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Adema-PASJ : L’équation 2018

Le parti Adema-PASJ aura-t-il son candidat à la présidentielle de 2018? La question brûle toutes les lèvres. Les allusions à une éventuelle candidature du parti à la présidentielle de 2018 ne cessent de se multiplier ces derniers moments. Face à un certain désarroi, au doute, à la déception d’une partie de ses militants et des maliens, le parti se doit de s’assumer. Et les résultats honorables des élections communales nous recommandent de nous aligner sur le starting block de la présidentielle 2018, sans murmure ni hésitation.

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L’Adema doit prendre ses responsabilités historiques en toute conscience sur la base des aspirations de ses militants et dans l’intérêt du peuple souverain du Mali. Cela en toute loyauté vis-à-vis du Président IBK. Comme le dirait l’autre, une loyauté qui ne doit pas exclure l’assumassions et la franchise. Au regard des résultats des communales et du message clair distillé par les militants à la base, il n’est pas exclu que le parti ait son candidat pour affronter le candidat du RPM,-le parti présidentiel. Le Mali profond ne supporte plus l’arrogance de ceux qui veulent usurper leurs votes de confiance de 2013, il veut la vérité, et attend des actes concrets de la part des politiques. Les abeilles ont juste quelques petits mois, tout au plus une dizaine pour désigner leur poulain conformément à leurs statuts et règlement et se lancer dans la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat.

Candidat, pas candidat ? La pression est forte sur les responsables du parti pour éclaircir leur position quand on sait que le président et son 1er vice-président sont tous membres du gouvernement, que l’Adema accompagne le président IBK depuis son accession au pouvoir en 2013 et que les abeilles sont entièrement comptables du bilan actuel.

Au regard du compagnonnage, le parti a des rapports de respect, d’amitié, et de loyauté avec le Président. Mais force est de constater qu’au cours de ce compagnonnage, les militants ont été sevrés, les cadres désabusés par le parti au pouvoir. Le choix des cadres à des postes de responsabilité a été fait sans consultation du parti, ce qui a parfois créé de profonds malaises au sein des militants.

L’Adema-PASJ doit se préparer au face-à-face avec le candidat du RPM. Il doit être prêt pour cela pour espérer maintenir ses militants dans sa besace et créer l’espoir. Car 2018 ne doit pas être une simple ballade électorale mais la confrontation des projets de société, des visions du pays.

Et pourtant, si le parti s’y engage, ce sera pour gagner. Il faut oser tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à soi-même, prendre corps-à-corps le destin, affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête. Et les militants ne s’arrêteront pas en chemin. Ils vont renverser la table.

Dans cette bataille qui débute peut-être, notre véritable adversaire pour ce combat sera l’indifférence et la nonchalance de nos premiers responsables. Il nous faudra aller chercher de l’énergie partout où besoins sera, dans les villages, dans les hameaux, sur les chantiers, faire du porte après porte, chez les électeurs de tous les bords politiques. Il nous faut refuser la résignation, rouvrir pour nos militants et les millions de maliens les portes de l’espérance.

Notre parti peut se relever sans se vassaliser, mais au contraire, en retrouvant son assise populaire d’antan, Voici ce que doit être notre pari, notre conviction.

Si nous perdons, donc, cela est possible, il y aura toujours des gains sur le chemin du combat que nous aurons entamé ensemble.

Ce seraient de nouvelles expériences acquises, à coup sûr, car nous accumulerons de nouveau savoir-faire pour d’autres joutes électorales, assurer notre présence sur le terrain, commis des erreurs qu’on ne refera plus, des jeunes qui vont mûrir, de nouvelles figures qui vont émerger. Peut-être notre parti, qui aujourd’hui doute, aura été remis en ordre de bataille. Nos militants auront retrouvé le goût du combat (et pas du combat entre soi !).

Si nous gagnons, cela n’est pas au-delà de capacité de mobilisation de nos militants. Alors une vision, un projet de société, un programme de gouvernement pour le pays. Nous avons les compétences, les intelligences pour ce faire.

IBK nous respecte, le RPM nous humilie et nous déteste

Malgré l’estime et le respect que nous avons pour IBK, un vrai homme d’Etat, le peuple malien vient de remettre entre nos mains tous les atouts pour être un parti avant-gardiste pour défendre ses intérêts spoliés par une cohorte d’hommes et de femmes parvenus au pouvoir, affamés. Nous avons maintenant le devoir de convaincre tout le pays pour entretenir cette flamme. Pour cela, il faut vaincre l’immobilisme, l’arrogance, le mépris et la démagogie. Sinon c’est la faillite. Nous avons des hommes de valeur de la trempe de Kalifa Sanogo dans la région de Sikasso qui ont prouvé que la ruche dispose encore de réserve de miel mais que les abeilles peuvent toujours planer et piquer mal, très, très mal.

Au pire des cas, on aura toujours vécu une aventure. Et ça aussi, c’est déjà quelque chose. Je veux que mon pays soit parmi les pays émergents qui comptent dans le monde de demain. Ce Mali tant rêvé, ne se dressera vers le haut que si les hommes et les femmes qui sont tout autour du Président de la République ne cessent d’utiliser les autres compartiments de la société malienne, notamment les partis politiques alliés (maintenus en dépendance économique et politique) comme des marchepieds. Parce que le jour où ces compartiments décideront qu’ils n’ont plus à supporter leur poids, les marches (marchés) se replieront et ce qu’ils croyaient être des fondations solides vont s’effondrer. Le RPM, puisqu’il faut le nommer, n’a sa place comme grand parti dans le pays que s’il applique les principes élémentaires qui fondent les bons rapports humains à tous dans sa politique de gestion du pays, non pas en agissant en lieu et place des autres ou en les téléguidant avec condescendance, sous couvert de générosité et avec l’esprit d’omnipotence.

Le RPM a tout à gagner à être plus fort avec les autres, et non plus contre les autres, en les piétinant, car ce que l’Histoire nous a donné, l’Histoire peut nous le reprendre… à moins que nous ne changions son cours pour le bénéfice de tous.

Honorable Yaya Sangaré

Député à l’Assemblée nationale du Mali

Secrétaire politique de la section Adema-PASJ de Yanfolila

 

Source: lesechos

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