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Adema et la présidentielle 2018 : Le manque de leadership de Pr. Tiémoko Sangaré étalé au grand jour

Premier parti démocrate, le Parti africain pour la justice et la solidarité (Adéma/PASJ), est une formation politique où l’ordre et la discipline règnent rarement surtout à l’approche de  l’élection présidentielle. Et l’actuel président de la ruche, Pr. Tiémoko Sangaré, n’est pas un bon élève en la matière.

Le président du Parti africain pour la justice et la solidarité, Pr. Tiémoko Sangaré, fait face à une crise interne. Le parti est pris en otage par deux grandes tendances : ceux qui veulent une candidature interne et ceux qui sont pour une candidature de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle.

Connu proche du président du parti, le secrétaire à la communication du parti, l’honorable Yaya Sangaré, a, dans l’une de ses publications, préconisé une candidature unique de la CMP. Il s’inspire de la formule à la RHDP en Côte d’Ivoire, qui donnerait, selon lui, l’avantage à chaque composante de la grande coalition qui naîtrait ainsi de savoir à quoi s’en tenir.

Dans ce cas d’espèce, soutient-il, le candidat retenu sera le porte-étendard d’une coalition de partis et de groupements politiques partageant les mêmes valeurs et objectifs et non d’une seule formation politique, fut-elle, la plus représentative ou la plus astucieuse.

Autour de ce candidat consensuel et rassembleur, porteur d’un projet de société partagé, on se mettra d’accord sur une vaste alliance politique et électorale et un programme de gouvernement recentré sur les préoccupations essentielles des Maliens, poursuit Yaya  Sangaré. Il fonde son raisonnement -que d’autres qualifient déjà de défaitiste- sur le fait qu’aucune formation politique ne peut gagner, à elle seule, les élections générales de 2018.

Cette publication de Yaya Sangaré suscite des remous au sein de son parti. Selon l’écrasante majorité du parti, cette option est une violation des textes du parti. En effet, le 25 mars 2017, au Pavillon des sports du stade Omnisports Modibo Kéita de Bamako, la 15ème Conférence nationale de l’Adéma, instance suprême du parti entre deux congrès, a pris une décision importante : présenter un candidat à la présidentielle de 2018. Par cette décision, le parti entend reconquérir le pouvoir qu’il a perdu en 2002. La conférence a donné instruction au Comité exécutif de lancer au plus tôt le processus de choix du candidat.

Pour arriver à une telle décision, qui est lourde de conséquences, les conférenciers se sont affrontés lors de vifs débats. Beaucoup de responsables ont insisté sur le fait qu’en tant que principale alliée du RPM, le parti au pouvoir, l’Adéma n’a pas eu droit aux avantages d’Etat dignes de  son rang. La formation de l’Abeille ne se sent suffisamment représentée ni au gouvernement et ni dans les hautes sphères de l’administration publique. Or, fait-on valoir, le parti est d’un apport énorme à la stabilité du pays et possède une solide base politique et électorale incontestable. D’autres conférenciers ne cachaient pas leur déception au sujet de la gouvernance actuelle et pensent que l’Adéma est mieux qualifiée que le RPM pour conduire les destinées du Mali.

Enfin, la plupart des responsables jugent que l’Adéma ne doit pas continuer de servir de remorque et doit assumer sa vocation première de conquête et d’exercice du pouvoir. «L’Adéma cessera d’exister s’il n’a pas de candidat issu de ses rangs en 2018», prévient un haut cadre. Ce que les conférenciers n’avouent pas, c’est que le parti reste sous l’influence de deux anciens chefs d’Etat (ATT et, surtout, Alpha Oumar Konaré), qui ne souhaitent pas forcément voir l’actuel locataire de Koulouba obtenir un nouveau mandat.

Dramane Dembélé fait partie de cette tendance. Au lancement de son livre : Un nouveau pacte social solidaire, présenté comme projet de société ; Dramane Dembélé a déclaré sa candidature aux primaires de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma/PASJ). «Le Nouveau pacte social solidaire est un projet de société ambitieux et cohérent. Il se décline en vision et en programme avec des propositions adaptées au Mali, à la situation, aux besoins du Mali dans l’urgence et surtout dans la perspective», soutient l’auteur.

Le projet de société repose sur six axes : l’éducation et l’emploi, la défense et la sécurité, la création de richesse, la gouvernance territoriale, la culture et la santé et l’intégration et la diaspora. Après un état des lieux du système éducatif malien, Dramane Dembélé prévoit l’organisation d’assises nationales de la refondation de l’éducation du Mali en vue de produire un programme consensuel.

«Ces assises visent essentiellement l’avènement de la nouvelle école ouverte avec un programme de développement de la e-formation à l’heure du numérique et du digital», préconise Dramane Dembélé. Aussi, annonce-t-il une allocation forfaitaire de rentrée scolaire aux parents démunis pour les fournitures scolaires de leurs enfants.

Tout comme Kalifa Sanogo, maire de la Commune urbaine de Sikasso, Dramane est intransigeant sur la candidature interne de son parti. En tout cas, le président Tiémoko Sangaré est face à une querelle de clocher. Puisqu’il fait partie d’un clan qui soutient la candidature du président de la République. Comme en 1997, Tiémoko Sangaré risque de diviser la ruche pour sauver ses meubles.

Zan Diarra

 

Source: Soleil Hebdo

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