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Adama Fomba, porte-parole de la synergie syndicale, lors d’une conférence de presse hier : «La reprise des négociations reste tributaire au déblocage des salaires »

La Maison de l’enseignant a servi de cadre ce mardi 9 avril 2019 à une conférence de presse organisée  par la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016. Le but était de faire le point sur la situation  de la grève,  notamment les négociations entre elle et le gouvernement, les machinations du gouvernement et les perspectives de la synergie. 

 

En grève depuis au mois de décembre, la coalition des huit syndicats  de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 était face à la presse ce mardi.  Une occasion que Adama Fomba, porte-parole  de la synergie,  a saisi pour faire comprendre que du début de la crise à  nos jours,  beaucoup de rencontres ont eu lieu, mais que la crise persiste donnant lieu à plusieurs mésinterprétations.  « Il urge alors que nous donnions  la bonne information aux citoyens », a-t-il expliqué avant de rappeler toutes les grèves qu’ils ont observées cette année de décembre à maintenant.  Le porte-parole a  tenu aussi à  rappeler  les différents points de revendications déposés sur la table du ministre de la fonction publique, chargé des relations avec les institutions.
Après cela,  il a fait savoir que sept points ont fait objet d’accord dont un accord partiel.  Quant aux points 1, 3, 4, il explique qu’ils avaient déjà  fait objet d’accord avec le gouvernement depuis deux ans ou plus.  Pour la prime de logement,  M.  Fomba déplore les arguments avancés par l’État  pour expliquer son refus. À l’en croire,  l’État  n’a pas fait de contre-proposition en déclinant ces trois points. Pire,  il estime que les enseignants n’ont pas besoin de prime de logement,  qu’ils sont trop nombreux, etc ; a-t-il expliqué.
«  Les enseignants de bonne foi sont prêts  à concéder le point 6 si les autres sont satisfaits », a-t-il rappelé.  Le point dix est également un point de désaccord.
S’agissant des propos de Boubou  Cissé  devant les députés, il n’a pas hésité  à faire comprendre que les comparaisons du ministre de l’Économie et des Finances ne correspondent pas à la réalité. « Il faut d’abord préciser que dans la grille annexée à la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale, le plancher de la catégorie A est de 350 et non 380 », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Nous vous informons aussi que les sommes 280 000 et 226 000 F comme salaire brut d’un débutant annoncées par le fameux ministre de l’Économie et des Finances est une fabulation et est le signe d’un vol organisé. » Le porte-parole indique alors que les syndicats se donneront les moyens afin de réclamer « la différence entre les salaires perçus et ceux annoncés par le ministre de l’Économie et des Finances ».  Le ministre a « volontairement  omis les primes et indemnités des fonctionnaires des autres fonctionnaires », précise-t-il.
Quant au  blocage des salaires, le porte-parole a indiqué qu’il constitue une violation  des droits en matière de grève.  Car le gouvernement a effectué 30 jours de retenues sur les salaires des enseignants au mois de mars alors que les enseignants n’ont observé que 10 jours de grève durant ce mois. Outre cela,  le « gouvernement n’a pas tenu compte des week-ends ainsi que du congé », a-t-il indiqué.
Il a enfin rappelé les actions que le syndicat a fait le dépôt d’un préavis de grève de 23 jours et une marche nationale est prévue pour le jeudi 11 avril.  Le porte-parole  n’a ménagé aucun effort pour rappeler  qu’ils ne reprendront les cours que lorsque les deux points  d’achoppement sont satisfaits. « La couleur de l’année  relève de la responsabilité de l’État », dit-il.
En ce qui concerne la reprise des négociations le jeudi après la marche,  M. Fomba fait comprendre que cette reprise dépend du déblocage des salaires : « La reprise des négociations reste tributaire au déblocage des salaires. Même si nous devons venir dans la commission de conciliation, ce serait pour dire bonjour et retourner ».  Toutefois, ils invitent tous les Maliens à  cette marche.  Pour tacler le Chef de l’État qui appelait les enseignants dans un discours le lundi dernier à la raison, Adama Fomba formule : « Nous appelons le gouvernement à la raison ».
Car ce que nous demandons n’est pas de la mer à  boire ;  c’est bien soutenable par le gouvernement.  Il précise : «  Les dix points de revendications sont infimes par rapport  à nos préoccupations ». Le monde d’aujourd’hui  ne demande que de l’excellence et cela n’est possible que si les enseignants sont mis dans les conditions maximales du travail, conclut-il.
Fousseni TOGOLA

Le Pays

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