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Addis Abeba : L’Argentine expose sa position sur les Îles Malouines

Dans la capitale éthiopienne, le secrétaire d’Etat argentin a édifié la presse africaine sur
le différend qui oppose son pays au Royaume Uni par rapport à la souveraineté sur l’archipel

Daniel Filmus secretaire etat argentine

Le gouvernement argentin a entamé la semaine dernière une offensive médiatique en Afrique pour poursuivre sa campagne internationale qui vise récupérer les Îles Malouines ou « Falklands (appellation britannique de l’archipel) ». Le secrétaire d’Etat argentin, Daniel Filmus, a organisé le 29 avril dernier à Addis Abeba, capitale de l’éthiopie, une conférence de presse à l’intention des éditeurs de journaux et d’agences de presse venus de plus plusieurs pays africains, dont le Mali. L’objectif de cette rencontre qui s’est déroulée dans la salle de conférence de l’ambassade de la République Argentine, était d’attirer davantage l’opinion internationale sur la question des Îles Malouines.
Situées à 400 km des côtes argentines et à 12.700 km de Londres, ces îles sont sous contrôle britannique depuis 1833. L’archipel qui s’étend sur une superficie de 1 754 000 km2, est toujours revendiqué par l’Argentine, trente trois ans après la guerre qui a opposé ce pays au Royaume-Uni en 1982 pendant 74 jours, faisant 649 morts côté argentin et 255 côté britannique.
La découverte de gisements de pétrole à la fin des années 1990 n’a fait qu’aiguiser l’intérêt pour cet archipel peuplé d’environ 2.800 habitants. Il s’agit des habitants venus des îles de Sainte-Hélène et Ascension toutes des colonies britanniques.
Le 30e anniversaire de la guerre des Malouines, qui a opposé l’Argentine au Royaume-Uni du 2 avril au 14 juin 1982, a donné lieu à de vives tensions entre Buenos Aires et Londres. Les Britanniques opposent toujours une fin de non-recevoir aux revendications argentines et à ses demandes de négociations.
Lors de la rencontre d’Addis Abeba, première du genre en Afrique, Buenos Aires a lancé un véritable cri de cœur, en demandant le soutien des états africains dans sa campagne qui vise à contraindre le Royaume Uni à libérer ces îles très en ressources naturelles et touristiques. « C’est la première fois qu’un officiel argentin se rende en Afrique pour traiter ce thème. Ce sujet est loin d’être banal. Le comité de délocalisation de l’ONU doit trouver une solution au problèmes des Îles Malouines », a déclaré le secrétaire d’Etat argentin, présence de ses principaux collaborateurs, dont l’ambassadeur d’Argentine.

un délit de droit fondamental – Pour Daniel Filmus, le problème a été posé lorsque le gouvernement argentin a commencé à contrôler les activités de pêche dans ces îles qui fournissent de l’électricité à l’Angleterre.
« Cette année, nous sommes ici. Cela fait cinquante ans que les Nations Unies adoptent des résolutions sur les îles Malouines. Avec la dictature en Argentine, le Royaume Uni a changé de position en conservant sa souveraineté et en défendant la libre détermination des peuples. Ce qui constitue pour nous un délit de droit fondamental », a-t-il déploré.
La diplomatie argentine déplore le fait que le Royaume Uni espionne l’Argentine dans l’archipel qui dispose de l’une des bases militaires les plus importantes au monde. Le Royaume Uni dépense chaque année environ 100 millions de dollars pour soutenir les habitants de ces îles. Il offre 1,54 millions de dollars aux habitants de l’archipel. De 1982 à nos jours, les dépenses effectuées par la couronne britannique ont été estimées à plus de 1,54 billions de dollars soit un produit national brut de 770 000 dollars par personne.
De l’instauration de la démocratie en Argentine, en 1983, qui a obtenu son indépendance en 1806, tous les partis politiques sont d’accord pour que l’Argentine récupère les îles Malouines.
L’Argentine a décidé d’augmenter ses interventions dans le domaine de l’éducation et de la santé. Lorsque les Argentins ont continuer à contrôler le marché, notamment la pisciculture, il y a eu des exultions.
« L’argentine ne veut pas isoler les populations des Îles Malouines. Nous voulons éviter que les autres s’approprient de ceux qui ne leur appartienne pas », a expliqué le secrétaire d’Etat argentin.
Compte tenu de la complexité du différend qui oppose son pays au Royaume Uni, le secrétaire d’Etat argentin n’a pu s’empêcher de faire un long exposé, même s’il voulait être bref pour permettre aux journalistes de poser le maximum de questions. Dans son plaidoyer, Daniel Filmus a expliqué que l’Afrique et l’Amérique latine connaissent des difficultés liées à la décolonisation. Il cité l’exemple le cas de l’archipel de Chagos. En 1966, le gouvernement britannique a conclu un accord avec les états-Unis relatif à la cession de l’archipel de Chagos pour la mise en place d’une base militaire dans l’île de Diego Garcia. Selon cet accord, l’île devrait être remise sans population, pour une période de 50 ans. La majorité des habitants de Diego Garcia a été déportée vers l’Île Maurice et les Seychelles, sans aucun espoir de retour.
La seule proximité géographique suffit-elle pour que l’Argentine réclame les Îles Malouines. Que ferait-elle en cas de refus du Royaume Uni ?
« Il y a une base juridique qui justifie l’appartenance de ces îles à mon pays. Ces îles appartenaient à la couronne espagnole. Et l’argentine a hérité de ces îles, en tant qu’ancienne colonie espagnole », a affirmé Daniel Filmus.
Buenos Aires a réaffirmé son opposition au référendum d’autodétermination sur les Îles Malouines organisé les 10 et 11 mars 2013 par les autorités de l’archipel avec la bénédiction de Londres. Le fait que ce scrutin symbolique qui s’est soldé par la victoire du « Oui (99%), n’est point une surprise pour les Argentins. « Ces populations qui sont venues des îles de Sainte-Hélène et d’Ascension, parmi tant d’autres, ont occupé l’archipel grâce au soutien du Royaume Uni », a-t-il dit.
Pour les argentins, la diplomatie est la meilleure façon de trouver une solution au problème des Îles Malouines.
B. M. SISSOKO

source : L Essor

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