L’accord pour la paix et la réconciliation a eu deux ans ce lundi 15 mai.
Cet « anniversaire » permet de dresser un bilan du chemin parcouru. Si du côté du gouvernement on reste discret, le bilan est jugé « bon », alors que pour la CMA et la Plateforme, le manque de volonté reste une solide barrière dans sa mise en œuvre.
Ilad Ag Mohamed, porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA)
« Je suis loin de faire un bilan élogieux de la mise en œuvre de l’accord. Cet accord devait être applicable en 3 mois. Après deux ans, les autorités intérimaires ne sont toujours pas tout à fait opérationnelles. Le retard pris est d’abord une question de volonté. Les problèmes qui existent entre la CMA et la Plateforme n’ont pas contribué à l’avancement de l’accord. Il faut tout de même signaler que depuis la signature de l’accord, il n’y a plus d’affrontement entre l’armée malienne et les mouvements signataires. Les gens sont dans la logique de la paix. Par contre, l’accord n’a pas mis fin à la violence et encore moins établi une ligne frontière entre les mouvements signataires et les mouvements terroristes. Certains groupes signataires sont en mission pour les groupes terroristes. Ils considèrent que le temps est leur allié et que tout tombera un jour. On est quand même dans un accord que personne ne voulait à l’origine, ça leur a été imposé. Je ne sais pas si on avancera car, quand les groupes armés parlent de désarmement à la commission DDR, vous avez l’impression qu’ils parlent d’un programme décennal. Les uns et les autres ne sont pas prêts à disparaître ».
Source: journaldumali