Injustement privé de sa liberté depuis plus de six (6) ans, Mamadou Baba Diawara, ancien PDG de la BHM, est victime d’une lenteur criarde de notre justice qui ne dit pas son nom. Innocenté par les différents rapports d’expertise, Mr Diawara croupit toujours en prison et confronté à un interminable processus judiciaire. Or, avec les nouvelles preuves qui l’innocentent, le ministre de la justice devait suspendre la peine en attendant que les deux procédures aboutissent. La loi dit que lorsqu’il y a de nouvelles preuves qui innocentent un condamné, le ministre de la justice, le procureur général, la victime ou ses mandants peuvent demander une révision et dans la foulée le ministre doit suspendre la peine. Le ministre, sur demande de la cour de la CEDEAO, a écrit à la cour suprême pour demander une révision du jugement. Malheureusement, il n’a pas supprimé la peine de Mr Diawara, conformément à la procédure pénale du Mali.
Il nous revient que les rapports d’expertises internationales qui sont mis à la disposition de la justice devraient conduire à la révision du jugement de M Diawara cette année. Ces rapports constituent une preuve nouvelle de l’innocence de Monsieur Diawara condamné injustement par le régime d’Att. . Acquitté par la cour suprême en mai 2009, Mr Diawara sera maintenu arbitrairement en prison par le président ATT. Mieux, Att a limogé des magistrats de la cour suprême, notamment le procureur général Cheickina Détéba Kamissokko, afin d’intimider et de dissuader les juges qui auraient eu l’envie de libérer l’ex PDG.
Après la chute d’Att, la transition, dirigée par Dioncouda Traoré, n’a pas libéré l’ancien Boss de la BHM, malgré des engagements pris devant le parlement européen. On pensait qu’avec le régime d’IBK, les choses allaient évoluer vite. C’était sans compter avec la lenteur et la lourdeur de notre justice qui sont de nature à faire perdre patience.
Et pourtant, le code de procédure est très clair sur les pouvoirs donnés au ministre de la justice de libérer tout condamné pour qui des preuves nouvelles établissent de façon formelle l’innocence et pour qui une procédure de révision est engagée. Ce qui est le cas de Diawara. Certaines personnes disent que Diawara est victime des travaux de sciences occultent faits par Att et alliés pour l’empêcher de sortir de prison.
Le président IBK et son ministre de la justice sont interpelés face à ce problème. Ils doivent prendre leur responsabilité en appliquant la loi pénale malienne pour suspendre la peine de Mr Diawara, conformément à la procédure pénale du Mali. Car une chose est claire : non seulement un citoyen est privé arbitrairement de sa liberté depuis des années, mais aussi chaque jour qui passe augmente les frais de réhabilitation, surtout pour un haut cadre comme Mamadou Baba Diawara.
Moussa Diarra
Source: La Révélation