De sources concordantes, Al-Qaeda au Maghreb islamique a prononcé à Aguelhok une fatwa contre une cinquantaine de personnes issues de la communauté des Imghads. Elles sont accusées par la nébuleuse terroriste de collaboration avec Serval, les casques bleus et l’armée malienne pendant l’opération de reconquête du nord du Mali précisément dans le massif du Tighargar, considéré comme le repaire des jihadistes d’AQMI.

C’est surtout dans ce massif montagneux que beaucoup de chefs terroristes fuyant les frappes françaises avaient dû y trouver refuge. Aussi, faut-il, préciser que c’est encore dans cette zone rocailleuse que l’un des chefs d’AQMI, Abou Zeid et une dizaine de terroristes ont été tués lors d’une opération conduite par Serval et les militaires tchadiens.

Beaucoup de personnes contre lesquelles la fatwa a été prononcée ont trouvé refuge dans le camp MINUSMA d’Aguelhok sous la protection des casques bleus tchadiens. Alors que d’autres qui n’ont pas eu la possibilité de contacter la force onusienne ont fui la ville.

Signalons que depuis les événements du 21 mai dernier où Kidal et beaucoup d’autres localités de la région sont passées sous contrôle des groupes armés, l’armée malienne n’est plus à Aguelhok en tout cas pas de façon opérationnelle. Puisqu’elle se trouve, elle aussi réfugiée chez les casques bleus tchadiens.

Les groupes armés liés à de nombreux terroristes se pavanent librement dans ces localités. C’est d’ailleurs l’un deux proche d’AbdelKrim El Targui, qui a commandité l’attentat contre le camp de la MINUSMA au mois de juin dernier. Quatre casques bleus tchadiens avaient été tués au cours de cette attaque et plusieurs blessés côté malien.

Abdoulaye  DIARRA