Ghana, rappelle le document, le président est venu sur l’achat de l’avion de commandement car pour lui, certaines mises au point s’avéraient nécessaires :

«Je vous demande, mes chers frères, est-ce qu’aujourd’hui un pays au monde peut se défendre, dire au reste du monde ce qu’il est, si le chef de l’Etat n’a pas les moyens d’aller là, pour dire le pays et défendre le pays. En conscience chacun peut répondre à cela.

Nous louions un avion ; Mais la location est tellement chère qu’en deux ans, on aurait le prix d’un avion… Donc le gouvernement, je dis bien le gouvernement a décidé qu’on achète un avion dans des conditions de très grandes clartés, sur 4 ans et voilà le problème.

Certains maliens qui se disent responsables, qui disent aimer le pays ont dit n’importe quoi, ont écrit à la Banque mondiale et au Fonds monétaire pour mettre le Mali en cause. Et depuis tous les bruits que vous entendez. Je suis tranquille dans ma tête et dans mon cœur… Cet avion n’est pas pour Ibrahim Boubacar Keita, il est écrit dessus République du Mali».

Mara lors de la DPG

Le premier ministre, soutiennent les partisans de SBM, a profité du débat autour de l’adoption de sa Déclaration de Politique Générale pour faire taire les rumeurs qui circulaient à propos de l’achat du Boeing 737-700 acquis par la République du Mali pour les besoins de voyage de notre Chef d’Etat. En réponse aux préoccupations des députés, le nouveau chef de l’exécutif malien a déclaré :

« Il y a la question lancinante de l’avion. Cet avion est acquis par la République du Mali… En toute souveraineté. Il n’appartient pas à Ibrahim Boubacar Keita. Il appartient à tous les maliens. Cet avion est acquis pourquoi ? D’abord ce que nous avons come avion, le fameux Boeing 727 censé n’avoir pas de problème, Sachez que cet avion, le Mali ne peut justifier sa propriété. Nous n’avons aucun élément qui justifie que le Mali est propriétaire de ce Boeing 727. Dans nos régies financières des 10 dernières années, nous n’avons aucune trace du payement de cet avion, aucune trace ! Si ça été payé, ça été payé par un autre canal, mais ça ne concerne pas l’Etat et auprès du ministère de la défense. Est ce que c’est raisonnable de voyager avec cet avion ici ou là au risque de se le voir saisi ? Deuxièmement nous avons procédé à un audit technique pour savoir si cet avion était sûr. L’audit est disponible. Le Boeing exige un certain nombre de tests auxquels a échoué cet avion. Laissons de côté cet avion qui est inutilisable. Si on doit voyager, nous avons le choix entre louer un avion ou acheter un avion.

Mesdames et messieurs, le coût de location d’un jet pendant quatre ans, équivaut au prix de d’achat de l’avion qui a été acheté et qui a une durée de vie d’au moins 18 ans. Vous avez le choix entre louer et acheter. La location coûte plus chère que l’achat. Vous acheter. Et quand on a décidé d’acheter l’avion, nous avons dis, compte tenu des moyens limités de l’Etat, nous devons acheter un avion d’occasion. Nous avons déterminé un certain nombre de critères, dont le nombre d’heures de vol, le nombre d’atterrissage et le nombre de propriétaire de l’avion. Nous avions choisi l’avion qui offrait le meilleur rapport qualité /prix parmi les options que nous avions. L’avion a coûté à l’Etat malien 20 milliards de franc, achat, transport, assurance, frais d’intermédiation… 20 milliards de francs financés par un emprunt sur 4 ans. Et au bout de 4 ans, cet avion appartiendra au peuple malien, un avion qui durera 15 ans».

Les tweets du ministre Camara

Les fameux tweets du ministre Camara ne sont, non plus épargnés. Quelques rappels :

«La République du Mali vient de se doter d’un nouvel avion, Boeing 737, qui remplace le B727 hors usage .Fini la location ! » (Mahamadou Camara @MCamara2012.8avr.)

« Président IBK demain à Nouakchott, investiture du Président Aziz… Dimanche départ pour Washington, Sommet US-Afrique les 5 et 6 août… Check up de l’avion Ok. Dommage pour les aigris…. » (Mahamadou Camara @MCamara2012.1août).

La Ministre de l’Economie et des Finances aussi

Après le président de la République, le Premier ministre, le ministre Mahamadou Camara, c’est le ministre de l’économie et des finances qui s’essaye à l’exercice de précision de l’achat de l’avion, note le document. Mme Bouaré Fily Sissoko soutient qu’elle répond à cette question pour la dernière fois : «l’avion a coûté 20 milliards de francs qui se décomposent comme suit : les frais d’achat, de livraison, d’assurance et de dédouanement. Donc en tout et pour tout, il a coûté 20 milliards dont 18,6 milliards ont été transférés du trésor public »… Et patatras !

Le détail qui fâche ? Eh bien selon le Premier Ministre Moussa Mara en l’occurrence, le paiement devait se faire sur une période de 4 ans. Et voilà la ministre des Finances qui affirme que le Trésor a d’ores et déjà déboursé 18,6 milliards. Ce qui ressemble à un paiement cash ou presque et non étalé sur 4 ans avec ses corollaires. Ce détail expliquerait la colère du FMI?

En tout état de cause, les défenseurs de SBM croient dur comme fer que toute cette affaire est la résultante d’une fuite de responsabilité de certains acteurs aujourd’hui rattrapés par leurs déclarations.

Sidiki Magassouba

SOURCE: La Sentinelle  du   24 oct 2014.
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