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Affaire de Konsiga: Yélimané entre la légalité et le sésordre

Trois ministres (Administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag ERLA ; des Affaires religieuses et du culte, Thierno Oumar Hass DIALLO, et celui de l’Agriculture, Nango DEMBELE) étaient interpellés, hier mardi, à l’Assemblée nationale. Les deux premiers ont répondu aux questions orales des députés à eux adressées au cours de la plénière présidée par l’honorable Issiaka SIDIBE, président de l’hémicycle. Le dernier, pour raison de déplacement, son interpellation a été reportée à une date ultérieure.

Les questions orales étaient relatives à l’affaire de Konsiga dans le cercle de Yélimané et l’organisation du Hadj 2017. Elles ont été répondues respectivement par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag ERLAF et son collègue des Affaires religieuses et du culte, Thierno Oumar Hass DIALLO.
Pour l’honorable Ahamada SOUKOUNA, qui interpellait le ministre Ag ERLAF, le cercle de Yélimané est en passe de devenir un «no man’s land au Mali».
Pour preuves, a-t-il souligné, des citoyens refusent de payer les impôts ; ils bradent des lois de la République en occupant la mairie et empêcher les autres de s’acquitter de leur devoir de citoyenneté. Pire, ils incitent à la violence contre des élus communaux, déclare-t-il, témoignant que le maire tout comme des représentants de l’Etat sont menacés par des membres de l’association de Dagakané qui dictent leurs lois sur certaines parties du cercle.
A défaut de prendre ses responsabilités, l’Etat, estime l’honorable député, encourage l’incivisme qui pourrait déboucher à une situation explosive à Yélimané.
Aussi, accusant l’Etat de laxiste dans cette affaire qui perdure, selon l’élu de Yélimané, la base de la crise serait à Bamako qui refuserait d’appliquer la loi dans toute sa rigueur.
Le ministre Ag ERLAF rétorque aux accusations de son interpellateur en refusant d’admettre que l’Etat est laxiste et qu’il n’a pas joué son rôle.
Selon le ministre, l’Etat a fait ce que la loi lui permettait de faire. En effet, a-t-il fait savoir, dans la gestion des collectivités suivant les normes de la décentralisation, l’Etat est limité dans ses actions. Il en est de même que ses interventions qui sont codifiées, a-t-il précisé.
«Le ministre de l’Administration territoriale n’exerce plus la tutelle sur les collectivités. Ces dernières sont responsables de leur propre gestion parce qu’elles constituent des personnalités morales de droit public. Certes, l’Etat s’assumera, mais en vertu des lois qui existent dans le pays», a expliqué le ministre Ag ERLAF.
Pour avoir été, pendant des années, directeur de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), le ministre de l’Administration territoriale dit ne pas cautionner aucun refus de payement des impôts qui est une obligation pour tout citoyen. Tout manquement à ce devoir est réprimé par le Code des impôts, et le Code pénal est consécutif à des sanctions, a-t-il tranché. Avant de s’empresser de préciser qu’il faudrait que les collectivités portent plainte contre les intéressés afin que la loi s’applique.
«Le ministre ne peut pas s’autosaisir pour porter plainte au nom de la collectivité dotée d’une personnalité morale de droit public», a déclaré M. Ag ERLAF.
Aussi, a-t-il affirmé, le ministère, depuis le début de cette affaire, n’a jamais été saisi par une collectivité du cercle de Yélimané pour solliciter de l’aide, écartant ainsi toute responsabilité de l’Etat dans cette histoire qui oppose des familles.
D’ailleurs, estime le ministre, il revient plutôt aux partis politiques de sensibiliser les populations et d’éviter de faire de fausses promesses de campagne qui ne sont pas réalisables, allusion faite au non payement des impôts.
S’il est confirmé pour l’honorable SOUKOUNA que le vrai fond du problème est politique, le ministre affirme qu’il ne s’aventura pas à arbitrer des débats politiques locaux.
Après, c’était au tour du ministre des Affaires religieuses et du culte, Thierno Oumar Hass DIALLO de se prêter à l’exercice en répondant aux questions de l’honorable Bourèma DICKO, relatives à l’organisation du Hadj 2017 jugée mal préparée par le député interpellateur.
«Il faut nuancer. J’admets que tout n’est pas parfait. Dans l’organisation du Hadj, il y a beaucoup de personnes qui interviennent», a réagi le ministre des Affaires religieuses et du culte. Compte tenu de la sensibilité de certains points, le ministre Thierno n’a qui n’a pas souhaité que le débat soit public. Ainsi, le ministre Thierno Oumar Hass DIALLO et son interpellateur ont convenu des échanges à huis clos.

Par Sikou BAH

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